dimanche 29 juillet 2018

Prier en Esprit, par John Bunyan

Car nous ne savons pas ce qu'il convient de demander dans nos prières.

Notez bien ici la phrase "ce qu'il convient". Ne pas avoir pensé à ces mots, ou du moins ne pas les avoir compris en esprit et en vérité, a été l'occasion pour certains hommes d'inventer, comme le dit Jéroboam, une autre façon d'adorer que celle révélée dans la parole de Dieu (1 Rois 12:26-33). Mais, dit Paul, nous devons prier comme il convient, et cela est impossible avec tout l'art, l'adresse, la ruse et les stratagèmes des hommes ou des anges. Car nous ne savons pas ce qu'il convient de demander dans nos prières , mais c'est l'Esprit et qui plus est "l'Esprit lui-même" qui doit nous aider dans notre faiblesse, non pas l'Esprit et les convoitises humaines. Ce que l'homme peut imaginer et comploter dans son propre cerveau est une chose, mais ce qu'il lui est ordonné de faire et qu'il devrait faire en est une autre.

Beaucoup demandent et ne reçoivent pas, car ils demandent mal, et ainsi ne connaissent jamais la joie des exaucements (Jacques 4:3). Prier au hasard ne poussera pas Dieu à exaucer. Pendant qu'on prie, Dieu sonde le cœur pour connaître la racine de la prière et l'esprit qui l'inspire (1 Jean 5:14). "Celui qui sonde les cœurs sait (c'est-à-dire approuve) la pensée de l'Esprit parce que c'est selon Dieu qu'il intercède en faveur des saints. Il ne nous écoute que si ce que nous demandons est conforme à sa volonté, jamais autrement. Seul l'Esprit peut nous enseigner la façon de demander; lui seul étant capable de sonder toutes choses, même celles de Dieu. Sans cet Esprit, posséderions-nous un millier de livres de prières, nous ne saurions ce qu'il convient de demander;  à cause des infirmités qui nous rendent cette tâche impossible. 

L'Esprit seul peut révéler clairement à l'homme la pauvreté de sa nature et le mettre dans l'attitude de la prière. Des mots ne sont que des mots; l'adoration n'est qu'intellectuelle si elle ne comporte pas un sentiment de misère. Ô audite hypocrisie des cœurs! Elle inspire les prières de milliers d'hommes considérés de nos jours et qui ne réalisent pas leur misère. Mais lorsque l'Esprit travaille Il nous révèle avec douceur la misère de notre âme, ce qu'elle est et ce qu'elle peut devenir, et aussi l'impossibilité de tolérer cette condition. Car c'est l'Esprit qui nous donne avec efficacité la conviction de notre péché et de notre misère sans le Seigneur Jésus, et amène l'âme à prier Dieu d'une manière douce, sérieuse, consciente, pleine d'amour, selon sa Parole (Jean 16:7-9).  

Pour que l"âme prie vraiment, il lui faut prier en Esprit et avec l'aide de sa puissance, car il n'est pas possible à un homme de s'exprimer en prière sans l'Esprit. Je veux dire qu'il est impossible que, sans l'aide de l'Esprit, le cœur puisse s'épancher devant Dieu, sincèrement et tendrement, avec des gémissements et des soupirs, qui sont les signes d'une véritable prière. Dans la prière il ne faut pas regarder à la bouche, mais au cœur qui doit être si plein de tendresse et de sérieux, qu'il lui est impossible d'exprimer ses désirs de manière intelligible. L'homme prie vraiment  lorsque ses sentiments sont si forts, si nombreux et si puissants que les mots, les larmes et les gémissements venant du cœur ne peuvent les exprimer: L'Esprit nous aide dans notre faiblesse, et intercède lui-même pour nous par des soupirs inexprimables (Romains 8:26).

Ô pauvreté de la prière qui ne va pas plus loin que les mots! L'homme qui prie sincèrement ne peut, avec sa bouche ou sa plume, énoncer les désirs inexprimables, les sentiments, l'amour et l'inspiration ardente qui s'élèvent vers Dieu dans sa prière. Les meilleurs prières s'expriment souvent plus en gémissements qu'en paroles; les paroles ne sont qu'un pauvre et pâle reflet des sentiments du cœur. Vous ne pouvez trouver de prières de Moïse exprimées en paroles lors de sa sortie d'Égypte quand il fut suivi de Pharaon, et cependant, il fit résonner le ciel de ses cris (Exodes 14:15). Dieu est le Dieu des esprits et son regard se porte au-delà de nos pratiques religieuses (Nombres 16:22). Mais la plupart de ceux qui voudraient être tenus pour membres d'un peuple qui prie n'y pense guère (1 Samuel 16:7).

Plus un homme entre dans l'oeuvre que Dieu lui ordonne et l'exécute selon Sa volonté, plus il rencontre de difficultés; car l'homme, en tant qu'homme, ne peut le faire. Paul savait ce qu'il disait, en écrivant: "Je prierai par l'Esprit". Il savait que ni les écrits, ni les paroles des autres, ne pourraient faire de lui un homme de prière; seul l'Esprit pouvait le faire.

Par John Bunyan

dimanche 22 juillet 2018

Le jour où le soleil ne brilla pas

Mon âme, bénis l'Éternel et n'oublie aucun de ses bienfaits! (Psaumes 103:2). 

