samedi 30 juin 2018

La liste

Matthieu 7:21 : "Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux."

Galates 5:17 : "Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez."
Galates 5:24  : "Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs."


Il y a un "enseignement" de nos jours qui est cru par un grand nombre de chrétiens. Il dit que le chrétien peut et doit faire une liste de ses rêves et ambitions, parce que si c'est en lui, c'est que Dieu l'y a placé et que, comme Il veut son bonheur, Il permettra que le chrétien se réalise pleinement, citant au passage Jérémie 29:11, le sortant ainsi complètement hors de son contexte. 

Alors le chrétien fait sa liste. Il s'y trouve en général beaucoup des plaisirs du monde, rien que du bon temps et de l'aventure autour de la planète, "pour visiter les merveilles que Dieu a faites", justifie-t-il avec empressement. Il y a donc la liste de toutes les choses qu'il désire, mais aussi, il y a forcément par opposition une liste de choses dont il ne veut pas, car elles viendront à l'encontre de sa première liste. Prises une à une, beaucoup de choses sur cette liste peuvent être légitimes, mais la question se pose: est-ce en vivant selon la liste de nos désirs charnels que nous rendrons gloire à Dieu, ou n'est-ce pas plutôt en vivant selon Sa volonté? Si nous nous traçons déjà une voie, comment pourrons-nous suivre celle du Christ? Comment apprendrons-nous à vivre par la foi et non par la vue? Certains diront ici: "mais j'ai placé cela dans les mains de Dieu et Il me laisse vivre ma vie, je n'agit donc pas mal". Beaucoup de chrétiens se sont trompés eux-mêmes en ayant une telle mentalité, et ils se sont ainsi détournés loin de la vérité. 

Dieu n'est pas un despote qui intervient dans nos vies lorsque nous ne le désirons pas. Le seul fait d'avoir une liste (notée ou mentale, peu importe) de ce que nous désirons ou ne désirons pas fait en sorte de bloquer l'Esprit de Dieu, qui ne peut pas agir en nous. En effet, la feuille qui contient la liste de nos désirs est tellement pleine qu'il n'y reste aucune place pour Dieu, qui ne peut rien y écrire. Alors que fait il? Et que peut-il faire? Rien. Avec tristesse, Il nous regarde dériver vers le monde et ses convoitises. Oh! Il essaie bien de nous reprendre et de nous faire réfléchir. Par un verset biblique (2 Timothée 3:16). Par un frère ou une sœur qui nous montre que nous ne sommes pas sur la voie de l'obéissance (Ézéchiel 3:17-21). Parfois même en permettant à la maladie ou à des épreuves de nous atteindre, afin que nous réfléchissions et que nous nous repentions (Apocalypse 2:22). Mais si nous avons le cœur trop endurci pour entendre Ses appels, que peut-Il faire de plus? Faisons attention de ne pas nous tromper nous-mêmes en cherchant une vie chrétienne facile, où tous nos désirs sont comblés par un Dieu si bon et si tendre que nous pourrions penser qu'il aime même nos péchés et désobéissances... Allons-donc relire Hébreux 11, et nous comprendrons que la véritable foi ne se manifeste pas dans une conduite où tous nos désirs sont comblés, mais dans une complète dépendance envers Dieu. 

Jésus n'a-t-il pas dit que celui-là seul qui fait la volonté du Père rentrera dans les cieux? Et que faisons-nous de l'enseignement de l'apôtre Paul qui dit que l'Esprit a des désirs contraires à ceux de notre chair, ou de notre nature humaine, "afin que nous ne fassions pas ce que nous voulons"? Sous prétexte de n'être pas légalistes, en sommes-nous venus à nous croire supérieurs aux enseignements de Jésus, et à la manière dont il a vécu lui-même, se soumettant entièrement au Père?

En vérité, vivre en gardant les yeux fixés sur nos propres objectifs est un mode de vie agréable, mais si nous lisions notre Bible tous les jours en demandant à l'Esprit de Dieu de nous éclairer, nous comprendrions aisément que le mot "agréable" n'est pas compatible avec les mots "foi qui sauve". Ceux qui ont possédé la "foi qui sauve" (Hébreux 10:39) n'ont pas vécu afin de plaire à leur chair et à ses convoitises, mais ils ont au contraire tout abandonné pour servir Christ, même si cela signifiait la fin de leurs rêves et désirs, voire même de leur vie.

