dimanche 23 février 2025

Le chrétien en armure complète, par William Gurnall, 7e partie

 

L'utilisation de notre armure spirituelle : revêtir toute l'armure de Dieu. Notre armure ou notre grâce doit être maintenue en exercice.

Le quatrième et dernier élément de l’équipement des saints est l’usage qu’ils doivent en faire : revêtir toute l’armure de Dieu. En bref, quel est ce devoir de revêtir son armure ? Comme il s'adresse à beaucoup de saints, il ne s'agit pas seulement de les revêtir par la conversation, ce que certains d'entre eux n'ont peut-être pas encore, mais il veut aussi qu'ils mettent en pratique ce qu'ils ont. C'est une chose d'avoir une armure dans la maison, et une autre chose de l'avoir attachée, d'avoir de la grâce dans les principes et de la grâce dans les actes. Donc, je ne comprends pas pourquoi nos instructions seront:

La doctrine. Il ne suffit pas d’avoir la grâce, mais il faut la garder en exercice. L’armure du chrétien est faite pour être portée; il ne faut pas la déposer ni la retirer avant d’avoir fait notre combat et achevé notre course. Notre armure et notre vêtement de chair s’en vont ensemble, alors seulement, nous n’aurons plus besoin de garde et de protection, ni de bouclier ni de casque. Ces devoirs militaires et ces grâces sur le terrain, que je peux appeler la foi, l’espérance et le reste, seront honorablement accomplis.

Au ciel, nous n’apparaîtrons pas en armure, mais en robe de gloire. Mais ici, nous devons l porter nuit et jour; nous devons marcher, travailler et dormir avec elle, sinon nous ne sommes pas de vrais soldats du Christ. C’est ce que Paul prétend s’efforcer de faire. "C’est là ce que je m’exerce à faire, c’est d’avoir toujours une conscience sans reproche devant Dieu et envers les hommes", Actes 24:16. Nous avons ici ce saint homme en armures, s’entraînant et s’exerçant dans ses postures, comme un soldat qui manie lui-même sa pique et s’endurcit avant la bataille.

Premièrement. Le Christ nous ordonne de revêtir notre armure, d’exercer notre grâce. "Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées", Luc 12:35. Le Christ parle soit dans une phrase martiale, comme aux soldats, soit dans une phrase domestique, comme aux serviteurs. S’il s’agit de soldats, alors, que vos reins soient ceints et vos lampes allumées, c’est-à-dire que nous devrions être prêts à marcher, ayant notre armure sur nous, car la ceinture est passée par-dessus tout, et notre allumette allumée, prête à donner le feu à la première alarme de la tentation.

Si, en ce qui concerne les serviteurs, cela semble plus naturel, il nous ordonne, comme notre maître qui est parti en voyage, non pas par paresse ou par sommeil, de retirer notre armure et d’éteindre nos lumières, mais de nous tenir prêts à ouvrir quand il viendra, même à minuit. Il ne convient pas que le maître se tienne à la porte pour frapper, et que le serviteur dorme à l’intérieur. Il n’y a pas de devoir qui n’implique un exercice quotidien : il faut prier, mais comment ? "Sans cesse". Se réjouir, mais quand ? "Toujours". Rendre grâces, pour quoi ? "En toutes choses" (1 Thessaloniciens 5:16-18). Le bouclier de la foi et le casque de l’espérance, nous devons les garder jusqu’au bout (1 Pierre 1:13). La somme de tout cela est que nous devons marcher dans l’exercice constant de ces devoirs et de ces grâces. Où le soldat est placé, il se tient là, et ne doit ni bouger ni dormir jusqu’à ce qu’il soit amené. Quand le Christ viendra, seule l’âme qu’il trouvera en train de faire ainsi aura sa bénédiction.

Deuxièmement. L’avantage de Satan est grand quand la grâce n’est pas en exercice. Quand le diable a trouvé le Christ si prêt à recevoir sa charge et à repousser sa tentation, il en a vite eu assez. Il est triste de voir qu’il n'est parti que pour un temps (Luc 4:13), comme si dans sa retraite honteuse, il s’était réconforté dans l’espoir de surprendre le Christ à l’improviste, à un autre moment plus avantageux pour son dessein. Et nous le voyons revenir, au moment qu'il croit le plus propice où il aurait pu atteint son but, si son ennemi avait été un homme et non Dieu.

Or, si ce démon audacieux a veillé et observé le Christ de temps à autre, ne te convient-il pas de regarder autour de toi, de peur qu'il ne prenne ta grâce à un moment ou à un autre ? Ce qu'il a manqué maintenant par ta vigilance, il peut le gagner bientôt par ta négligence. En fait, il espère que tu seras fatigué dans ton devoir continuel. Certes, dit Satan, quand il voit le chrétien debout et fervent dans le devoir, cela ne durera pas longtemps. Quand il le trouve tendre de conscience et scrupuleux quant aux occasions de pécher, il dit: "Ce n'est que pour un temps, avant longtemps je lui ferai défaire son arc, déboucler son armure, et alors je l'attaquerai". 

Satan sait quels ordres tu gardes dans ta maison et dans ton lieu de prières, et bien qu'il n'ait pas la clé de ton cœur, il peut se tenir dans la pièce voisine et entendre à la légère ce qui s'y murmure. Il traque le chrétien à l'odeur de ses propres pieds, et s'il sent une fois dans quelle direction ton cœur penche, il sait comment comprendre l'allusion; si une seule porte est déverrouillée, une seule œuvre est laissée sans surveillance, une seule grâce est retirée de son chariot, c'est un avantage suffisant.

Troisièmement. Parce que c’est une tâche si difficile et si pénible que de retrouver l’activité perdue et de faire revivre un devoir désuet. "J’ai ôté ma tunique", dit l’épouse, Cantique 5:3. Elle s’était laissée aller à la paresse, était couchée sur son lit de paresse, et comme il est difficile de la relever! Son bien-aimé est à la porte, la suppliant par tous les noms d’amour qui pourraient lui rappeler la proche parenté qui les unit ; il crie : "Ma sœur, mon amour, ma colombe, ouvre-moi", et pourtant elle ne se lève pas. Il lui dit que "ses cheveux sont remplis des gouttes de la nuit", mais elle ne bouge pas. Qu’est-ce qui se passe ? Son manteau est enlevé et elle répugne à le remettre. Elle s’est laissée aller à sa paresse et maintenant elle ne sait pas comment s’en débarrasser. Elle aurait été heureuse d’avoir la compagnie de son Bien-Aimé, si lui-même avait ouvert la porte ; et il désirait tout autant la sienne, si elle se levait pour le laisser entrer, et c'est à ces conditions qu'ils se séparent.

Plus une âme a négligé un devoir, plus elle a de difficultés à le faire ; en partie par honte, car l'âme, ayant fait l'école buissonnière, ne sait plus comment regarder Dieu en face; et en partie à cause de la difficulté du travail, qui est double de ce que trouve une autre personne qui marche dans l'exercice de sa grâce (sans discontinuer). Ici tout est en désordre. Il lui faut plus de temps et de peine pour accorder son instrument que pour un autre pour jouer la leçon. Il se met à l'œuvre comme s'il s'agissait d'un nouvel ouvrage, comme un élève qui n'a pas regardé son livre depuis un certain temps ; sa leçon lui est presque sortie de la tête, tandis qu'un autre qui était encore en train de la réviser, la connaît sur le bout des doigts.

