dimanche 24 août 2025

Les jours de mon pèlerinage

 

Jacob répondit à Pharaon: Les jours des années de mon pèlerinage sont de cent trente ans (Genèse 47:9).

C'est intéressant de voir de quelle manière Jacob parle de sa vie terrestre au Pharaon. Il est vrai que, presque toute sa vie, il l'a passé dans les tentes sans jamais vraiment se fixer quelque part, mais n'est-ce pas aussi une représentation de la vie toute personne née de nouveau? Nous savons au fond de nous-mêmes que nous ne sommes pas à la maison dans ce monde; nous attendons la patrie céleste. Ici, nous ne sommes que de passage, exactement comme des pèlerins, cheminant tant bien que mal vers cette patrie céleste, comme nous le rappelle si bien John Bunyan dans son fabuleux "Voyage Du Pèlerin". Hébreux 11 nous parle aussi de ceux qui nous ont précédé; "C'est dans la foi qu'ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises; mais ils les ont vues et saluées de loin, reconnaissant qu'ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre. Ceux qui parlent ainsi montrent qu'ils cherchent une patrie. S'ils avaient eu en vue celle d'où ils étaient sortis, ils auraient eu le temps d'y retourner. Mais maintenant ils en désirent une meilleure, c'est-à-dire une céleste. C'est pourquoi Dieu n'a pas honte d'être appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité" (Hébreux 11:13-16).

Comme c'est merveilleux de regarder tous ces exemples de foi, qui nous aident dans notre propre pèlerinage à ne pas abandonner, à avancer sans nous relâcher, malgré les épreuves et les tribulations; malgré aussi, il faut le dire, les temps de douceur où, trop souvent, nous sommes portés à baisser notre garde, ce qui nous rend vulnérable aux attaques et aux tentations de l'ennemi. Ce n'est pas à dire que nous cherchons les épreuves pour autant; la vie ici bas n'est déjà pas facile, et chaque jour peut fournir son lot de peine et de labeur. Bien sûr, nous sommes humains, cela peut parfois nous conduire à l'inquiétude lorsque, pour un moment, nous détournons nos regards de sur Jésus et que nous regardons à tout le trouble autour de nous. Corrie Ten Boom dira à ce sujet : "S'inquiéter, c'est porter le fardeau de demain avec la force d'aujourd'hui; porter deux jours à la fois. C'est avancer vers demain. S'inquiéter ne vide pas demain de sa tristesse, mais vide aujourd'hui de sa force". Jésus n'a-t-il pas dit aussi en Matthieu 6:34 qu'à chaque jour suffit sa peine?

Les paroles de Jacob nous rappellent aussi que nous sommes des étrangers sur la terre. Nous lisons en effet en 1 Pierre 2:11: "Bien-aimés, je vous exhorte, comme étrangers et voyageurs sur la terre". Étrangers et voyageurs. Bien sûr, nous pouvons nous fixer quelque part, mais nous savons que ce n'est que pour un temps extrêmement limité. Jésus dira de ceux qui Lui appartiennent qu'ils sont dans le monde, mais qu'ils ne sont pas du monde (Jean 17: 11, 14). C'est l'idée ici; nous sommes bien dans ce monde, mais nos valeurs ne sont pas les mêmes. Nous ne vivons plus dans l'idolâtrie; c'est le Christ qui est notre tout et notre but est de glorifier Dieu en toutes choses. C'est la raison pour laquelle la suite du verset 11 de 1 Pierre nous exhortera de "nous abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l'âme". Elles ne glorifient pas Dieu, et elles nous détruisent!   

En reprenant notre lecture de Genèse 47:9, Jacob poursuit en parlant des jours "des années de sa vie qui ont été peu nombreux et mauvais, et ils n'ont point atteint les jours des années de la vie de ses pères durant leur pèlerinage". Cent trente ans, et il parle de jours. Cent trente ans, et il dit que non seulement les jours de sa vie ont été peu nombreux, mas qu'ils ont été mauvais. Jacob n'a pas toujours vu le monde de cette manière. Plus jeune, il était égoïste et il n'hésitait pas à flouer les autres pour son propre avancement personnel. Mais après sa rencontre avec Dieu en Genèse 32, sa vision des choses est recentrée sur celle de Dieu, qui change d'ailleurs son nom pour Israël, et il dira au verset 30: "J'ai vu Dieu face à face, et mon âme a été sauvée". 

