dimanche 7 décembre 2025

Reverrons-nous nos êtres chers ? par D.L. Moody

 

C'est l'un des plus beaux chapitres des écrits de Paul. Il est particulièrement poignant pour ceux qui ont perdu des amis. À peine un être cher s'éteint-il que la question se pose : le reverrons-nous ?

Paul répond à cette question et offre une consolation que l'on ne trouve nulle part ailleurs exprimée avec autant de clarté.

Quelle consolation de savoir, au moment d'enterrer nos amis, que nous les reverrons bientôt !

Lorsque je me rends au cimetière, j'aime à penser au moment où les morts se lèveront de leurs tombes. Nous lisons une partie de ce chapitre lors de ce que nous appelons le "service funéraire". Je trouve cette expression malheureuse. Paul n'a jamais parlé "d'enterrement". Il a dit que le corps avait été semé dans la corruption, semé dans la faiblesse, semé dans le déshonneur, semé comme un corps naturel. 

L'Évangile prêché par les apôtres repose sur quatre piliers : la mort expiatoire du Christ, sa mise au tombeau et sa résurrection, son ascension et son retour. Ces quatre doctrines ont été prêchées par tous les apôtres, et c'est par elles que l'Évangile doit subsister ou s'effondrer.

Dans les premiers versets du chapitre 15 de la Première Épître aux Corinthiens, Paul affirme clairement que la doctrine de la résurrection fait partie intégrante de l'Évangile. Il définit l'Évangile comme signifiant que le Christ est mort pour nos péchés, mais pas seulement : il a été enseveli et est ressuscité le troisième jour. Puis, il appelle des témoins à témoigner de la résurrection : "Il est apparu à Céphas (Simon Pierre), puis aux douze. Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants, et quelques-uns sont morts. Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. Enfin, il m'est apparu à moi aussi, comme à un avorton."

Voilà un témoignage assez clair, suffisamment convaincant pour satisfaire un interlocuteur sincère. Mais les Grecs ne croyaient pas à la possibilité de la résurrection, et ces convertis de Corinthe avaient été élevés dans cette incrédulité. Paul pose donc la question : "Or, si l’on prêche que Christ est ressuscité des morts, comment certains parmi vous disent-ils qu’il n’y a pas de résurrection des morts ?"

C’était l’une des fausses doctrines qui s’étaient insidieusement infiltrées dans l’Église de Corinthe, car aucun Juif orthodoxe n’aurait songé à la remettre en question. Nier la résurrection, c’est affirmer que nous ne reverrons jamais nos êtres chers dont les corps ont été rendus à la mort. Si Christ n’est pas ressuscité, cette vie est la seule, et nous sommes comme des bêtes. 

Comme il est cruel d’être aimé si cela est vrai ! Comme il est terrible que l’on laisse les liens de notre cœur s’enrouler autour de soi, si, lorsqu’ils sont arrachés par la mort, c’est la fin. Je préférerais haïr qu'aimer si je pensais qu'il n'y aurait pas de résurrection, car alors je ne ressentirais aucune douleur à la perte de ce que je hais!

Oh, la cruauté de l'incrédulité ! Elle anéantit nos plus beaux espoirs. "Si, dans cette vie seulement, nous n'avons d'espérance qu'en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes."

Immortalité.

L'humanité éprouve un désir naturel pour l'infini. Chez les peuples les plus primitifs, les philosophes ont décelé ce qu'on a justement appelé "un appétit pour l'infini", qui contredit l'idée que la mort met fin à tout.

C'est là une des différences fondamentales entre l'homme et la bête. Les oiseaux du ciel et les bêtes des champs sont aujourd'hui semblables à ce qu'ils étaient en Éden. Ils mangent, dorment et passent leur vie au rythme des cycles solaires dans une monotonie immuable. Leurs désirs et leurs besoins sont les mêmes.

Mais l'homme est en perpétuelle évolution. Ses désirs ne cessent de croître. Son esprit est constamment tourné vers l'avenir. À peine a-t-il atteint un but qu'il se lance déjà vers le suivant. Même la mort ne peut l'arrêter. Un célèbre infidèle a dit un jour : "Le dernier ennemi qui sera vaincu n'est pas la mort, mais la croyance de l'homme en sa propre immortalité."