Ce chrétien avec sa ou ses liste(s), c'est comme s'il disait: "Sauve-moi Seigneur, et laisse-moi vivre ma volonté". Mais ceux qui sont à Jésus ont crucifié avec lui la chair et ses désirs. Il y a donc une flagrante contradiction entre cette manière de vivre et ce que la Bible enseigne. Les chrétiens persécutés à cause de leur foi en Jésus-Christ ne connaissent pas ces histoires de listes et de rêves à accomplir. 

Certains rêvent de posséder ne serait-ce qu'une moitié de Bible. D'autres encore aimeraient simplement pouvoir participer à leurs réunions de prière sans avoir à guetter continuellement, sous peur d'être arrêtés et jetés en prison, voire même être tués. Certains sont déjà en prison à cause de Christ, et leur plus grand rêve n'est même pas d'être libéré, mais de voir leurs geôliers donner leur vie à Christ. Le monde et ses convoitises n'ont pas d'emprises sur eux. Ces chrétiens authentiques n'ont pas besoin de se créer de faux dieu afin d'assoupir leur conscience qui leur reproche sans cesse le mal qu'ils commettent en ne vivant pas comme Jésus a vécu, dans la soumission et avec une parfaite obéissance à la volonté du Père. 

Les chrétiens ignorants disent et enseignent: "Le Père veut ton bien; vit tes rêves et désirs parce que c'est lui qui les a placés en toi". Les athées disent: "Il n'existe pas de Dieu. Vit tes rêves et vit ta vie comme tu le désire". Quelle différence y a t'il entre les deux manières de penser? Aucune. Mais qui sont les hypocrites devant Dieu? La question ne se pose même pas tellement la réponse est évidente. Mais l'apôtre Paul nous avertit de nouveau en Éphésiens 5:15-17: "Prenez donc garde de vous conduire avec circonspection, non comme des insensés, mais comme des sages; rachetez le temps, car les jours sont mauvais. C’est pourquoi ne soyez pas inconsidérés, mais comprenez quelle est la volonté du Seigneur. Et le psalmiste priera, au Psaumes 143:10 : "Enseigne-moi à faire ta volonté! Car tu es mon Dieu. Que ton bon esprit me conduise sur la voie droite"! L'apôtre Jean écrira quant à lui en 1 Jean 2: 15-17: "N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui; car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde. Et le monde passe, et sa convoitise aussi; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement".

En terminant, Jésus ne nous enseignera-t-il pas à prier: "Que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel"? Comment la volonté du Père peut-elle être faite sur la terre s'il ne se trouve plus de gens prêt à s'y soumettre? Nous ne prions pas cette prière pour les autres, ou encore pour que les poissons et les reptiles obéissent au Père; nous la prions d'abord pour nous, car nous savons que nous ne sommes ici-bas que de passage, en préparation pour une place d'autant plus merveilleuse qu'il n'y aura plus la barrière de la chair entre le chrétien fidèle et son Dieu. Sa présence sera complète, héritage pour ceux qui auront combattu le bon combat de la foi.

2 Timothée 4:1-7 : "Je t’en conjure devant Dieu et devant Jésus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, et au nom de son apparition et de son royaume, prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant. Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables. Mais toi, sois sobre en toutes choses, supporte les souffrances, fais l’oeuvre d’un évangéliste, remplis bien ton ministère. Car pour moi, je sers déjà de libation, et le moment de mon départ approche. J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi".

Que notre Seigneur Jésus-Christ puisse trouver en nous une oreille attentive à ses recommandations, afin que nous suivions Sa voie pure et droite, ne nous trompant pas nous-mêmes avec des fables habilement conçues (2 Pierre 1:16), mais demeurant dans le pur Évangile de Christ. Si nous voulons absolument faire une liste de nos rêves, désirs et/ou projets, faisons-la. Ensuite, présentons-nous devant Dieu avec cette liste, et comme Christ, disons-lui sincèrement: "Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux". C'est dans ce total abandon que le Saint-Esprit pourra agir en nous et que nous suivrons entièrement la voie que Dieu a préparée pour nous, savoir Christ, afin que nous vivions pour Sa gloire, en paroles et en actions. Que toute la gloire soit rendue à Dieu seul, Amen.

samedi 23 juin 2018

Conseils au peuple de Dieu, par John Bunyan

1. Sachez que, malgré l'assurance où vous êtes de marcher dans la voie de Dieu, vous rencontrerez des tentations.

2. Dès le premier jour où vous entrerez dans l'église de Christ, méfiez-vous, car vous aurez à faire face à des tentations.