"Enseigne-nous à bien compter nos jours, afin que nous appliquions notre cœur à la sagesse" (Psaume 90:12). Lorsque, comme Jacob, nous "comptons bien nos jours", nous constaterons qu'ils sont peu nombreux. Que sont-ils comparé à l'éternité? Si nous appliquons notre cœur à l'étude de ces choses, nous comprendrons aisément que c'est une folie de négliger l'éternité pour une poignée de plaisirs éphémères sur la terre. Jésus ajoutera: "Que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perd son âme?" (Marc 8:36 ). Il nous exhortera également à nous "amasser des trésors dans le ciel, où la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent" (Matthieu 6:20). Il s'agit de vivre dans une repentance constamment renouvelée, avec le pardon de nos péchés et l'espérance de la vie éternelle par la foi en Jésus-Christ. 

Ces quelques versets seulement expliquent la mentalité du pèlerin chrétien. Il ne s'agit pas d'aller dans un certain lieu, au moins une fois dans notre vie, mais c'est une marche constante avec Christ sur le sentier étroit, en ne nous embarrassant pas des choses de ce monde. Le pèlerin, bien souvent, n'a qu'un sac à provision et un bâton de marche. Cela est suffisant. Bien sûr, il nous arrivera de trébucher lors de cette marche, ou cette course, comme d'autres versets de la Bible le mentionnent, mais par la grâce de Dieu, Il nous relèvera et nous persévèrerons "dans la carrière qui nous est ouverte" (Hébreux 12:1). La carrière représente ce monde, c'est notre arène, c'est notre stade; le verset nous exhorte à y "courir avec persévérance". Cela est intéressant. La notion de courir en est une de "se porter vers l'avant, sans regarder en arrière", car il y a un prix, il y a un but à atteindre à la fin de cette course. Mais qui la guide, cette course? Hébreux 12:2 répond à cette question: "Ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi". Il est le guide; Il est Celui qui fixe les règles de la course et Il est Lui-même le chemin (Jean 14:6). Et Il nous a laissé Sa parole, qui nous instruit sur ce qu'Il attend de nous, et que nous comprenons et mettons en pratique avec l'aide du Saint-Esprit.  

Revenons un instant à Hébreux 12:2; Jésus, le chef et le consommateur de la foi. Cela signifie simplement qu'Il est le créateur de la foi, mais qu'Il en est aussi la fin; le but. Il est Celui qui est au départ de ce pèlerinage, mais Il est aussi Celui sur qui nous gardons les yeux fixés, pour ne pas dévier et nous éloigner du prix. Non seulement cela, mais Il est aussi Celui qui décide à l'avance de quelle longueur sera notre pèlerinage sur la terre. La suite de ce verset nous dit que Jésus, "en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l'ignominie, et s'est assis à la droite du trône de Dieu". Et le verset 3: "Considérez, en effet, celui qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs, afin que vous ne vous lassiez point, l'âme découragée". 

Oh oui, il y aura des obstacles dans ce pèlerinage, il y aura de l'opposition, à commencer par notre propre chair, mais nous sommes entourés d'une nuée de témoins qui ont vécu et ont vaincu par la foi, à commencer par notre Maître et Seigneur Jésus-Christ Lui-même! Gloire à Dieu! Il ne nous laissera pas tomber; Il ne nous abandonnera pas. Il va nous donner la force de terminer le parcours jusqu'au bout et de recevoir le prix de la victoire en Jésus-Christ. 
 
Mais notre cité à nous est dans les cieux, d'où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu'il a de s'assujettir toutes choses (Philippiens 3:20-21).

Que toute la gloire soit rendue à Dieu seul, Amen.

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