Ce pressentiment d'une vie future a été magnifiquement illustré par le sentiment qui naît chez l'oiseau à l'approche de l'hiver, le poussant à migrer vers le sud; "une impulsion mystérieuse et indéfinie, mais irrésistible et infaillible" ; ou encore par "le désir ardent des plantes méridionales, transplantées sous un climat septentrional et plantées dans un sol nordique. Elles y poussent, mais leurs fleurs leur font toujours défaut. Le pauvre arbuste exilé rêve d'une fleur splendide qu'il n'a jamais vue, mais dont il a vaguement conscience qu'il devrait, d'une manière ou d'une autre, produire. Il sent la fleur qu'il est incapable de faire éclore dans les fluides, à demi glacés mais encore authentiques, de sa nature méridionale. C'est ainsi que la pensée d'une vie future nous hante tous."

Les philosophes disposent de nombreux arguments pour prouver cette continuité universelle vers la vie après la mort. On suppose, par exemple, que de nombreux rites et cérémonies funéraires y sont liés. Si le corps doit être de nouveau habité par son esprit, il est évident qu'il doit être protégé. C'est pourquoi les tombes sont dissimulées afin d'éviter que des ennemis ne profanent la dépouille.

Livingstone raconte comment un chef Bechuana fut enterré dans son propre enclos à bétail, puis comment le bétail fut promené pendant des heures jusqu'à ce que toute trace de la tombe disparaisse.

Dans ces coutumes, le corps doit être protégé non seulement des mauvais traitements, mais aussi, autant que possible, de la décomposition ; l'embaumement est une démarche qui vise cet objectif. 

Parfois, la résurrection était indésirable, et c'est pourquoi on jetait les corps des défunts à l'eau pour "noyer l'esprit". Les Égyptiens modernes font tourner le corps sur lui-même, dit-on, pour étourdir l'esprit et l'empêcher ainsi de revenir sur ses pas. Certains Aborigènes d'Australie coupent les ongles des mains afin que "le corps réanimé ne puisse pas se frayer un chemin hors de sa cellule étroite".

Lorsqu'on conçoit la seconde vie comme une continuation de la vie présente, on observe que leur coutume est d'enterrer des objets inanimés, tels que des armes et des instruments. Le défunt aura besoin de tout après la mort, comme il en avait besoin ici-bas. Non seulement les objets inanimés, mais aussi les animaux sont sacrifiés afin que leurs âmes accompagnent celle du défunt. Les Bédouins abattent leurs chameaux sur la tombe de leur compagnon : indispensables en ce monde, ils le seront aussi dans l'autre.

De là, il n'y a qu'un pas vers l'immolation des êtres humains. Les épouses suivent leurs maris ; les esclaves sont tués pour qu'ils continuent de servir leurs maîtres. Comme l'écrivait un poète : "Ceux qui, lors des sépultures barbares, tuaient l'esclave et immolaient l'épouse, ressentaient en eux la ferveur sacrée de la seconde vie". 

La doctrine de la résurrection dans l'Ancien Testament.

La doctrine de la résurrection n'apparaît que sporadiquement dans l'Ancien Testament, mais les saints de cette époque y croyaient manifestement. Près de deux mille ans avant Jésus-Christ, Abraham prépara son sacrifice sur le mont Moriah, obéissant à l'appel de Dieu d'offrir Isaac en sacrifice. L'auteur de la lettre aux Hébreux écrit à ce sujet : "Il pensait que Dieu était capable de le ressusciter d'entre les morts, aussi le recouvra-t-il par une sorte de résurrection". 

Cinq cents ans plus tard, Dieu dit à son serviteur Moïse : "Je fais mourir, et je fais vivre." Esaïe écrivit : "Il engloutira la mort dans sa victoire ; le Seigneur, l’Éternel, essuiera les larmes de tous les visages." Et encore : "Tes morts revivront, mon corps mort se relèvera. Réveillez-vous et chantez, vous qui habitez dans la poussière ! Car ta rosée est comme la rosée des herbes, et la terre fera sortir les morts." 