3. Quand elles viendront, demandez à Dieu d'en venir à bout. 

4. Soyez jaloux de votre propre cœur; qu'il ne vous déçoive ni dans votre assurance du ciel, ni dans votre marche avec Dieu dans le monde.

5. Prenez garde aux flatteries des faux frères. 

6. Restez dans le chemin et la puissance de la vérité.

7. Regardez surtout aux choses invisibles.

8. Prenez garde aux péchés qui vous semblent sans gravité.

9. Gardez la promesse dans votre cœur.

10. Renouvelez vos actes de foi dans le sang de Christ.

11. Tâchez d'analyser l'oeuvre de votre génération pour discerner en elle ce qui est bon et ce qui est mauvais.

12. Efforcez-vous de marcher avec les meilleurs chrétiens.

Que la grâce soit avec vous.

Par John Bunyan 

samedi 16 juin 2018

Portez les fardeaux/Le comportement du chrétien

Galates 6:2 : "Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ."

Comme Christ a eu pitié de nous, ayons de la compassion les uns pour les autres. Certainement que nous viendrons en aide à un frère qui est dans le besoin, et ce verset exhorte les croyants à aller plus loin encore et à se supporter et à se redresser mutuellement, spirituellement parlant. Mais aujourd'hui, si nous "reprenons" un frère ou une sœur qui fait une faute, cela est souvent très mal accepté. Nous aimons croire que nous n'avons besoin de personne pour nous montrer nos manquements, afin de pouvoir les accuser devant Dieu, mais si nous sommes trop orgueilleux, Dieu lui-même ne sera pas entendu lorsqu'il nous fera des reproches, car notre cœur lui sera fermé. 

Il est de notre devoir de nous exhorter, entre chrétiens, à ne pas dévier de la voie droite et juste, car ils sont nombreux à faire des compromis avec le péché, et bientôt, vous ne voyez plus de différence entre le soi-disant chrétien et le païen parce que les deux vivent de la même manière. Nous devons avoir un fardeau pour les âmes des perdus, et il serait faux de penser que les perdus sont seulement ceux qui se présentent comme "athées". Il y a énormément de perdus qui se disent chrétiens, se croyants sauvés mais étant encore sous l'emprise de la chair qui domine leurs pensées et les éloignent de Dieu. Comme il est triste de porter le fardeau spirituel de quelqu'un alors que ce dernier ne veut même pas reconnaître ses égarements! C'est comme s'il disait: "Tu veux m'aider à porter mon fardeau? Mais quel fardeau?" En réalité, il n'est pas de pire état que celui-là, car c'est celui de la tiédeur spirituelle (Apocalypse 3:15-16).

En Galates 6:2, il est question de ce fardeau que tout chrétien se doit d'avoir pour ses frères et sœurs. Un fardeau de prière, de discernement, de justice. Nous savons que l'Esprit a des désirs contraires à ceux de la chair (Galates 5:17), c'est pourquoi nous ne devons pas voir les comportements mondains et ses péchés parmi les chrétiens. L'Esprit lui-même ne laissera pas ceux qu'il dirige s'enfoncer dans des chemins tortueux, contraires à la volonté de Dieu. Mais notre monde est mauvais, et il est aisé de sombrer sous ses influences et d'essayer de concilier la poursuite effrénée des plaisirs avec un semblant de spiritualité chrétienne qui se rapproche plus du nouvel-âge que des enseignements de Christ. Beaucoup de nos jeunes sont tombés dans ce piège qui les fait croire qu'à peu près tout leur est permis, tant qu'ils ne sombrent pas dans les excès... Ils oublient que tout n'est pas utile, et qu'une accumulation de petites choses sans excès deviennent un excès lorsque mises bouts à bouts! Malheureusement, c'est un raccourci pour atteindre l'indifférence spirituelle. Inévitablement, on en vient à des situations aberrantes où le supposé chrétien ne voit plus le mal qu'il fait ou qu'il approuve en se tenant avec des gens désobéissants, mais il voit le mal en celui ou celle qui veut le reprendre de la mauvaise voie sur lequel il s'est engagé. Lorsque non corrigés, de tels comportement aboutissent à des situations et à des interprétations complètement loufoques des écrits bibliques, parce que ces gens ne veulent plus entendre parler de péché et de maîtrise de soi. Ils ne cherchent qu'à égayer leurs sens, et lorsqu'ils ouvrent la Bible, c'est dans l'espoir d'y trouver des passages qui approuveront leur mauvaise conduite.

