"Or, le fils aîné était dans les champs. Lorsqu’il revint et approcha de la maison, il entendit la musique et les danses. Il appela un des serviteurs, et lui demanda ce que c’était. Ce serviteur lui dit: Ton frère est de retour, et, parce qu’il l’a retrouvé en bonne santé, ton père a tué le veau gras. Il se mit en colère, et ne voulut pas entrer" (Luc 15: 25-28).
Nous connaissons tous l'histoire du fils prodigue qui, s'emparant de sa part des biens de son père, s'en est allé vivre sa vie comme bon lui semblait, sans se soucier de rien. Mais l'histoire de son frère est généralement passée sous silence. Pourtant, Jésus ajoute ce frère aîné à sa parabole du fils prodigue, et comme Il ne parlait jamais pour rien, la réaction du fils aîné doit bien avoir une signification spirituelle pour nous aujourd'hui.
Souvenons-nous que celui qui marche avec Christ depuis un certain temps n'a rien à enorgueillir, mais plutôt, il doit reconnaître la main de Dieu qui l'a protégé du péché et de la corruption.
Nous trouvons donc ce fils aîné travaillant aux champs de son père. Son Père, dans la parabole, nous le savons, représente le Seigneur, dans toute Sa tendresse et Sa grâce. Ce garçon faisait donc profession de "travailler dans les champs de Dieu".
Aujourd'hui,nous pourrions comparer ce garçon à un chrétien converti depuis longtemps, allant à l'église tous les dimanches. Il donne sa dîme, paie ses offrandes. Ou paie sa dîme, donne ses offrandes, il ne le sait plus tellement tout cela est routinier chez lui. Au restaurant, il fait toujours sa courte prière avant de manger. Il lui arrive même d'aider une vieille dame à traverser la rue en tout quiétude. Il a toute les apparences de quelqu'un de très pieux.
Pourtant, une colère sourde gronde en cet homme. Puisqu'il ne faut pas aimer le péché, il en est venu à tout simplement ne pas aimer les pécheurs. Alors il ne prie plus pour les perdus. Il ne se réjouit plus comme autrefois de voir un pécheur venir, ou revenir à Christ. Il est facilement scandalisé par une bourde commise par un de ses pairs; à plus forte raison ne tolère-t-il qu'avec beaucoup de difficulté le garçon qu'il connaît comme étant le petit voleur du quartier ( il doit vouloir venir voler l'argent de l'offrande, se dit-il entre deux chants de louange) fréquenter son église. Comble du désespoir, depuis quelques dimanches, il croit reconnaître une jeune dame qu'il a vu un certain soir, se tenant sur le bord de la rue... il lui semblait qu'elle pratiquait un des plus vieux métier du monde. Que pouvait bien faire cette femme perdue dans son église, sinon que d'entraîner au péché les jeunes hommes s'y trouvant? Certainement, il lui faudrait glisser un mot au pasteur de tous ces vauriens qui hantent désormais les lieux de sa sainte église, car s'il ne nettoie pas ces lieux, lui, bon chrétien sans défaut, n'y remettra pas les pieds de sitôt!
Notons que nous ne devons pas nous plaire en la compagnie des pécheurs. Mais lorsque l'un deux est repentant, nous ne devons certainement pas être de ceux qui vont les détourner du Seigneur en ayant envers eux un comportement indigne du beau Nom de Christ!
Nous avons tous, à un moment ou à un autre de notre marche avec Christ, connu une personne qui pensait ou agissait de cette manière envers les perdus. Peut-être, à un certain moment, avons-nous nous-mêmes oublié d'où nous avions été tiré, par la grâce de Dieu. S'il est une chose que nous devons retenir de la parabole de Jésus concernant ce fils aîné, c'est que Dieu a pitié de Tous les perdus ou égarés; qu'ils soient à l'intérieur ou à l'extérieur de l'église. Jésus a versé son sang pour tous les pécheurs; la miséricorde de Dieu a été manifestée en Lui pour le salut du plus grand nombre. Lorsque nous regardons à la manière dont son père s'y est pris pour ramener l'aîné à la raison, nous voyons la même tendresse qu'il a eu pour son fils plus jeune. Il lui rappelle : "tu est toujours avec Moi" et; "tout ce que j'ai est à toi". Doucement, il dit à l'oreille de ce chrétien endurci: tu as oublié ton premier amour; tu as oublié la joie que tu ressentais à être en ma présence; tu as aussi certainement oublié Ma promesse: "Je suis avec vous, jusqu'à la fin du monde" (Matthieu 28:20).
L'apôtre Paul nous averti en 1 Corinthiens 10:12 que si nous croyons être debout, c'est à dire si nous croyons être fermes dans notre foi, nous devons prendre garde de ne pas tomber aussi, car l'orgueil précède la chute, mais l'humilité précède la gloire (Proverbes 15:33). Ne devenons jamais des chrétiens suffisants; des chrétiens qui s'appuient sur leurs œuvres, sur ce qu'ils font et ne font pas, plutôt que sur la grâce de Dieu seul. Souvenons-nous toujours du bourbier du péché duquel nous avons été tirés. Sans le sang de Christ, nous ne sommes que des pécheurs coupables. Ayons toujours en mémoire les bénédictions donc nous avons été comblés par notre Seigneur, nous serons alors remplis de reconnaissance et de joie. Cette joie rejaillira sur les gens que nous côtoyons, chrétiens ou païens, et tous verrons la lumière de Christ à travers nous, pour la plus grande gloire de Dieu.
Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l'humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes (Philippiens 2:3).
Que toute la gloire soit rendue à Dieu seul, Amen.
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