La description saisissante par Ézéchiel de la résurrection des ossements desséchés, annonçant prophétiquement la restauration d'Israël, en est une autre preuve. Lorsque David perdit son enfant, il déclara qu'il ne pouvait le rappeler à lui, mais qu'il irait le rejoindre. À d'autres moments, il écrivit : "Quant à moi, je contemplerai ta face dans la justice ; à mon réveil, ta ressemblance me comblera." Et : "Dieu rachètera mon âme du pouvoir du séjour des morts, car il me recevra." 

Le patriarche Job se consola de cette même glorieuse espérance à l'heure de sa profonde tristesse. Lui qui avait demandé : "Quelle est ma force pour espérer ? Quel est mon but pour prolonger ma vie ?" Il dit : "Je sais que mon Rédempteur est vivant, et qu'il se lèvera au dernier jour sur la terre. Et même si, après ma mort, les vers détruisent ce corps, dans ma chair je verrai Dieu. Je le verrai moi-même, mes yeux le contempleront, et non un autre."

Job devait être fermement convaincu que son corps ressusciterait dans l'au-delà, mais non sur terre, car il dit encore : "Il y a de l'espoir pour un arbre, même coupé, qu'il repousse et que ses jeunes branches ne cessent de croître. Même si ses racines vieillissent dans la terre et que son tronc meurt dans le sol, grâce à l'eau, il bourgeonne et produit des branches comme une plante. Mais l'homme meurt et dépérit ; il rend l'esprit, et où est-il ? Comme les eaux se retirent de la mer et que le fleuve s'assèche et se tarit, ainsi l'homme se couche et ne se relève plus ; jusqu'à ce que les cieux ne soient plus, ils ne se réveilleront ni ne se relèveront de leur sommeil."

Dans le livre d'Osée, le Seigneur déclare : "Je les rachèterai du pouvoir du séjour des morts, je les délivrerai de la mort. Ô mort, je serai tes fléaux ; ô séjour des morts, je serai ta destruction !" 

Dans le dernier chapitre de Daniel, nous retrouvons cette même vérité : "Ceux qui sont sages brilleront comme la splendeur du firmament, et ceux qui auront ramené beaucoup à la justice brilleront comme les étoiles, à toujours et à perpétuité." Et son livre se termine par ces mots : "Va jusqu’à la fin de tes jours ; car tu te reposeras, et tu recevras ta part." 

De plus, la résurrection était déjà annoncée de manière symbolique dans l’Ancien Testament. Par les prémices offertes le lendemain du sabbat de la Pâque, gage de toute la récolte, les enfants d’Israël apprenaient, par préfiguration, que le Messie serait "les prémices de ceux qui sont morts". On a dit que la toute première occupation d'Israël en Canaan consistait à préparer le modèle de la résurrection du Sauveur, et que leur premier acte religieux était de soutenir ce modèle du Sauveur ressuscité.

Dans le Nouveau Testament.

Ce qui n'était évoqué que sporadiquement dans l'Ancien Testament devint, dans le Nouveau Testament, un fait et un enseignement majeurs. Le mot "résurrection" apparaît quarante-deux fois dans le Nouveau Testament. À maintes reprises durant son ministère, notre Seigneur fit référence à la résurrection de tous les morts.

Un jour, des sadducéens vinrent le trouver avec une question difficile concernant les relations conjugales dans l'au-delà ; et Jésus répondit : "Concernant la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu ce que Dieu vous a dit : Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob ? Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants." 

À une autre occasion, le Christ dit : "Lorsque tu donnes un dîner ou un souper, n’invite ni tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni tes voisins riches, de peur qu’ils ne t’invitent à leur tour et que tu ne reçoives une récompense. Mais lorsque tu donnes un festin, invite les pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles ; et tu seras heureux, car ils ne peuvent pas te rendre la pareille : tu seras récompensé à la résurrection des justes."

Après la mort de Lazare, Jésus adressa ces paroles de consolation à ses sœurs : "Ton frère ressuscitera." Marthe répondit : "Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour." Alors Jésus lui dit : "Je suis la résurrection et la vie." 

Une supposition splendide.

Nous voyons donc que la croyance en une vie après la mort ne date pas du Christ. Mais bien que cette idée existât avant le christianisme, elle n'était au mieux qu'une simple conjecture. L'homme naturel ne peut apercevoir ce qui se trouve au-delà de la plus étroite des tombes. Il a beau plisser les yeux, il ne peut percer le voile de la mort. Elle est toujours là, anéantissant ses espoirs, contrariant ses projets, réduisant à néant ses desseins, une barrière infranchissable.