Un jour, j'étais dans une librairie chrétienne et j'ai entendu un supposé chrétien qui racontait pouvoir aller voir un spectacle de danse dans un cabaret parce que, par la grâce de Dieu il était capable de résister aux tentations de l'ennemi, et que ce qu'il désirait voir n'était pas les femmes à moitié habillées, (ou pas habillées du tout, je ne sais pas,) mais l'ensemble de l'art dégagé par ce spectacle. Quel aveuglement spirituel! Comme son interlocuteur ne semblait pas savoir quoi lui répondre, j'ai dit à cet homme qu'il se trompait sur la grâce de Dieu. Qu'en fait, s'il avait reçu la grâce et l'Esprit de Dieu comme il le prétendait, il se serait tenu éloigné de tels spectacles qui sont dégradants pour la femme et qui incitent l'homme à convoiter; que cet art dont il parle est une insulte à l'Esprit de Dieu qu'il prétendait avoir reçu parce qu'il est créé par la chair, et pour la chair. Or, sachant que nous sommes ici-bas pour rendre gloire  à Dieu en tout ce que nous disons et faisons, je lui ai demandé d'expliquer comment ce spectacle pouvait glorifier Dieu, et de quelle manière lui-même glorifiait son Créateur en assistant à un tel spectacle? Ne voulant pas se repentir et reconnaître son péché, et incapable de me répondre, frustré de n'être pas approuvé dans sa conduite pécheresse, cet homme m'a simplement accusé de voir du mal partout et de n'être pas capable de résister aux tentations comme lui avait reçu la grâce de le faire...  et il est sorti. Nous reconnaissons ici la dureté du cœur de celui qui est supposément sauvé et délivré de ses péchés, mais qui est encore sous l'emprise de la chair et de ses convoitises et qui se dirige malheureusement vers l'enfer tout en chantant des cantiques à tous les dimanches à l'église. Le Seigneur Jésus a déjà adressé cette situation en Apocalypse 3:14-22, lorsqu'il s'adressa à l'église de Laodicée, une église de supposés chrétiens qui était sur le point d'être rejetée par Dieu, parce qu'ils s'étaient eux-mêmes détournés de Lui pour s'attacher plutôt aux convoitises de leurs cœurs. (Voir l'article "À l'Église de Laodicée", publié le 5 août 2012).

Ces personnes doivent être averties. Mais attention! Si nous le faisons, prenons garde de n'être pas nous-mêmes répréhensibles aux yeux de Dieu de quelque manière que ce soit. En effet, nous avons encore l'exemple d'un supposé chrétien qui est entré dans un bar et qui a dit à un autre supposé chrétien qui s'y trouvait déjà: "le Seigneur ne veut pas que tu boives, car tu pourrais ne plus savoir t'arrêter, donne-moi ta bière et je la finirai pour toi". Ces deux personnes avaient besoin de repentance et les deux étaient répréhensibles devant Dieu. (J'appuie ici sur le fait que ce sont des supposés chrétiens parce que vous ne verrez jamais de vrais chrétiens remplis de l'Esprit de Dieu aller dans des bars, tavernes et autres endroit où se déroulent des fêtes où des gens s’enivrent et/ou convoitent, car le fait d'aller dans de tels endroits justifie et approuve en quelque sorte les comportements déplacés qui s'y commettent, peu importe qu'ils soient commis par des supposés chrétiens ou des inconvertis. Il doit pourtant y avoir une nette séparation entre le comportement du véritable chrétien et celui du pécheur non pardonné). Nous avons donc ici un exemple de pécheur qui prétend avertir un autre pécheur de la part du Seigneur. Comme si Dieu approuvait la conduite de l'un, mais pas celle de l'autre! En réalité, l'un pensait être quelque chose, quoiqu'il n'était rien. Il se trompait lui-même, comme il est écrit en Galates 6:3.

Prenons garde également de ne pas arriver auprès d'un frère et de le reprendre avec un air supérieur. Si nous sommes autant spirituels que nous le pensons, alors nous n'aurons aucune difficulté à nous souvenir d'où nous avons été tirés par la grâce de Dieu... Après quoi nous n'aurons plus l'orgueil de nous voir supérieurs à quiconque, mais au contraire, c'est l'amour de Dieu qui est en nous qui nous fera parler et agir. 
Le péché est un fardeau, mais il n'est pas de pire état que celui qui n'en ressent plus le poids. En effet, comment acceptera-t-il le secours de Christ s'il ne sent pas le poids de ses péchés en son âme et si sa conscience ne l'accuse plus?  

