samedi 27 octobre 2018

Samson eut soif, par Charles H. Spurgeon

Juges 15:18 : Pressé par la soif, il invoqua l’Éternel, et dit: C’est toi qui a permis par la main de ton serviteur cette grande délivrance, et maintenant mourrais-je de soif?

Samson avait soif et était prêt à mourir. Cette difficulté était totalement différente de celles que le héros avait affrontées auparavant. Seulement, apaiser sa soif n’est rien comparé à être délivré d’un millier de Philistins. Mais quand la soif se fit pressante, Samson se senti accablé par une difficulté bien plus lourde que celles dont il avait été délivré. 

Il est naturel de voir des hommes ou des femmes de Dieu se trouver pris dans de petits problèmes qui les surpassent alors qu’ils viennent d’être délivrés de grandes difficultés. Samson massacre un millier de Philistins et les empile en plusieurs tas puis s’effondre pour un peu d’eau! Jacob lutta avec Dieu à Péniel et surpasse l’omnipotence même, puis il se met à boiter. Étrangement une blessure à la hanche arrive souvent après une victoire. Comme si le Seigneur était obligé de nous enseigner notre petitesse, notre néant, de sorte que nous ne dépassions pas les limites. 

Samson s’est vanté très justement en disant tout fort: "J’ai tué mille hommes". Mais sa gorge arrogante s’est vite asséchée avec la soif et l’a amené à prier. Dieu connaît différentes manières de rendre ses enfants humbles. Cher enfant de Dieu, si après une période de grande miséricorde vous tombez très bas, votre cas n’est pas unique. Quand David monta sur le trône d’Israël, il dit: "Je suis faible alors qu’en ce jour je suis nommé roi". Vous devez vous attendre à vous sentir faible même après avoir vécu le plus grand des triomphes. Si Dieu vous a apporté de grandes délivrances par le passé, les difficultés présentes ne sont rien de plus que la soif de Samson et Dieu ne vous laissera pas vous effondrer ni souffrir d’une victoire de la fille des incirconcis sur vous. 

La route de la peine est celle du ciel mais il y a des puits pour se rafraîchir tout le long de cette route. Alors, frère, toi qui es éprouvé, remplis ton cœur des paroles de Samson et repose-toi en Dieu qui te délivrera bientôt.

Par Charles H. Spurgeon

dimanche 21 octobre 2018

Christ crucifié, seul accès au Père

1 Corinthiens 1:18 : "Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu."

Il n'y a aucun autre chemin pour aller à Dieu que celui de la croix. 
Au commencement, nous n'allons pas directement à Christ qui règne dans les cieux puisqu'il y est vivant. Nous allons d'abord à Christ crucifié, lui qui a versé son sang pour nos péchés, afin de mourir avec lui aux convoitises de ce monde (Éphésiens 2:1-10; Éphésiens 4:20-22; Hébreux 13:12-14; 2 Corinthiens 5:14-16). Si notre désir est d'être sauvé, nous ne pouvons pas passer par-dessus cette étape : la purification par son sang versé, dans un abandon total à la volonté du Père. Trop souvent nous essayons d'aller directement à Christ souverain sans être purifiés ni prêt à tout renoncer pour Lui.  C'est comme si nous voulions être sauvés, mais sans être vraiment justifiés car nous nous justifiant nous-mêmes en n'allant pas à Lui tels que nous sommes. En Jérémie 2:22, il est écrit ce que pense Dieu de cette conduite: "Quand tu te laverais avec du nitre, quand tu emploierais beaucoup de potasse, ton iniquité resterait marquée devant moi, dit le Seigneur, l’Éternel." 