Peut-être est-ce une affliction à laquelle tu es appelé, et ta patience n'est pas exercée. Tu n'as eu que peu ou pas de pensées pour un tel temps, alors que tu gambadais dans un pâturage en plein air, et maintenant tu regimbes et tu te débats, comme un taureau non habitué au joug, (Jérémie 31:18); tandis qu'un autre va humblement et patiemment sous la même croix, parce qu'il a réveillé sa patience et ajusté le joug à son cou. 

Vous savez quelle confusion il y a dans une ville lors d'une alerte soudaine au milieu de la nuit; l'ennemi aux portes, et eux endormis à l'intérieur. Ô quel cri entend-on ! L'un manque de ses vêtements, l'autre son épée, un troisième ne sait que faire pour la poudre. Ainsi, effrayés, ils courent de long en large, ce qui ne serait pas le cas si l'ennemi les trouvait sur leurs gardes, attendant en ordre son approche. Un tel brouhaha est dans une âme qui ne garde pas son armure ; telle pièce et telle autre il faudra chercher quand faudra s'en servir.

Quatrièmement. Nous devons garder la grâce dans l’exercice envers nos camarades soldats. Paul avait cela à l’esprit lorsqu’il s’exerçait à garder une bonne conscience, afin de ne pas être un scandale pour les autres. La lâcheté de l’un peut en faire fuir d’autres. L’ignorance d’un soldat qui n’a pas l’habileté de manier ses armes peut faire du mal à ses camarades qui l’entourent. Certains ont tiré sur leurs amis, les prenant pour leurs ennemis. La conduite imprudente d’un chrétien professant fait souffrir beaucoup d’autres. 

Tu dis que tu ne tombes pas au point de devenir un scandale, mais tu peux ne pas être aussi utile à tes frères que tu le devrais. Dieu a ordonné aux Rubénites et aux Gadites d’aller devant leurs frères, prêts et armés, jusqu’à ce que le pays soit conquis. Ainsi, chrétien, tu dois être utile à tes frères, qui n’ont peut-être pas cette paix dans leur esprit que toi, ni cette mesure de grâce ou de réconfort. Tu dois aider ces faibles et aller devant eux, comme armé pour leur défense. Or, si ta grâce n'est pas exercée, tu es d'autant inutile à ton faible frère. Tu es peut-être un maître, ou un parent, qui a une famille sous son aile. Ils se portent autant que tu prospères ; si ton cœur est dans une disposition sainte, ils s'en sortent mieux dans les devoirs que tu accomplis ; si ton cœur est mort et abattu, ils sont perdants. Ainsi, comme la nourrice mange davantage pour le bien du bébé qu'elle allaite, de même tu devrais, pour le bien de ceux qui sont sous ta tutelle, faire plus attention à exercer ta propre grâce et à la chérir.

Objection. Mais, diront certains, c'est un travail vraiment dur, notre armure ne s'enlève jamais, notre grâce est toujours en exercice. Dieu a-t-il jamais voulu que la religion soit une affaire aussi pénible que celle que ce monde a créée ?

Première réponse. Tu parles comme quelqu'un du monde insensé, et tu te montres comme un simple étranger à la vie du chrétien lorsque tu parles ainsi. C'est un fardeau d'exercer la grâce ! Eh bien, ce n'est pas un fardeau d'exercer les actes de la nature comme manger, boire, marcher. Tout nous est agréable dans notre bonne humeur. Mais si l'un de ces actes est différent, la nature est opprimée, comme si on était repus, alors il est difficile de respirer ; si on est malade, alors la viande nous est nauséabonde.

Ainsi, prenez un saint dans son bon caractère, et il sera heureux d’être employé à l’exercice de sa grâce dans tel ou tel devoir : "Je me réjouis quand ils me disaient : Entrons dans la maison du Seigneur", Psaume 122 : 1. Son cœur bondit à cette idée. Quand une occasion le détourne de la communion avec Dieu, même s’il l’aime beaucoup, elle lui est néanmoins désagréable et déplaisante. Quant à vous, qui êtes habitués à être dans vos boutiques du matin au soir, combien il est ennuyeux d’être dehors certains jours, même parmi de bons amis, parce que vous n’êtes pas là où se trouvent votre travail et votre vocation ! 

Un chrétien dans son devoir est un dans sa vocation, comme s’il était dans sa boutique, là où il devrait être, et donc loin d’être ennuyeux. La religion n’est aussi pesante pour personne que pour ceux qui la pratiquent rarement. L’usage rend les choses lourdes légères. Nous sentons à peine le poids de nos vêtements, parce qu’ils nous vont et que nous les portons tous les jours, alors que sinon, le même poids sur nos épaules nous tracasse. Ainsi, la gravité des devoirs religieux pour les êtres charnels est enlevée chez les saints, en partie par leur adéquation aux principes des saints, ainsi que par leur exercice quotidien dans ces derniers. 

Les disciples, lorsqu’ils venaient d’entrer dans les voies du Christ, ne pouvaient pas prier beaucoup ni jeûner longtemps ; les outres étaient neuves et ce vin trop fort, mais au bout de quelques années de marche, ils devinrent puissants dans les deux domaines. Te plains-tu que le chemin du ciel soit accidenté ? Marche-y plus souvent, et cela le rendra plus aisé.

Deuxième réponse. Si cet exercice constant de la grâce était plus pénible pour la chair, qui est la seule à se plaindre, le doux avantage que cela procure au chrétien récompensera abondamment tout son travail et ses peines. L’exercice de ta grâce augmentera ta grâce. "La main de l’homme diligent enrichit." L’homme prévoyant considère comme perdu ce qu’il aurait pu obtenir; non seulement quand son argent est volé dans son coffre, mais quand il y reste sans être augmenté. 

 Une telle marchandise, dit le commerçant, si je l’avais acheté avec cet argent dans mes sacs, m’aurait rapporté un gain si important, qui est maintenant perdu. Ainsi le chrétien peut dire : Ma connaissance naissante, si j’avais poursuivi la connaissance du Seigneur, aurait pu se répandre au grand jour. "J’ai plus d’intelligence", dit David, "que tous mes maîtres." Comment l’a-t-il obtenu ? Il vous le dira dans les paroles suivantes : "Car tes préceptes sont ma méditation", Psaume 119 : 99. Il était davantage dans l’exercice du devoir et de la grâce. Les esprits brillants ne sont pas toujours les plus grands savants, parce que leur étude n’est pas adaptée à leurs fonctions, et celui qui possède le plus grand patrimoine ne prouve pas toujours qu'il est le plus riche. Une petite grâce bien gérée par un exercice quotidien augmentera, alors qu’une plus grande grâce négligée dépérira. 

Tandis que l'exercice augmente, il en est ainsi des preuves de la grâce. Si quelqu'un veut savoir s'il est boiteux ou non, qu'il se lève ; il sera plus vite satisfait par un tour dans une pièce que par une longue dispute et un repos assis. Voulez-vous savoir si vous aimez Dieu ? Exhortez souvent à des actes d'amour; plus le feu est allumé, plus vite il est vu, et ainsi de toutes les autres grâces. Parfois l'âme se demande si elle a de la patience, de la foi, jusqu'à ce que Dieu vienne et la mette dans un état d'affliction, où elle doit soit exercer cette grâce, soit périr.