Depuis que le péché est entré dans le monde, la mort règne, faisant de la terre un immense cimetière. Elle ne connaît aucun repos. À chaque époque et en chaque pays, la sentence "Tu es poussière, et tu retourneras à la poussière" plane sur l'humanité. Toutes les générations, en traversant la terre, ne font que suivre leurs morts.

Bien des choses inattendues nous arrivent dans cette vie, mais la mort n'en fait pas partie. Nous ignorons comment et quand elle viendra, mais elle viendra, si le Seigneur tarde. 

Nous avons entendu parler de médecins ayant accompli des guérisons miraculeuses, mais malgré toute leur habileté et leur savoir, ils n'ont pu défaire l'œuvre de la mort. En six mille ans, depuis que la mort a pénétré cette terre maudite par le péché, les forces humaines n'ont jamais réussi à lui ravir le moindre trophée. Le progrès de la civilisation, l'élévation de l'éducation, les avancées commerciales et artistiques; rien de tout cela ne nous rend supérieurs aux peuples les plus dépravés. La mort triomphe toujours à la fin. Le cours des choses est toujours unidirectionnel : il va de l'avant, jamais en arrière.

Mis en lumière par le Christ.

Ce que les plus sages hommes de la terre ignoraient, le Christ l'a révélé. Il a vaincu la mort et, par l'Évangile, a fait resplendir la vie et l'immortalité. Ce pays inconnu, dont parle le poète, d'où nul voyageur ne revient, n'est pas un pays inconnu pour le croyant. Notre Seigneur l'a exploré. Il a combattu la mort sur son propre territoire et en est ressorti plus que vainqueur.

Le sceptre de la mort demeure universel, mais il est brisé et finira un jour en poussière. Le chrétien n'a plus besoin de spéculer sur l'avenir : la certitude est atteinte auprès du tombeau vide du Christ. "Maintenant, Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui sont morts." Nous pouvons voir la trace de son retour. 

Triomphe.

Ainsi, nous pouvons nous joindre au chant triomphal : "La mort est engloutie par la victoire." L'aiguillon de la mort, c'est le péché, et Dieu nous a donné la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ. Ceux qui se sont endormis dans le Christ n'ont pas péri ; nous les reverrons un jour face à face. Quel Évangile de joie et d'espérance nous avons, comparé à celui de l'incrédulité !

Les païens pleuraient sans espoir, écrivait le docteur Bonar : "Pour eux, la mort était synonyme d'absence d'espoir, de lumière, de triomphe. Ce n'était pas le crépuscule, car il nous invite à guetter un autre soleil, aussi éclatant que celui qui s'est couché. Ce n'était ni l'automne ni l'hiver, car ces saisons annoncent le retour du printemps et de l'été. Ce n'était pas une graine semée en terre aride, car elle prédit l'arbre ou la fleur à venir, plus belle encore que la graine. C'était l'obscurité pure et simple, un néant absolu, une ombre, un désespoir absolu".

"Une colonne brisée, un navire en morceaux, une race disparue, une harpe gisant à terre, les cordes brisées et toute sa musique perdue, un bouton de fleur écrasé – tels étaient les tristes cris de leur chagrin désespéré. L'idée que la mort soit la porte de la vie n'était pas venue adoucir les adieux ni illuminer le sépulcre. La vérité que la tombe était la terre et le corps la semence semée par la main même de Dieu pour faire naître la vie latente ; que l'humanité n'était pas perdue, mais transférée dans un autre édifice et une autre cité pour être « un pilier dans la maison de Dieu » ; que le bourgeon n'était pas écrasé, mais transplanté pour s'épanouir pleinement dans une terre et un air plus cléments ; que la harpe n'était pas brisée, mais remise à un musicien plus accompli qui révélerait toute la richesse de sa musique cachée : ces choses n'avaient pas leur place dans leur théologie, à peine dans leurs rêves.

Une doctrine essentielle.