Portez les fardeaux les uns des autres, c'est aussi se connaître d'abord soi-même en Christ. S'avoir que nous ne sommes que de pauvres pécheurs pardonnés; des coupables graciés sans aucun mérite de notre part. C'est de savoir d'où nous venons, de quel bourbier de péché nous avons été tirés par la grâce et la bonté infinie de Dieu. C'est aussi de savoir où nous allons, et sur quelle voie nous marchons pour nous y rendre. Cette voie est celle de Christ, et elle n'est pas conciliable avec la recherche des plaisirs en ce monde, car nous savons que nous ne sommes pas de ce monde. (Ce n'est pas qu'il est interdit d'avoir du plaisir en ce bas monde, mais certains ne vivent que pour "passer du bon temps pendant qu'ils ont la capacité de le faire, et cela ne vient pas de Dieu!) Nous ne sommes ici-bas qu'en pèlerinage, et, sur la voie du royaume de Gloire, nous rencontrerons des collègues pèlerins qui combattront le même combat que nous. Prions les uns pour les autres (Jacques 5:16), et exhortons nous donc mutuellement avec ces paroles de l'apôtre Pierre : "Bien-aimés, je vous exhorte, comme étrangers et voyageurs sur la terre, à vous abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme. Ayez au milieu des païens une bonne conduite, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ils remarquent vos bonnes œuvres, et glorifient Dieu, au jour où il les visitera (1 Pierre 2:11-12).

Que toute la gloire soit rendue à Dieu seul, Amen.

samedi 9 juin 2018

Abel fût berger, par Charles H. Spurgeon

Abel fût berger (Genèse 4:2).

Comme un pasteur Abel sanctifia son oeuvre â la Gloire de Dieu et offrit un sacrifice de sang sur son autel, et le Seigneur eut égard à Abel et à son offrande. Ce type préfiguratif de notre Seigneur est extraordinairement clair et précis. Comme le premier jet de lumière qui teinte l’Orient au lever du soleil, il ne révèle pas tout, mais il manifeste clairement le grand fait que le soleil vient bientôt. 

Comme nous 
voyons Abel, un berger et pourtant sacrificateur, offrant un sacrifice d’une agréable odeur à Dieu, nous discernons notre Seigneur, qui apporte devant son Père un sacrifice que l’Éternel agréé toujours. Abel était haï par son frère, haï sans cause; et il en fut de même pour le Sauveur; l’homme naturel, charnel hait l’homme accepté, agréé, en qui il s’était trouvé l’esprit de grâce, et qui ne se donna point de repos jusqu’à ce que son sang fut répandu. Abel tomba et aspergea son autel et son offrande de son propre sang, et de cette image ressort le Seigneur Jésus tué par l’inimitié de l’homme pendant qu’il servait comme sacrificateur devant le Seigneur. Le bon berger donne sa vie pour les brebis, pleurons sur lui comme le voyant tué par la haine de l’humanité, et maculant les cornes de son autel avec son propre sang. 

"Le sang d’Abel parle". Le Seigneur dit à Caïn: "la voix du sang de ton frère crie jusqu’à moi de la terre". Le sang de Jésus a un puissant langage, et le contenu de son cri dominant n’est pas la vengeance mais la grâce. C’est précieux au-delà de toute préciosité de se tenir à l’autel de notre bon berger! Pour le voir répandant son sang là comme le sacrificateur abattu à la boucherie, et ensuite pour entendre son sang parlant de paix à son troupeau, paix à notre conscience, paix entre le Juif et le païen, paix entre l’homme et son créateur offensé, paix sur la terre d’âges en âges jusque dans l’éternité pour les hommes lavés dans le sang. 

Abel est le premier berger dans l’ordre chronologique, mais nos cœurs placeront toujours Jésus-Christ le premier dans l’ordre de l’excellence. Toi grand Pasteur des brebis, nous, peuple de ton pâturage, te bénissons de tous nos cœurs quand nous te voyons mis à mort pour nous.