Alors l'âme ressemble à quelqu'un qui pense ne pas savoir nager, et pourtant, jeté dans la rivière, unissant toutes ses forces, il s'efforce de nager jusqu'à la terre ferme et reconnaît ce qu'il peut faire. Combien de fois avons-nous entendu des chrétiens dire : "Je pensais que je n'aurais jamais pu endurer une telle douleur, ni faire confiance à Dieu dans une telle situation ?" Mais maintenant Dieu m'a appris ce qu'il peut faire pour moi, ce qu'il a accompli en moi. Et cela tu aurais pu le savoir avant, si tu avais plus souvent agité et exercé ta grâce. 

L'exercice de la grâce invite Dieu à se communiquer à une telle âme. Dieu met le chrétien au travail, puis le rencontre dans son travail. Levez-vous et faites, et que le Seigneur soit avec vous. Il place une âme en train de lire comme l'eunuque (Actes 8:27), puis rejoint son char en train de prier, puis vient le messager du ciel : "Ô Daniel, bien-aimé." L'épouse, qui a perdu son bien-aimé sur son lit, le retrouve alors qu'elle revient du sermon. "À peine les avais-je passés, que j'ai trouvé celui que mon cœur aime", Cantique 3:4. 


dimanche 16 février 2025

La lettre et l'esprit

 

"Car la lettre tue, mais l'esprit vivifie" (2 Corinthiens 3:6).

Aux versets 2 et 3, Paul nous parle d'une première "lettre". Il dit: "C'est vous qui êtes notre lettre, écrite dans nos cœurs, connue et lue de tous les hommes. Vous êtes manifestement une lettre de Christ, écrite, par notre ministère, non avec de l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs." De quoi parle-t-il ici? Si nous retournons au verset 1, nous voyons que son ministère était attaqué. Il dit: "Commençons-nous de nouveau à nous recommander nous-mêmes?" Des gens essayaient d'influencer les Corinthiens et de les entraîner loin des enseignements de Paul en leur enseignant un évangile dilué. En effet, en 2 Corinthiens 2:17, Paul dit : "Nous ne falsifions point la parole de Dieu, comme font plusieurs; mais c'est avec sincérité, mais c'est de la part de Dieu, que nous parlons en Christ devant Dieu." 

Nous voyons que déjà à cette époque, les faux enseignants étaient à l'œuvre pour tromper les chrétiens et les éloigner de la vérité. L'ennemi a toujours agit ainsi; il essaie de détourner les chrétiens de la vérité en leur faisant croire des mensonges, ou sinon il essaie de les influencer en leur faisant tout rejeter. Il n'y a rien d'étonnant à cela, il dira en 2 Corinthiens 11: 14-15 que "Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n'est donc pas étrange que ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice." Et il ajoute: "Leur fin sera selon leurs œuvres."

Leurs œuvres prouvent qui ils servent. Nos œuvres prouvent qui nous servons. Si nous faisons les œuvres de la chair, c'est que nous servons la chair; si nous désobéissons à Dieu, c'est que nous avons un cœur rebelle qui n'a pas été régénéré et qui n'est donc pas centré sur Christ, mais sur le "soi". Il ne peut donc pas chercher à obéir à Dieu, car il ne le peut pas. Il en est incapable! Ce sont encore là des œuvres de mort. Et Paul a constamment attaqué dans ses lettre ces faux qui se prétendent croyants, mais qui s'infiltrent dans l'église pour tromper ceux qui sont faibles dans la foi, ou ceux qui sont encore dans la chair et qui désirent un évangile approuvant leur conduite réprouvée. 

Retournons en 2 Corinthiens 2:14, où il dit: "Grâces soient rendues à Dieu, qui nous fait toujours triompher en Christ, et qui répand par nous en tout lieu l'odeur de sa connaissance!" Paul ne cherchait pas son propre intérêt, sans quoi il aurait cessé d'œuvrer dans le ministère dès les premiers vents contraires! Ce qui l'intéressait, c'était l'avancement du royaume de Dieu. Dans tous ses écrits, nous voyons qu'il tirait sa joie de Christ; il se réjouissait malgré les afflictions, il se réjouissait même lorsque le Christ était annoncé par ceux qui se faisaient ses ennemis, car, dit-il: "Christ n'est pas moins annoncé: je m'en réjouis, et je m'en réjouirai encore" (Philippiens 1:17-18). 

Ici, il se réjouit du succès qu'ils ont eu lors de ce que nous appellerions aujourd'hui la "campagne d'évangélisation" auxquelles il a participé. Loin de lui l'idée de se vanter, il est simplement heureux de voir l'Évangile progresser parmi les païens, mais aussi "parmi ceux qui sont sauvés". En effet, il dit au verset 15: "Nous sommes, en effet, pour Dieu la bonne odeur de Christ, parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent". C'est dire que la vérité qu'il prêchait redressait ou affirmait ceux qui marchaient déjà avec Christ, et l'avancement qu'il voyait dans l'œuvre que Dieu lui avait donné à faire était pour lui une source de joie, mais c'était aussi une preuve que Dieu approuvait ce qu'il prêchait. "Nous sommes pour Dieu la bonne odeur de Christ". Il ne dit pas: "Nous sommes approuvés des hommes, ô quelle joie", non, mais "pour Dieu" nous prêchons Christ. 

Il dira en 1 Corinthiens 2:2 : "Car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié."  Et en 2 Corinthiens 4:5 : "Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes; c'est Jésus-Christ le Seigneur que nous prêchons". Et cet enseignement était pour Dieu "la bonne odeur de Christ". Les sacrifices que Paul faisait pour le ministère qui lui avait été confié étaient agréables à Dieu. Il dit en Romains 12: 1 : "Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable." Il n'a pas qu'exhorté les autres à s'offrir ainsi comme un sacrifice vivant, c'est ce qu'il vivait!

Du milieu de ses épreuves et de ses tribulations, il se réjouissait de ce que Dieu faisait; des cœurs qui étaient touchés et des vies qui étaient transformées. L'Évangile et la connaissance de Christ se répandait "comme une bonne odeur", et ainsi, ceux qui croyaient étaient, comme le dira Paul en 2 Corinthiens 3:2, comme une "lettre de Christ" écrite par son ministère, c'est à dire que Christ utilisait évidemment le ministère de Son apôtre pour attirer les perdus à Lui. Et ces chrétiens convertis par le ministère de Paul l'ont été non pas à cause de lettres écrites avec de l'encre, mais à cause de l'action du Saint-Esprit qui a gravé en lettres de feu sur les cœurs de ces auditeurs le paroles de l'apôtre. Ils ont ainsi été convaincus "de péché, de justice et de jugement" (Jean 16:8). 

Paul poursuit donc en disant: "Cette assurance-là, nous l'avons par Christ auprès de Dieu." De quelle assurance parle-t-il ici? Il fait référence à ce qu'il a dit plus tôt au chapitre 2; savoir "qu'il était pour Dieu la bonne odeur de Christ". Les fruits, les chrétiens issus de son enseignement étaient la preuve qu'il enseignait de la part de Dieu. N'oublions pas que Corinthe était dégénérée, et pourtant, beaucoup de pécheurs qui y résidaient sont venus à Christ suite aux enseignements de Paul dans cette ville pécheresse. Il savait mieux que quiconque que l'œuvre qui y avait été faite était au-delà de toute capacité humaine; c'était une œuvre divine, surnaturelle. Ces païens convertis étaient, dit-il, "une lettre de Christ", écrite par l'Esprit du Dieu vivant. 