Certains prétendent que la question d'un Sauveur ressuscité n'est pas essentielle. Écoutons ce que dit Paul : "Si Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi l'est également. De plus, nous sommes trouvés de faux témoins de Dieu, puisque nous avons témoigné contre Dieu qu'il a ressuscité Christ ; or, il ne l'a pas ressuscité, si les morts ne ressuscitent pas. Car si les morts ne ressuscitent pas, Christ n'est pas ressuscité ; et si Christ n'est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés."

Je vous le dis, c'est absolument essentiel. Il ne s'agit pas d'une simple question spéculative ; elle revêt une importance pratique capitale. La résurrection est la clé de voûte de notre foi. Si Christ n'est pas ressuscité, nous devons discréditer tous ces témoins mensongers. Si Christ n'est pas ressuscité, nous n'avons aucune preuve que la crucifixion de Jésus ait été différente de celle des deux larrons qui ont souffert avec lui. 

Si le Christ n'est pas ressuscité, il est impossible d'admirer sa mort expiatoire, pourtant acceptée. Certains affirment que, dans le Nouveau Testament, le pouvoir de la mort du Christ d'ôter le péché est toujours conditionné par le fait de sa résurrection. Si le Christ n'est pas ressuscité, il est impossible d'admirer ses paroles et son caractère. Il a fait de la résurrection une preuve tangible de sa divinité. Les Juifs lui demandèrent un jour un signe, et il leur répondit : "Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai", faisant référence au temple de son corps.

À une autre occasion, il donna le signe du prophète Jonas : "Comme Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre du poisson, ainsi le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre". Paul dit : "Déclaré Fils de Dieu avec puissance par sa résurrection d’entre les morts." 

"S’il n’avait pas été divin", dit l’un d’eux, "les péchés de chacun de nous auraient été une pierre tombale trop lourde pour qu’il puisse la soulever ; les exigences de la justice de l'Éternel auraient été des liens de mort trop forts pour qu’il puisse les rompre."

Que serait le christianisme sans la résurrection ? Il se rabaisserait au niveau de n’importe quel autre système religieux du monde. Si le Christ n’est jamais ressuscité, en quoi ses paroles diffèrent-elles de celles de Platon ? D’autres hommes, outre le Christ, ont mené des vies exemplaires et ont laissé de précieux préceptes pour guider leurs disciples. Nous devrions nous contenter de placer le Christ parmi eux.

Comment les morts ressuscitent-ils? Et avec quel corps reviennent-ils

Revenons à ce chapitre : Paul y aborde ensuite la question de la résurrection des morts et du corps avec lequel ils reviennent. Il dit : "Insensé ! Ce que tu sèmes ne prend vie qu’après avoir pourri. Et ce que tu sèmes, tu ne sèmes pas le corps qui doit exister, mais une simple graine, qu’il s’agisse de blé ou d’une autre céréale. Dieu" (et tout est possible à Dieu) "lui donne un corps comme il lui plaît, et à chaque graine son propre corps. Toute chair n’est pas la même chair : il y a chair des hommes, chair des bêtes, chair des poissons, chair des oiseaux. Il y a aussi des corps célestes et des corps terrestres ; mais la gloire des célestes est différente de celle des terrestres. Il y a une gloire du soleil, une autre gloire de la lune, une autre gloire des étoiles ; car une étoile diffère d’une autre étoile en gloire.

"Il en est de même de la résurrection des morts", poursuit Paul. "Le corps est semé corrompu, il ressuscite incorruptible ; il est semé dans le déshonneur, il ressuscite dans la gloire ; il est semé dans la faiblesse, il ressuscite dans la puissance ; il est semé corps naturel, il ressuscite corps spirituel. Il y a un corps naturel et il y a un corps spirituel. C’est pourquoi il est écrit : Le premier homme, Adam, devint une âme vivante ; le dernier Adam devint un esprit vivifiant. Toutefois, ce qui est spirituel n’est pas premier, mais ce qui est naturel ; ensuite vient ce qui est spirituel. Le premier homme est tiré de la terre, il est terrestre ; le second homme est le Seigneur venu du ciel. Tels sont les terrestres, tels sont aussi les célestes. Et comme nous avons porté l’image de l’homme terrestre, nous porterons aussi l’image de l’homme céleste."