Il n'y a pourtant qu'en acceptant d'être lavés dans le sang de Jésus que toutes nos souillures peuvent être effacées. Nous ne pourrons faire aucune bonne oeuvre ou aucune grande profession de foi qui remplacera le précieux sang de Jésus. L'auteur de la lettre aux Hébreux déclare en Hébreux 9:22 : "(...)sans effusion de sang il n’y a pas de pardon." Nous comprenons donc ceci: celui qui veut réellement être sauvé n'a pas d'autre choix que d'être justifié dans le sang de Jésus. Il n'y a que par ce sang que le Père reconnaît ceux qui sont siens. Et c'est encore à cause de son sang versé que Jésus intercède pour ceux qu'il a délivré de la mort qui leur était promise, à cause de leurs péchés. 

Hébreux 10:19-22 : "Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire par la route nouvelle et vivante qu'il a inaugurée pour nous au travers du voile, c'est-à-dire sa chair, et puisque nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons-nous donc avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, les cœurs purifiés d'une mauvaise conscience, et le corps lavé d'une eau pure.

La prédication de la croix est peut-être une folie pour ceux qui se perdent; qu'elle ne devienne pas folie non plus pour ceux qui font profession de foi. Aucun discours dit "spirituels" ni aucune oeuvre bonne ne saura jamais voiler la face de Dieu sur nos iniquités. N'oublions jamais cette vérité essentielle: c'est par la mort de Jésus que nous vivons, et c'est en lui seul que nous avons un libre accès au Père.

Que toute la gloire soit rendue à Dieu seul, Amen.

dimanche 14 octobre 2018

La prière en une seule fois

Quelqu'un a déjà dit: "Ma définition de la prière faite dans la foi, c'est de prier une seule fois pour une chose donnée, et ensuite laisser le tout dans les mains de Dieu et ne plus jamais lui en parler". 

Mais cette définition de la prière est séduisante pour la nature humaine, est-elle biblique? 

Notons d'abord qu'il peut arriver que Dieu réponde à une prière immédiatement, et que, dans un tel cas, nous n'aurons évidemment pas à prier encore et encore pour cette situation en particulier puisque nous avons déjà été exaucé. 

Toutefois, lorsqu'il n'y a pas d'exaucement immédiat, devons-nous oui ou non persévérer dans la prière? Oui, nous devons persévérer et prier avec instance, jusqu'à recevoir une réponse.

Il peut arriver que nous ne soyons pas exaucés dans la prière, mais que la réponse de Dieu soit simplement non. Il y a donc eu réponse à notre prière, même si elle n'est pas celle que nous attendions. Nous avons un exemple de cela en 1 Samuel 16:1, où nous trouvons le prophète Samuel en train de pleurer sur Saül. Nous devinons qu'il ne devait pas seulement pleurer, mais aussi intercéder pour lui auprès de l'Éternel Dieu, mais la réponse fut définitive: cesse de pleurer sur Saül, car je n'ai plus pitié de lui, je l'ai rejeté car il m'a lui-même abandonné, à cause de son orgueil (1 Samuel 15:17). Nous comprenons avec cet exemple que Dieu ne nous demandera pas de continuer à intercéder pour une cause quelconque lorsqu'Il nous a déjà répondu, et que la réponse n'était pas celle que nous attendions. Même si nous ne comprenons pas et qu'il nous semble difficile de nous soumettre à Sa volonté, nous devons accepter de nous prosterner devant Lui dans une totale soumission à Sa sainte volonté.

Mais il est telle situation où nous devons persévérer dans la prière, lorsque, clairement, Dieu n'a pas répondu d'une manière ou d'une autre. Les exemples sont nombreux. Une femme près de nous pria plus de vingt ans pour son mari, qui était un homme dur et méchant. Plutôt que de l'abandonner, elle fît le choix de rester avec lui et d'intercéder pour lui auprès du Père, et finalement, ses prières furent exaucés; cet homme parvint un jour à ouvrir son cœur à Christ; sa vie fût totalement transformée et il fût sauvé. En agissant de la sorte, cette femme obéit simplement à la Bible. En Luc 18:1, il est dit en effet que Jésus adressa un jour une parabole, "pour montrer qu'il faut toujours prier, et ne point se relâcher". C'est l'histoire d'une veuve et d'un juge inique. La veuve venait régulièrement voir ce juge afin de lui exposer son cas, car elle voulait que justice lui soit rendue. Mais lui ne voulait pas entendre sa cause. À la fin, il fût tellement irrité de ce que la veuve venait l'importuner avec sa situation qu'il décida de lui rendre justice. Non par soucis d'équité, mais pour ne plus être dérangé par elle. Comprenons que si un juge inique peut être amené à rendre justice à quelqu'un simplement parce que celui-ci persévère dans ses demandes, à quel point notre Père, qui sait ce qui est bon, nous accordera-t-il ce qui nous est nécessaire, Lui qui est amour. 