Il poursuit sa pensée en disant au verset 5 : "Ce n'est pas à dire que nous soyons par nous-mêmes capables de concevoir quelque chose comme venant de nous-mêmes. Notre capacité, au contraire, vient de Dieu." En d'autres mots: "Je ne suis pas en train de dire que toutes ces conversions sont le fruit de mes capacités, car cela vient de Dieu seul". Il n'y a aucun raisonnement, aucune prédication de notre part qui peut conduire quelqu'un à Christ si l'Esprit n'est pas à l'œuvre en cette personne pour lui faire comprendre l'ampleur de son péché et son ardent besoin d'un Sauveur. Notre travail est de propager avec fidélité l'Évangile de vérité, en parole et en actions, et le reste appartient à Dieu. Paul le dira ainsi en 1 Corinthiens 3:6-7 : "J'ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître, en sorte que ce n'est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître." 

Il poursuit donc au verset 6 en disant: "Il nous a aussi rendus capables d'être ministres d'une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l'esprit; car la lettre tue, mais l'esprit vivifie." Il parle ici d'une autre lettre. Mais d'abord, que dit-il? Il sous-entend qu'il n'est pas grand chose, car, dit-il, "Il (Dieu) nous a rendus capables d'être ministres d'une nouvelle alliance". Encore une fois, il veut que les Corinthiens comprennent bien que c'est Dieu est tout et qui fait tout; lui n'est tout au plus qu'un simple serviteur n'accomplissant que la tâche que Dieu lui a confié. Mais quelle tâche Dieu lui avait-il confié? Évidemment, c'était de proclamer l'Évangile de Jésus-Christ. C'est la raison pour laquelle il dit qu'il a été rendu capable par Dieu "d'être ministre d'une nouvelle alliance". Nous savons tous que l'ancienne alliance est la loi de Moïse, qui ne pouvait pas sauver, mais qui annonçait qu'un Sauveur allait venir; Jésus-Christ.

Le verset se poursuit, et Paul dit: "non de la lettre, mais de l'esprit". Il fait référence ici aux Pharisiens et aux maîtres de la loi de son époque; ils étaient forts sur la lettre, mais ils ne mettaient pas en pratique. Ils avaient le texte annonciateur du Messie, mais ils ne comprenaient pas ce qu'ils lisaient, parce qu'ils s'intéressaient plus aux rites et aux formes extérieures de la religion que de marcher humblement et avec obéissance envers le Seigneur. C'est pourquoi Jésus dira à ses disciples: "Faites donc et observez tout ce qu'ils vous disent; mais n'agissez pas selon leurs œuvres. Car ils disent, et ne font pas" (Matthieu 23:3). 

Ce n'est donc pas sans raison que Jésus passera une partie de son ministère à combattre l'hypocrisie des Pharisiens, qui prenaient un soin jaloux de l'apparence extérieure de leur piété, mais qui étaient remplis de malice et de péchés. Ils prétendaient observer la loi, mais ils croyaient qu'ils se sauvaient eux-mêmes par leurs œuvres. Leur cœur n'était pas droit devant Dieu. Ils n'étaient pas en règle avec Lui. Ils auraient dû connaître le Psaume 51, où David, après son péché avec Bath-Schéba, dira aux versets 16 et 17 : "Si tu eusses voulu des sacrifices, je t'en aurais offert; mais tu ne prends point plaisir aux holocaustes. Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c'est un esprit brisé: O Dieu! tu ne dédaignes pas un cœur brisé et contrit." Oh ils le connaissaient, mais ils étaient incapables de se reconnaître tels qu'ils étaient; le cœur brisé et contrit? Ce n'était pas pour eux. C'était pour le collecteur d'impôts là bas, et pour l'ivrogne là en bas de la rue. 

Paul poursuit donc en disant: "Car la lettre tue, mais l'esprit vivifie." La loi de Moïse avait pour but de provoquer une condamnation du péché; elle faisait connaître ce qui était bien et mal, mais elle ne pouvait pas sauver. Aujourd'hui, nous avons reçu l'Évangile de vérité. Jean dira dans son évangile, au chapitre 1 verset 17 : "Car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ." La loi de Moïse avait pour but de dénoncer le péché et de produire une condamnation; regardons encore une fois le cœur de David. Il dira au Psaume 32 versets 3 et 4 : "Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, Je gémissais toute la journée; car nuit et jour ta main s'appesantissait sur moi, ma vigueur n'était plus que sécheresse, comme celle de l'été". a conscience le condamnait, il ressentait le poids de son péché et, à cause de cela, il savait et reconnaissait qu'il avait besoin d'un Sauveur pour être pardonné. Il poursuit au verset 5 : "Je t'ai fait connaître mon péché, je n'ai pas caché mon iniquité ; j'ai dit : J'avouerai mes transgressions à l'Éternel! Et tu as effacé la peine de mon péché."

Ces étonnant de voir les "chrétiens" modernes citer ce passage de 2 Corinthiens 3:6 pour attaquer celui qui les reprend par rapport à leurs péchés. "Pasteur, tu n'es qu'un légaliste, ne sais-tu pas ce que Paul a dit? Que la lettre tue, mais que l'Esprit vivifie? Sache que je marche par l'Esprit et que je ne suis plus sous l'emprise de la lettre". Ces gens sont ignorants spirituellement car ils se comparent à eux-mêmes. S'ils marchaient par l'Esprit, il leur donnerait de bien comprendre ce passage des Écritures, car en réalité, ce passage les condamne dans leurs péchés! L'esprit de cette nouvelle alliance vivifie; l'Esprit-Saint qui en découle ne nous permet pas de marcher dans le péché, donc dans la mort, car, par l'évangile de grâce, nous sommes  libérés de l'emprise du péché et de la mort!

Jean a dit que la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. Lorsqu'un tel enseignement est reçu et a fait son œuvre dans le cœur du croyant, ce dernier ne peut plus être le même. Il doit changer. C'est obligé, sinon c'est la preuve que l'Esprit n'est pas à l'œuvre en lui. Lorsque les fruits du péché abondent dans une personne dite "chrétienne", c'est la preuve que ce prétendu croyant est encore dans la mort et qu'il a besoin de repentance. Car l'Esprit vivifie. L'Esprit-Saint ne donne pas le feu vert pour pécher à ceux qu'il dirige. Au contraire, il active tous les signaux d'alarmes lorsque ce dernier s'approche trop près du précipice et qu'il est sur le point de succomber à la tentation! 

Paul dira en Galates 5:17 que la chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et que l'Esprit a des désirs contraires à ceux de la chair; ils sont opposés entre eux, "afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez." C'est très clair ici; lorsque nous sommes libérés du pouvoir de la mort en étant morts avec Christ à la croix, nous recevons une vie nouvelle qui n'est en rien comparable à celle d'où nous avons été tirés! Contrairement à la loi de Moïse, qui ne pouvait qu'offrir des rites aux pécheurs en attendant qu'ils puissent recevoir le pardon de Dieu, nous avons maintenant un avocat auprès du Père; Jésus-Christ le juste. Pourquoi voudrions-nous justifier nos péchés alors que nous avons un avocat prêt à plaider pour nous?  