Nous constatons la véracité de l'illustration de Paul dans le monde qui nous entoure. L'analogie avec la nature ne constitue certes pas une preuve de la résurrection, mais elle offre des illustrations pour bien des phénomènes difficiles à expliquer, sans pour autant nier les faits.

Prenez une petite graine de fleur noire et semez-la. Après un certain temps, déterrez-la. Si elle est intacte, vous savez qu'elle est stérile ; mais si elle commence à se décomposer, vous savez que la vie et la fécondité suivront. Une vie ressuscitera, et de cette petite graine noire naîtra une belle fleur parfumée.

Voici une larve répugnante qui rampe sur le sol. Peu à peu, la vieillesse la rattrape et elle commence à tisser son linceul, à se faire son propre sépulcre, et elle gît comme morte. Regardez encore : elle s'est débarrassée de son linceul, elle a ouvert son sépulcre et en est sorti un magnifique papillon, à la forme et aux mœurs différentes.

Il en va de même pour nos corps. Ils meurent, mais Dieu nous donnera à leur place des corps glorifiés. Telle est la loi de la nouvelle création comme de l'ancienne : la lumière après les ténèbres, la vie après la mort, la fécondité et la gloire après la corruption et la décomposition.

Grâces soient rendues à Dieu, nous devons gagner à mourir. Nous allons posséder quelque chose que la mort ne peut atteindre. Lorsque ce corps terrestre ressuscitera, toute imperfection présente disparaîtra. Jacob sera guéri de sa paralysie. Paul n'aura plus d'écharde dans la chair. Nous entrerons dans une vie digne de ce nom, heureuse, glorieuse, éternelle; le corps de nouveau uni à l'âme, non plus mortel, non plus sujet à la douleur, à la maladie et à la mort, mais glorifié, incorruptible, "semblable à son corps glorieux", tout ce qui entrave la vie spirituelle étant laissé derrière nous. Nous sommes exilés maintenant, mais alors, nous qui sommes fidèles, nous nous tiendrons devant le trône de Dieu, cohéritiers du Christ, rois et prêtres, citoyens de ce royaume céleste.

Une jeune fille brillante de quinze ans fut soudainement alitée, complètement paralysée d'un côté et presque aveugle. Elle entendit le médecin de famille dire à ses parents, qui se tenaient à son chevet : "Elle a connu ses plus beaux jours, la pauvre !" "Non, docteur", s'écria-t-elle, "mes plus beaux jours sont encore à venir, quand je verrai le Roi dans toute sa splendeur."

Notre espérance.

Voilà notre espoir. Nous ne sombrerons pas dans l'anéantissement. Le Christ est ressuscité pour nous donner la garantie de notre propre résurrection. La résurrection est le grand antidote à la mort. Rien ne peut la remplacer. Ni les richesses, ni le génie, ni les plaisirs terrestres, ni les occupations, rien ne peut nous apporter de consolation à l'heure de notre mort.

"Tous mes biens pour un (si court) instant", s'écria la reine Élisabeth en mourant. "J'ai tout prévu durant ma vie, sauf la mort, et maintenant, hélas ! Je vais mourir sans y être préparé", furent les dernières paroles du cardinal Borgia. Comparons cela aux dernières paroles d'un des premiers disciples : "Je suis las. Je vais maintenant dormir. Bonne nuit !" Il avait l'espoir certain de se réveiller dans un monde meilleur. 

À la bataille d'Inkerman, un soldat parvint de justesse à ramper jusqu'à sa tente après avoir été terrassé. Lorsqu'on le trouva, il gisait face contre terre, sa Bible ouverte devant lui, la main collée à la page par son sang qui la recouvrait. Quand on releva sa main, les lettres de la page imprimée s'y dessinaient clairement ; et avec la promesse éternelle inscrite dans sa main, on le déposa dans une tombe de soldat. Les mots étaient : "Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra."

Je désire cette religion qui puisse apporter du réconfort même dans la mort, qui puisse me réunir à mes proches. Oh ! que de tristesse et de ténèbres s'abattraient sur ce monde sans la glorieuse doctrine de la résurrection ! Dieu soit loué, le jour glorieux ne tardera pas à se lever. Pour un temps encore, Dieu nous demande d'être des veilleurs, fidèles à Lui et attendant son appel. Bientôt, notre Seigneur viendra chercher les siens, vivants ou morts.