Par Charles H. Spurgeon

dimanche 3 juin 2018

Caïn s'éloigna de la face de l'Éternel

"Puis Caïn s'éloigna de la face de l'Éternel" (Genèse 4:16)

Caïn venait de subir les reproches de l'Éternel Dieu en rapport avec son péché, le meurtre de son frère, (pour ne nommer que ce péché-là).  Puis, il s'éloigna de la face de l'Éternel. En d'autre mots, il lui tourna le dos. Le péché éloigne de Dieu, mais la grâce nous en rapproche. Il trouvait plus facile de laisser le libre chemin à ses mauvaises pensées que de leur résister. Et il n'était pas prêt à changer. Il ne désirait pas changer. La preuve: il était chagriné de la punition que l'Éternel lui infligeait (Genèse 4:14), mais il ne se repentait pas le moins du monde du meurtre qu'il venait de commettre!
Nous lisons dans le texte qu'il "habita dans la terre de Nod, à l'orient d'Eden". Plus tôt en Genèse 3:24, il est écrit qu'à l'orient du jardin d'Eden, "les chérubins qui agitent une épée flamboyante" y gardaient le chemin de l'arbre de vie. Nous avons ici un pécheur non repentant qui décide de confronter Dieu en campant sur ses positions, directement en face des chérubins et leur épée, qui représentent ici d'une manière visible l'autorité suprême de Dieu sur Sa création! Il n'est mentionné nulle part qu'il fît aucun effort que ce soit afin de se reprocher de l'Éternel dans la suite de sa vie. Il habitait la terre du vagabondage, cherchant ici et là le bonheur et la paix qui se refusaient à lui. En cela, il était le précurseur de tous les pécheurs qui engourdissent leur cœur troublé dans les plaisirs terrestres, tournant le dos à la seule paix qui saurait les satisfaire; celle de Christ (Romains 3:17-18). 

Cette situation est terrible pour un pécheur qui refuse de se repentir et qui se sent bien dans ses péchés, mais elle est désespérante lorsqu'il s'agit d'un chrétien qui se détourne des enseignements de Dieu pour s'attacher à des fables humaines, et qui fuit Sa correction. En Esaïe 56:11, il est question de ces gens qui sont comme des chiens voraces et insatiables. Ils suivent tous leur propre voie, selon leur propre intérêt. 

Ces personnes-là n'ont peut-être pas tué de corps, mais elles tuent leur âme et celle des autres lorsqu'elles croient et propagent des faussetés qui vont à l'encontre de la saine doctrine de Christ. Après quelques avertissements de la part du Créateur, ces personnes sont laissées à elles-même et se trompent en suivant une voie qui n'est pas celle de Dieu, mais celle du vagabondage spirituel. Ce vagabondage ne consiste pas forcément à aller d'église en église, mais à fuir loin de la volonté de Dieu, parce qu'elle est trop difficile et contraire à ce que la nature humaine recherche. La nature charnelle de l'homme lui fait croire qu'il est encore en Eden, où tout est à portée de main, et où il n'a aucun effort à faire ou aucune discipline spirituelle à s'imposer. Les plaisirs et le bon temps engourdissent pour un temps, mais hélas, le cœur de l'homme est comme un gouffre sans fond qui ne saurait être comblé si facilement.

Certes, nous n'avons aucun effort à faire pour obtenir le salut de Dieu, qui nous a déjà été obtenu par la grâce de Jésus-Christ notre Seigneur, mais cela implique de suivre Son chemin, et non le nôtre (Matthieu 7:14; Jean 14:6). Ceci inclut le renoncement à soi-même et une sévère discipline, tant temporelle que spirituelle (Matthieu 16:24; Luc 14:33; 1 Corinthiens 9:27). La soumission du moi à une autorité supérieure n'est pas un enseignement populaire de nos jours, car l'égoïsme règne en roi et maître. Le problème est qu'avec Dieu, la soumission est un choix, et non une obligation. Nous avons le choix de nous soumettre ou non, tout en connaissant fort bien les conséquences finales de notre décision. Caïn choisit délibérément de tourner le dos à la grâce de Dieu, sans jamais avoir l'idée de revenir à Lui pour obtenir son pardon. Nous trouvons en Apocalypse 21:8 l'endroit où se trouveront ceux qui persévèrent dans leurs péchés; l'étang de feu et de soufre, savoir l'enfer.      

À l'opposé, nous savons que le juste chérit les commandements de l'Éternel et en fait ses délices (Psaumes 119). Approchons-nous donc du trône de la grâce pendant qu'il en est temps! Venons; revenons à Christ! Ne Lui tournons pas le dos lorsqu'Il nous reprend, remercions-le plutôt, car c'est un signe que nous sommes Ses enfants et qu'Il veut encore nous pardonner (Hébreux 12:7). Restons solidement attachés à la saine doctrine de Christ, et ne nous détournons pour rien au monde de la paix que Lui seul donne lorsque nous obéissons à Sa parole (Romains 8:6).

Que la gloire soit donnée à Dieu seul, Amen.