"Si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste" (1 Jean 2:1). C'est la grâce. C'est l'espérance du pardon, mais encore faut-il avoir l'humilité de reconnaître nos fautes et de ne pas y persévérer! David n'est-il pas un exemple pour chacun de nous aujourd'hui? Il ne dit pas à Nathan: "Oh tu sais, ce n'est pas bien ce que j'ai fait, mais Dieu est avec moi quand même. La preuve? Je me sens bien quand je suis avec Bath-Schéba. En fait, je n'ai jamais été aussi bien de toute ma vie". Non, ce n'est pas ce que David dit. Il a dit: "O Dieu! aie pitié de moi dans ta bonté; selon ta grande miséricorde, efface mes transgressions. Lave-moi complètement de mon iniquité, et purifie-moi de mon péché. Car je reconnais mes transgressions, et mon péché est constamment devant moi" (Psaume 51:1-3). Et il n'essaie même pas de se soustraire à la punition, car il ajoute au verset 4: "J'ai péché contre toi seul, et j'ai fait ce qui est mal à tes yeux, en sorte que tu seras juste dans ta sentence, sans reproche dans ton jugement."

Wow! Voilà pourquoi il a été appelé "un homme selon le cœur de Dieu". C'est ce que Dieu cherche dans le cœur de celui ou celle qui a péché; ce cœur contrit et brisé par son iniquité. Nous ne parlons pas ici seulement d'être contrit par le fait qu'il y aura peut-être une punition attachée au péché, non, mais un cœur brisé d'avoir brisé celui de Dieu en péchant devant Sa face, après tout ce qu'Il a fait pout nous! C'est cette humilité que nous devons avoir en tant qu'enfants de Dieu nés de nouveau!

Et Paul poursuit donc au verset 12 en disant: "Ayant donc cette espérance, nous usons d'une grande liberté". Encore une fois ici, plusieurs comprennent mal ce que Paul veut dire ici. Il ne veut absolument pas dire que nous sommes libres de faire tout ce que nous voulons, même si c'est contraire à la Parole de Dieu! Jamais! Il dira en Romains 8:24 que "c'est en espérance que nous sommes sauvés". Il est très possible que Paul fasse référence à cette espérance ici; nous vivons dans l'attente d'être réuni avec notre Sauveur pour l'éternité. Mais en attendant, que faisons-nous? Persévérons-nous dans la foi ou dans la poursuite de l'accomplissement de tous nos désirs et de ce que notre nature pécheresse recherche?

Il poursuit en disant aux versets 13 et 14 : "Nous ne faisons pas comme Moïse, qui mettait un voile sur son visage, pour que les fils d'Israël ne fixassent pas les regards sur la fin de ce qui était passager. Mais ils sont devenus durs d'entendement. Car jusqu'à ce jour le même voile demeure quand, ils font la lecture de l'Ancien Testament, et il ne se lève pas, parce que c'est en Christ qu'il disparaît". Oh que cela soit un avertissement pour chacun de nous! Ils ont fixé les regards sur ce qui était passager, c'est à dire terrestre, et ils sont devenus durs d'entendement. Ils ne comprenaient rien aux choses spirituelles, malgré le fait qu'ils avaient avec eux un prophète comme il y en a eu peu sur la Terre; Moïse! Cet endurcissement du cœur s'est poursuivi de génération en génération, et Paul dit: "Jusqu'à ce jour le même voile demeure quand, ils font la lecture de l'Ancien Testament, et il ne se lève pas, parce que c'est en Christ qu'il disparaît".

Prenons garde de ne pas être de ceux qui se justifient eux mêmes et qui sondent les Écritures pour trouver quelque chose pour couvrir leurs péchés. Ils deviennent durs d'entendements, et lorsqu'ils font la lecture du Nouveau Testament, ils ont un voile devant les yeux, et il ne se lève pas, parce que c'est en Christ qu'il disparaît. Puissions-nous nous revêtir d'humilité et nous reconnaître et nous présenter tels que nous sommes devant notre avocat, Jésus-Christ, afin d'obtenir le pardon de nos fautes. 

Jésus dira bien en Luc 21:34 : "Prenez garde à vous-mêmes, de crainte que vos cœurs ne s'appesantissent par les excès du manger et du boire, et par les soucis de la vie, et que ce jour ne vienne sur vous à l'improviste". Le manger et le boire représentent la poursuite des désirs de nos cœurs, qui ne doivent pas être alignés sur ceux de ce monde. Ces choses peuvent d'abord sembler anodines, et puis lorsque nous mettons le doigt dans cet engrenage, nous devenons accaparés par elles et elles nous éloignent de Dieu et endurcissent notre cœur. Quelqu'un a dit : "Prenez garde à vous-mêmes, afin que vous ne soyez pas accablés par les tentations, ni trahis par vos propres corruptions", et cela est tellement vrai! Nous ne savons pas le jour ni l'heure où sera redemandé le souffle de vie qui est en nos narines. Assurons-nous d'être prêts à rencontrer le Seigneur en demeurant dans la force qu'Il nous donne pour résister à l'ennemi qui voudrait nous amener ou nous ramener vers les choses qui nous détruisent et nous séparent de Dieu. 

Terminons en donnant la parole à l'apôtre Paul, qui dit en 2 Corinthiens 18 : "Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l'Esprit". La gloire de Dieu a été manifestée pour nous en Jésus-Christ, et nous la voyons encore dans Sa Parole, l'Évangile de vérité dans laquelle nous pouvons plonger nos regards à tous les jours. Et celui qui y plonge les regards et qui ne se contente pas de lire ou d'écouter sans mettre en pratique sera certainement transformé, par l'œuvre du Saint-Esprit en lui, à l'image de Celui qui nous a créé et qui désire tant (malheureusement trop souvent plus que nous-mêmes) nous avoir avec Lui pour l'éternité.

"Mais celui qui aura plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui aura persévéré, n'étant pas un auditeur oublieux, mais se mettant à l'œuvre, celui-là sera heureux dans son activité" (Jacques 1:25). Car Jésus a dit en Jean 8:32: "Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira". 

Que toute la gloire soit rendue à Dieu seul, Amen.

dimanche 9 février 2025

Le chrétien en armure complète, par William Gurnall, 6e partie

 

Premièrement. Parce que la grâce est sujette à se désintégrer, et donc a toujours besoin d’être complétée. C’est comme dans une armée, surtout une qui s’engage souvent dans la bataille; leurs armes sont battues et brisées, l’un a son casque plié, l’autre son épée fendue, un troisième son pistolet décroché, et donc des recrues sont toujours nécessaires. 


Dans une tentation, le chrétien a perdu son casque d’espérance, dans une autre, sa patience est mise à rude épreuve. Le chrétien a besoin d'avoir un atelier d'armurerie à portée de main pour compenser sa perte, et cela rapidement, car Satan est plus susceptible de tomber sur le chrétien quand il est le moins préparé à recevoir la charge. "Simon, Simon, Satan a voulu te passer au crible comme du froment." Il savait qu’ils étaient à ce moment-là faiblement pourvus (Christ, leur capitaine, devait être enlevé de la tête de leur troupe ; le mécontentement entre eux, se disputant pour savoir qui serait le plus grand ; et leurs recrues de grâce plus fortes, que l’Esprit devait apporter, n’étaient pas encore venues). 