Trop souvent, nous tenons les bénédictions de Dieu pour acquises, jusqu'à ce qu'elles nous soient ôtées. Alors, nous reconnaissons à quel point les dons de Dieu les plus ordinaires sont réellement importants.

Il y a une légende au sujet du jour où le soleil ne s'est pas levé. Il était six heures et il faisait noir. À sept heures, c'était toujours la nuit. Midi sonna, et on se serait cru à minuit. À seize heures, les gens envahirent les églises pour supplier Dieu de leur envoyer le soleil. Le lendemain, une énorme foule se rassembla à l'extérieur pour faire face à l'Orient. Quand les premiers rayons du soleil pointèrent à l'horizon, les gens éclatèrent en acclamations et louèrent Dieu pour le soleil.

Le psalmiste savait qu'il ne pouvait absolument pas se rappeler toutes les bénédictions de Dieu envers lui. Il s'inquiétait de ce qu'il pourrait toutes les oublier, alors il s'empara de son âme apathique, la secoua et l'exhorta à considérer au moins quelques-uns des dons précieux que Dieu lui avait accordés.

Comme la bonté de Dieu est aussi constante que le soleil, nous risquons d'oublier ce qu'il déverse chaque jour en abondance sur chacun de nous. Si nous comptons nos bénédictions une par une, nous n'en finirons jamais, mais si nous dressons une liste de dix ou vingt dons que Dieu nous accorde chaque jour, quelque chose se produira dans notre cœur.  

Essayons-le, et nous verrons bien.

Auteur inconnu

samedi 14 juillet 2018

La comparaison du pécheur

"Il n'en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul" (Psaumes 14:3).

Un employé de la division des comptes à payer d'un grand magasin m'a appris des choses sur la nature humaine. Il m'a dit qu'il reçoit très souvent las même réponse des clients qui manquent de payer leurs factures. Ils disent: "Je sais qu'il doit y avoir d'autres qui vous doivent bien plus d'argent que moi. Laissez-moi donc tranquille!"

L'employé m'a ensuite dit: "Ils ne comprennent absolument pas. Bien sûr, il y a des tas d'autres personnes qui doivent plus qu'eux, mais je dois tout de même leur dire poliment: "Écoutez, il ne s'agit pas de ce que quelqu'un d'autre doit. Nos dossiers disent que votre compte est en souffrance"!"

La tendance de l'homme pécheur a toujours été de détourner l'attention de lui vers les autres. Les gens religieux excusent leurs inconséquences en parlant des "païens" qui les entourent, et les "païens" tentent d'éviter la question en parlant des hypocrites parmi les religieux. Dieu, quant à Lui, ne se laisse pas prendre à ce jeu.

Quand quelqu'un d'autre semble être un plus grand pécheur que nous, ce n'est qu'une illusion. Plus vite nous nous rendrons compte que nul ne doit plus à Dieu que nous, plus nous aurons la chance de recevoir son pardon gratuit. Il n'accorde son pardon qu'à ceux qui reconnaissent humblement qu'ils sont désespérément endettés envers Lui.

Que toute la gloire soit rendue à Dieu seul, Amen.

samedi 7 juillet 2018

Détournes mes yeux des choses vaines, par Charles H. Spurgeon

Détourne mes yeux de la vue des choses vaines, fais-moi vivre dans ta voie ! (Psaumes 119:37}

Il existe différentes sortes de choses vaines. Le bonnet et les cloches du fou, les joies du monde; le bal, la musique et la coupe des débauches, toutes ces choses sont connues pour être vaines; elles portent la vanité en elles-mêmes comme un titre. Mais l’amour de ce monde et la duplicité des riches sont des choses également vaines et bien plus trompeuses. 

Un homme peut poursuivre des choses vaines aussi bien dans une maison de comptable que dans un théâtre. S’il passe sa vie à amasser du bien, il passe sa vie à jouer un rôle vain. À moins de suivre Christ et de faire de notre Dieu le seul but de notre vie, nous ne sommes différents qu’en apparence des plus frivoles. Il est clair que la deuxième partie du verset nous concerne bien plus: "Fais-moi vivre dans tes voies". 

Le Psalmiste confesse qu’il est lent, lourd et empoté, tout sauf mort. Peut-être, cher lecteur, vous sentez-vous pareil. Nous sommes si paresseux que même les meilleures raisons ne peuvent nous animer, toutes sauf celles du Seigneur Lui-même. Est-ce que l’enfer ne va pas me faire bouger?  Vais-je penser aux pécheurs en train de périr et rester endormi?  Est-ce que le ciel ne va pas me faire bouger? Puis-je penser à la récompense pour les justes et y rester insensible? Est-ce que la mort ne va pas me faire bouger? Puis-je penser mourir et me tenir là devant mon Dieu et rester paresseux dans mon travail pour le Maître? Est-ce que l’amour de Christ ne va pas me contraindre à agir? Puis-je penser à ses meurtrissures et m’asseoir au pied de sa croix sans être incité à la ferveur et au zèle? Mais c’est à Dieu de m’y aider d’où la demande: "Fais-moi vivre dans tes voies!"  Le Psalmiste fait parler son âme en suppliant, son corps et son âme ne faisant qu’un dans cette requête. "Détourne mes yeux", dit le corps: "Fais-moi vivre" s’écrie l’âme. Cette prière est bonne pour chaque jour.  

Seigneur, qu’elle soit pour moi aujourd'hui.

Par Charles H. Spurgeon