Seulement voilà, s'Il nous accordait toujours tout ce que nous désirons après une simple petite prière, ne deviendrait-il pas pour nous comme un quelconque génie, sorti tout droit des contes pour enfants, auquel nous nous adresserions en cas de besoin seulement? Notre intérêt pour Lui n'irait-il pas dans un sens; le nôtre? Mais pour qui est-ce plaisant, une amitié à sens unique? Quel humain sur terre cherche t-il volontairement à devenir ami avec une autre personne qui ne pense qu'à elle, en tout lieu et en tout temps? Notre relation avec Dieu ne doit-elle pas être celle d'un fils avec son Père? Dieu lui-même n'a t'il rien de mieux à nous offrir? N'a t'il pas plus en réserve pour nous que de se mettre au service de notre volonté de simples hommes mortels? 

La prière assidue exige une discipline spirituelle, et c'est ce que beaucoup de personnes ne veulent pas de nos jours. Nous sommes généralement paresseux, et cette paresse se transporte dans notre vie spirituelle. Mais la persévérance dans la prière est un gain pour ceux qui ne se relâchent point. En Romains 15:30-31, l'apôtre Paul exhorte ses contemporains à combattre avec lui en adressant à Dieu des prières en sa faveur. Et en 2 Corinthiens 4:15, il ajoutera: "Car tout cela arrive à cause de vous, afin que la grâce, en se multipliant, fasse abonder, à la gloire de Dieu, les actions de grâces d'un plus grand nombre." 

C'est une grâce de persévérer dans la prière, car cela détourne nos yeux de nous-mêmes et nous plaçons ainsi notre confiance en Dieu seul. Notre foi est aussi testée; serons-nous de ceux qui abandonnent ou regarderons-nous résolument à Dieu pour obtenir le secours dont nous ou nos proches avons besoins? 
Le prophète Daniel était un homme de prière. Et en Daniel 10, nous lisons qu'il eut une vision qui le stupéfia au point que les forces lui manquèrent. Que fit-il? Il pria. Mais la réponse ne vint pas tout de suite. Aux versets 12-14, il est écrit: "Daniel, ne craint rien, car dès le premier jour où tu as eu à cœur de comprendre, et de t'humilier devant ton Dieu, tes paroles ont été entendues, et c'est à cause de tes paroles que je viens. Le chef du royaume de Perse m'a résisté vingt et un jours; mais voici, Micaël, l'un des principaux chefs, est venu à mon secours, et je suis demeuré là auprès des rois de Perse. Je viens maintenant pour te faire connaître ce qui doit arriver à ton peuple dans la suite des temps(...)."

Le chef du royaume de Perse représente l'ennemi de notre salut. Il connait la puissance de la prière, et il ne veut pas que nous priions. Il ne veut pas que nous gardions les regards sur Dieu. Alors il met tout en oeuvre pour nous détourner de Lui et pour nous distraire de la prière. L'apôtre Paul l'a dit en Éphésiens 6:12 : "Nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes." Que serait-il arrivé si Daniel n'avait pas persévéré dans la prière? Il est fort probable que Dieu l'aurait laissé sans réponse à ses questions. Il aurait été un prophète avec une vision dont il ne comprenait pas le sens. En quoi cela aurait été utile? Qui, de son peuple, aurait été édifié ou instruit par une vision dont le sens était inconnu? Personne.