Maintenant, il a un plan pour les surprendre ; et donc Christ, pour le prévenir, promet d'envoyer rapidement son Esprit pour leur apporter son soutien (Actes 1:4), et en attendant Il les envoie à Jérusalem, pour se tenir sur leurs gardes dans leurs supplications communes, pendant qu'il vient à leur secours, nous montrant ainsi dans la faiblesse de notre grâce ce qu'il faut faire, et où aller pour obtenir de l'aide.

Deuxièmement. Parce que Satan est en train de parachever son habileté et sa colère. Ce n'est pas pour rien qu'on l'appelle le vieux serpent ; subtil par nature, mais plus par expérience, naturellement colérique, mais chaque jour plus enragé ; comme un taureau, plus il est appâté, plus il montre de fureur. Et c'est pourquoi nous qui devons lutter avec lui, maintenant que son temps est si court, devons venir sur le terrain bien préparés.

Troisièmement. C'est le but de toutes les dispensations de Dieu, de parachever Ses saints dans leurs grâces et leurs consolations. Pourquoi élague-t-il et taille-t-il par les afflictions, sinon pour purifier, afin qu'ils portent plus de fruits, c'est-à-dire plus abondants et plus beaux ? Jean 15:2. La tribulation produit la patience. Romains 5:3; c'est le but que Dieu a prévu pour cela. Elle produit, c'est-à-dire qu'elle augmente les saints. La patience exaspère en effet les méchants, mais elle adoucit les saints. C'est son but dans l'évangile ; il prêche pour conduire Ses saints de "foi en foi", (Romains 1:17), et en conséquence Il a fourni à Son Église des instruments, et à ceux-ci des dons, "pour le perfectionnement des saints, pour l'édification du corps de Christ", Éphésiens 4:12.

Pourquoi l'échafaudage est-il maintenu, et l'ouvrier dessus, si l'édifice ne s'élève pas ? Ne pas progresser par de tels moyens revient à annuler le conseil de Dieu. C'est pourquoi l'apôtre blâme les Juifs chrétiens pour leur manque de compétence dans l'école du Christ : "Alors que depuis longtemps vous devriez être des maîtres, vous avez besoin qu'on vous enseigne de nouveau les premiers éléments des oracles de Dieu", Hébreux 5:12. 

Utilisation et application.

Utilisation. Oh combien peu nombreux sont ceux qui s'efforcent ainsi de progresser dans leur état spirituel et qui travaillent à parfaire ce qui leur manque encore dans la connaissance, la patience et le reste. 

Premièrement. Parlez à certains de l’ajout de foi à la foi, d’un degré de grâce à un autre, et vous verrez qu’ils ont plus d’esprit pour joindre maison à maison, et ajouter champs à champs. Leurs âmes sont assoiffées, toujours en quête de plus. Mais de quoi ? Ni du Christ ni du ciel. C’est de la terre. Ils ne pensent jamais en avoir assez, jusqu’à ce que la mort vienne et leur ferme la bouche avec une pelle pleine, tirée de leur propre tombe. Quelle vie de tourment doivent-ils avoir, eux qui crient toujours pour plus de poids, et pourtant ne peuvent pas pousser leurs désirs cupides jusqu'à la mort ? Ô messieurs, le seul moyen (si les hommes le croient) ​​d’étancher cette soif de la créature, serait d’en avoir une autre envers le Christ et le ciel. Ayez seulement un grand cœur assoiffé avec véhémence de ces choses, et l’autre mourra seule, comme la soif fiévreuse le fait lorsque la nature se met en colère.

Deuxièmement. D’autres ne travaillent pas ainsi à parfaire la grâce, parce qu’ils s’imaginent qu’ils sont déjà parfaits, et, dans cette idée, ils abandonnent la prière, l’écoute et toutes les autres ordonnances, comme des cordes pour porter ces enfants dans la grâce qui ne sont pas parvenus à leurs hautes réalisations. O quels fous l’orgueil rend les hommes ! Vraiment, le ciel ne serait pas un endroit aussi désirable, si nous ne devions pas être plus parfaits que cela; une sorte de peuple trop élevé pour ce monde et trop bas pour un autre. La manière dont Dieu guérit cette frénésie d’orgueil, nous l’avons vu ces jours-ci, ressemble quelque peu à celle de Nébucadnetsar : il leur donne le cœur d’une bête, je veux dire, pour un temps, pour les laisser tomber dans des pratiques bestiales, par lesquelles il leur montre combien ils sont loin de cette perfection dont ils ont rêvé si vainement.

Troisièmement. D’autres ont la vraie grâce et désirent la faire progresser, mais sont découragés dans leurs efforts pour en obtenir davantage, à cause d’un sentiment trop profond de leur indigence actuelle. Demandez à certains de ces travailleurs d’acquérir plus de pouvoir sur la corruption, plus de foi et d’amour envers Dieu, afin qu’ils puissent faire la volonté de Dieu avec joie, et la supporter patiemment dans les plus grandes afflictions, oui, avec reconnaissance, et ils ne croiront jamais que ceux dont la foi est si faible, l’amour si froid et les fonds si modestes en main puissent jamais atteindre un tel niveau. Vous pouvez aussi bien persuader un mendiant avec un pauvre penny dans sa bourse, que s’il va faire du commerce avec cela, il deviendra maire de Londres avant de mourir. Mais pourquoi, pauvres cœurs, méprisez-vous ainsi le jour des petites choses ? Ne voyez-vous pas un petit grain de moutarde se développer en un arbre, et la grâce faible comparée à lui, pour sa croissance à la fin aussi bien que pour sa petitesse au début ? Oses-tu dire que tu n'as aucune grâce du tout ? Si tu en as une, même la plus petite qu'il y ait jamais eue au début, j'ose te dire qu'il a fait plus pour toi en cela, qu'il ne le devrait en rendant ce qui est maintenant si faible, aussi parfait que la grâce du saint l'est maintenant au ciel. 

Il a fait plus, en considérant cela comme un acte de puissance. Il y a un plus grand gouffre entre l'absence de grâce et la grâce, qu'entre la grâce faible et la grâce forte, entre un chaos et le néant, qu'entre un chaos et cette belle structure du ciel et de la terre. Le travail du premier jour des deux créations est le plus grand. Considérez cela comme un acte de grâce. C'est une plus grande miséricorde de donner la première grâce de conversion, que de la couronner de gloire. C'est plus de grâce et de condescendance de la part d'un prince d'épouser une pauvre demoiselle, que de l'avoir épousée, de l'habiller comme une princesse ; il était libre de faire la première ou non, mais sa relation avec elle plaide fortement en faveur de l'autre. Dieu aurait pu choisir de t'accorder ou non sa grâce, mais après avoir fait cela, ta relation avec lui, et aussi son alliance, l'obligent à ajouter de plus en plus, jusqu'à ce qu'il t'ait préparée comme une épouse pour lui-même dans la gloire.



dimanche 2 février 2025

Le chrétien en armure complète, par William Gurnall, 5e partie

 

L'efficacité de notre armure. Ce doit être toute l'armure de Dieu.

Observez la quantité ou la totalité de l'armures des saints, "toute l'armure de Dieu". L'armure du chrétien doit être complète, et cela à trois égards. D'abord, le chrétien doit être armé dans toutes les parties, l'âme et le corps, les pouvoirs de l'un et les sens de l'autre; pas de partie laissée nue. Une fléchette peut voler dans un petit trou, comme celle qui a apporté un message de mort à Ahab, à travers les orifices de son harnais, et Satan est un archer tel qu'il peut tirer à une largeur d'un sou. Si tout l'homme est armé, et seul l'œil ne l'est pas, Satan peut bientôt tirer ses boules de feu de la luxure à travers cette faille, qui mettra toute la maison en flamme.

Eve regarda mais l'arbre, et une fléchette toxique l'a frappée au cœur. Si l'œil est fermé et l'oreille est ouverte à la communication corrompue, Satan se tortillera bientôt à travers ce trou. Si tout les sens extérieurs d'un homme sont gardés, et que le cœur n'est pas maintenu avec toute diligence, il sera bientôt par ses propres pensées trahis entre les mains de Satan. Nos ennemis sont de chaque côté, tout comme notre armure doit l'être: "Par les armes offensives et défensives", (2 Corinthiens 6: 7). L'apôtre appelle péché l'ennemi qui nous entoure, (Hébreux 12: 1). S'il y a une partie de la ligne non gardée ou faiblement fournie, Satan y entre. Comme nous voyons souvent; l'ennemi entre dans la ville d'un côté, alors qu'il est rattrapé de l'autre, faute de soins pour garder le tout. 

Satan divise ses tentations en plusieurs escadrons, qu'il emploie pour agresser ici, un autre pour prendre d'assaut là. Nous lisons la méchanceté charnelle et la méchanceté spirituelle; tandis que tu repousses Satan te tentant charnellement, il est peut-être entré dans ta ville à l'autre porte de la méchanceté spirituelle. Peut-être que tu as gardé ton intégrité dans la partie pratique de ta vie; mais quelle armure as-tu pour défendre ta tête, ton jugement? S'il te surprends, te corrompant avec une erreur, tu ne tiendras pas longtemps dans ta pratique. Celui qui ne pouvait pas t'amuser à profaner le sabbat parmi les sensualistes et les athées, sous le déguisement d'un principe corrompu de liberté chrétienne, il réussira. 

Ainsi nous voyons ce que nous avons de l'armure universelle, en ce qui concerne chacune de ses parties.

Deuxièmement. Le chrétien doit être en armure complète, en ce qui concerne les plusieurs pièces et armes, qui composent toute l'armure de Dieu. En effet, il y a un enchaînement des grâces; Ils s'accrochent comme des liens dans une chaîne, des pierres dans une arche, membres du corps. Piquez une veine et le sang de tout le corps peut s'épuiser au écluse; négligez un devoir, et aucun autre ne nous fera aussi bien.

L'apôtre Pierre, dans sa deuxième épître, chapitre 1: 5-7, exhorte sur les chrétiens à un effort conjoint pour augmenter le corps entier de grâce. En effet, c'est la santé lorsque tout le corps prospère. "Ajouter," dit-il, "à votre vertu la foi." La foi est la grâce à la tête des fichiers. Eh bien, as-tu la foi? Ajoute-y la vertu. La vraie foi est d'une nature émouvante qui produit des œuvres; sans bonnes œuvres, c'est mort ou elles est mourante. Luther a dit que la foi se termine ou devient forte par les œuvres. Elles est maintenue par une vie sainte, comme la chair qui se blottit sur le cadre du corps de l'homme, bien qu'elle reçoit sa chaleur des signes vitaux à l'intérieur, mais aide à préserver la vie même de ces signes vitaux. Ainsi, de bonnes œuvres et des actions gracieuses ont leur vie de la foi, mais sont nécessaires pour préserver la vie de la foi; ainsi nous voyons parfois, l'enfant soignez les parents qui l'ont porté, et il y ne fait que son devoir.

Tu es fécond en bonnes œuvres, mais tu n'es pas hors de portée du diable, à moins que tu n'ajoutes à ta vertu, la connaissance. C'est la chandelle sans laquelle la foi ne peut pas voir pour faire son travail. Vas-tu faire l'aumône ? Si la charité n'a pas cet œil de la connaissance pour diriger le quand, le comment, le pourquoi et à qui tu dois donner, tu peux à la fois faire tort à Dieu, à la personne que tu soulages, ainsi qu'à toi-même. T'humilies-tu à cause de ton péché ? Par manque de connaissance dans la teneur de l'Évangile, Satan peut jouer sur ton ignorance, et soit te persuader que tu n'es pas assez humilié, alors, Dieu le sait, tu t'es presque baigné de larmes, et même emporté par le torrent impétueux de ta douleur dans le désespoir, ou soit te montrer ton visage pleurnichard; il peut te flatter jusqu'à une confiance charnelle en ton humiliation.

Peut-être vois-tu le nom de Dieu déshonoré dans le lieu où tu vis, et ton esprit est agité en toi, comme celui de Paul à Athènes ; or, si la connaissance ne siège pas en selle pour freiner et brider ton zèle, tu seras bientôt emporté par-dessus les haies et les fossés, jusqu'à ce que tu tombes dans un précipice ou en faire tomber un autre par ton action irréfléchie. La connaissance ne suffit pas non plus, si tu n'es pas armé de tempérance, qui ici, je le conçois, est cette grâce par laquelle le chrétien, en tant que maître de sa propre maison, ordonne ses affections, comme des serviteurs, à la raison et à la foi, de telle sorte qu'elles ne se déchaînent pas de manière démesurée dans les désirs, les soucis ou la joie du confort de cette vie, sans laquelle Satan sera trop dur pour toi.

L'historien nous dit que dans l'une des célèbres batailles entre les Anglais et les Français, ce qui a perdu les Français ce jour-là fut une pluie de flèches anglaises, qui ont tellement blessé leurs chevaux qu'elles ont mis toute l'armée en désordre, car leurs chevaux, ignorant les rangs, ont piétiné leurs propres hommes. Les affections ne sont que comme le cheval pour le cavalier, sur lequel la connaissance doit être montée ; si les flèches barbelées de Satan s'abattent sur eux, de sorte que les désirs de la créature ne soient pas maitrisés, et ne soient pas en harmonie avec tes désirs envers Christ. Si ton souci de conserver ton crédit ou ton patrimoine met en désordre ton souci de garder une bonne conscience, et que ta joie charnelle dans la femme et l'enfant piétine ou passe avant ta joie dans le Seigneur, juge de quel côté la victoire est susceptible de tomber.