Notons l'essentiel: dès le premier jour, la prière de Daniel fût entendu. Le messager de Dieu lui dit: "Tes paroles ont été entendues, et c'est à cause de tes paroles que je viens." Même si ses paroles avaient bien été entendues de Dieu dès le moment où elles furent prononcées, il ne le savait pas, car la réponse ne lui était pas parvenue, alors il persévéra dans la prière. Nous le savons parce qu'il est encore écrit qu'il eût "à cœur de comprendre", et qu'il "s'humilia devant son Dieu". Lorsque nous avons à cœur de comprendre les choses de Dieu et que nous nous humilions devant Lui, nous entrons alors dans la prière de supplication. De même, lorsque nous manquons de sagesse ou d'intelligence, que faisons-nous? Si nous sommes un chrétien normalement constitué, nous prions. L'apôtre Paul nous dit qu'il priait pour les Éphésiens afin que "le Père leur donne un esprit de sagesse et de révélation" (Éphésiens 1:17). Et en Jacques 1:5, nous sommes exhortés à demander à Dieu la sagesse qu'il nous manque, Lui "qui donne à tous simplement et sans reproche." 

Il est écrit en Philippiens 4:6 que nous devons faire connaître à Dieu tous nos besoins, par des prières et des supplications. Notons bien que l'apôtre Paul n'a pas écrit de faire connaître nos besoins avec une seule prière et une seule supplication et après quoi, nous ne devons plus en parler à Dieu. Non. Il nous exhorte à présenter nos requêtes à Dieu par des prières et des supplications. Prenons exemple sur Daniel, Moïse (Exode 17:8-12), Élie (1 Rois 18:41-45), Jacob (Genèse 32:24-30), Anne (1 Samuel 1:1-20), Epaphras (Colossiens 4:12) et sur tant d'autres encore qui prient sans se relâcher! Prions et intercédons sans cesse, et Dieu répondra certainement d'une manière ou d'une autre, pour Sa plus grande gloire, afin que non seulement nous, mais aussi que le plus grand nombre lui rende la louange et l'honneur qui lui sont dus.  

Que le nom de Dieu soit glorifié et élevé au plus haut des cieux, par Jésus-Christ notre Seigneur et Sauveur, Amen.

dimanche 7 octobre 2018

Surdité spirituelle

1 Corinthiens 2:14 : "Mais l'homme animal (qui vit encore selon la chair) ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu(...)"

Certaines personnes souffrent d'un étrange trouble de l'ouïe; elles peuvent entendre des sons, mais pas des mots. Elles n'ont aucune difficulté à entendre le chant d'un oiseau ou le tic tac d'une montre, mais les mots sont aussi inintelligibles que s'il s'agissait d'une langue étrangère. La source du problème ne se situe pas au niveau des oreilles. Le trouble découle d'une lésion au cerveau.

Il existe aussi une surdité spirituelle qui affecte les gens. À cause d'un problème qui se situe dans le cœur pécheur de l'homme, ces gens peuvent lire la Bible et entendre prêcher la Parole de Dieu, mais le message spirituel n'est que folie pour eux. Cela explique pourquoi certaines personnes peuvent apprécier la Bible comme littérature, comme livre d'histoire digne de confiance et comme source de principes moraux élevés, sans toutefois saisir le sens de ce qu'elle affirme au sujet de Christ, de sa mort sur la croix pour nos péchés, de sa résurrection et de son ministère d'intercession au ciel aujourd'hui. Ces vérités n'ont aucun sens pour elles.

Quand nous lisons la Bible, "entendons-nous" ce qu'elle dit? Sinon, demandons au Seigneur de nous aider à comprendre ce qu'elle dit au sujet de Jésus. Plaçons réellement notre confiance en Christ comme sauveur personnel et faisons l'expérience de la nouvelle naissance, du renouvellement spirituel dans un total abandon à Christ. C'est ça le remède de la surdité spirituelle.

Que toute la gloire soit rendue à Dieu seul, Amen.