Eh bien, supposez que vous marchiez jusqu'ici, bien paré, vers le ciel, tandis que vous nagez dans la prospérité; ne devez-vous pas aussi vous préparer à affronter les mauvaises conditions de route et de temps? Je veux dire, à vivre dans un état d'affliction ? Satan tapissera les haies de mille tentations, lorsque vous arriverez dans les sentiers étroits de l'adversité, où vous ne pourrez pas échapper à ce genre de tentation, comme dans la campagne de la prospérité. Peut-être, vous qui avez échappé au piège d'un monde séduisant, pouvez-vous être désarçonné par lui quand il se renfrogne ; bien que la tempérance vous ait empêché de vous enivrer du vin doux de ces plaisirs, par manque de patience, vous pouvez être ivre du vin de l'étonnement, qui est entre les mains de l'affliction ; c'est pourquoi, dit l'apôtre, "à la tempérance, ajoutez la patience". Soit vous vous enivrez dans la patience, soit un démon furieux du mécontentement vous possédera. Une âme impatiente dans l'affliction est un chaos dans les chaînes, oui, aussi semblable au diable dans ses chaînes qui se déchaîne contre Dieu, alors qu'il est enchaîné par Lui.

Eh bien, as-tu de la patience ? C’est une grâce excellente, certes, mais pas suffisante. Tu dois être un homme pieux aussi bien que patient. C’est pourquoi, dit l’apôtre, "à la patience, ajoute la piété." Il y a une patience athée et il y a une patience chrétienne pieuse. Satan engourdit la conscience de l’un, et il n’est donc pas étonnant qu’il ne se plaigne pas, car il ne ressent rien. Mais l’Esprit du Christ apaise doucement l’autre, non pas en supprimant le sentiment de douleur, mais en le surmontant par le sentiment de son amour. Or, la piété comprend tout le culte de Dieu, intérieur et extérieur. Si tu as une bonne morale, mais que tu n’adores pas Dieu, alors tu es un athée. Si tu adores Dieu, et cela avec dévotion, mais sans suivre la règle de l’Écriture, tu n’es qu’un idolâtre. Si tu es selon la règle, mais pas en esprit et en vérité, alors tu es un hypocrite et tu tombes dans la bouche du diable. Ou si tu donnes à Dieu une partie de son adoration et que tu en refuses une autre, Satan vient toujours à son marché. "Celui qui détourne son oreille pour ne pas écouter la loi, sa prière même sera une abomination", Proverbes 28:9.

Pourtant, chrétien, tu n’as pas revêtu toute ton armure. Ta piété suffirait, si tu vivais seul dans un monde ou si tu n’avais rien à faire d’autre qu’une communion immédiate avec Dieu. Mais, chrétien, tu ne dois pas toujours t’attarder sur cette montagne d’adoration immédiate et, puisque, lorsque tu descends, tu as beaucoup de frères et de serviteurs de ton Père qui vivent avec toi dans la même famille, tu dois te comporter convenablement, sinon ton Père sera en colère. Tu as des frères, héritiers de la même promesse que toi, c’est pourquoi tu dois ajouter à la piété la "bonté fraternelle". Si Satan peut vous mettre en désaccord, il porte une blessure profonde à votre piété. Tu ne rejoindras guère les cœurs dans un devoir, si tu ne peux joindre les mains dans l’amour. Dans la famille, il n'y a pas seulement des frères, mais des serviteurs, une multitude de profanes charnels qui, bien qu'ils n'aient jamais eu le nom de fils ou de filles, restent néanmoins dans la famille de Dieu. Et ton Père céleste veut que tu marches sans reproche, oui de bonne manière, envers ceux qui sont à l'extérieur. Ce que tu peux faire, tu dois ajouter à la bonté fraternelle, la "charité" ; par cette grâce, tu seras prêt à faire du bien aux pires des hommes.

Quand ils te maudissent, tu dois prier pour eux, oui, prier pour rien de moins qu'un Christ, un ciel pour eux. "Père, pardonne-leur", dit le Christ, tandis qu'ils lui transperçaient le côté pour récupérer le sang de son cœur. Et en vérité, je suis persuadé que cette dernière pièce d'armure a donné à Satan un grand avantage en ces temps-ci, nous avons tellement peur que notre charité soit trop large! Alors que dans ce sens, si elle n'est pas aussi large que le monde, elle est trop étroite pour le commandement qui nous ordonne de "faire du bien à tous". Ne pouvons-nous pas être accusés, nous les ministres, de manquer de cela, alors que l'effort de notre prédication est uniquement dirigé vers les saints, et qu'aucune peine n'est prise pour sauver les pauvres âmes captives des griffes du diable ? Il peut les entraîner en enfer sans être dérangé, pendant que nous réconfortons les saints et prêchons leurs privilèges, mais en attendant, que les ignorants restent ignorants et les profanes restent profanes, faute d'une charité compatissante pour leurs âmes, qui nous inciterait à les reprendre et à les exhorter, afin qu'ils soient aussi amenés dans le chemin de la vie, ainsi que les saints qui y marchent, encouragés. 

Nous sommes des intendants pour fournir du pain pour la maison du Seigneur. La plupart de nos auditeurs ne peuvent pas, ne doivent pas avoir le pain des enfants, et ne leur en donnerons-nous donc aucune part ? La charité du Christ a pitié de la multitude, à laquelle il s'adressait spécialement dans sa prédication publique, comme dans ce célèbre sermon, dont la plupart visait à entraîner les consciences endormies des pharisiens hypocrites, par ces avertissements de malheurs et de malédictions si souvent lancés contre eux. Encore une fois, Satan n'a-t-il pas un grand avantage dans le manque de charité dans nos familles? N'est-il pas observé à quel point les professant prennent peu de soin d'instruire leur jeunesse?

Non, c'est un principe que certains ont accepté, que n'est pas leur devoir. Oh, où est leur charité quand ils peuvent voir Satan se retrouver dans leur propres murs, et le laisser conduire un enfant, un serviteur, dans leur ignorance jusqu'en enfer, sans un mot de réprimande ou d'instruction, pour sauver ces âmes idiotes de la main de la mort? Nous devons les laisser à leur liberté, et c'est tout ce que nous pouvons donner au diable. Donnez à cette nature suffisamment de cette corde, et elle étranglera bientôt les principes mêmes de Dieu et de la religion au cours de leurs années tendres.

Troisièmement. L'armature de l'armure du saint peut être prise non seulement pour chaque partie et pièce de la sainte armure, mais pour l'exhaustivité et la perfection de chaque pièce. Comme le chrétien doit s'efforcer d'obtenir toutes les grâces, il doit également s'efforcer d'obtenir le progrès et l'augmentation de chaque grâce, jusqu'à la perfection même. De même qu'il doit ajouter à sa foi la vertu, il doit donc ajouter la foi à la foi; il doit toujours compléter sa grâce. C'est une fréquente exhortation aux croyants. "Soyez parfait, comme votre père qui est au paradis est parfait", (Mattheu 5:48). "Soyez purs, comme Dieu est pur." Nous avons là une copie exacte, non pas comme si nous pouvions égaler cette pureté et cette perfection qui sont en Dieu, mais pour nous faire faire davantage d’efforts, et lorsque nous verrons à quel point nous sommes infiniment loin de ce que nous devons copier, nous écrirons de note écriture la plus belle ; "Que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et complets, sans faillir en rien", Jacques 1 :3-4.

Toi qui, avec peu de patience, te donne la peine de porter un petit fardeau, tu succomberais à un plus grand fardeau. Il est donc nécessaire que la patience se perfectionne sans cesse, de peur de finir par se retrouver avec un fardeau trop lourd pour nos faibles épaules. Nous verrons quelques raisons pour lesquelles le chrétien devrait ainsi compléter sa grâce. (à suivre)