Rappelle-toi donc comment tu as reçu et entendu, et garde, et repens-toi. Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur, et tu ne sauras pas à quelle heure je viendrai sur toi (Apocalypse 3:3).
Dans un verset parallèle, nous lisons aussi en Apocalypse 16:15: "Voici, je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille, et qui garde ses vêtements, afin qu'il ne marche pas nu et qu'on ne voie pas sa honte".
Ceux qui seront surpris comme par Christ comme par un voleur sont ceux qui savaient préparer leur avenir, mais qui ne se sont pas préoccupé du présent. Ils ont fait de bons placements; ils ont économisé pour "leurs vieux jours"; ils ont pris soin de leur santé, etc. Toutes des choses qui ne sont pas mauvaises en elles-mêmes, mais que valent-elles si nous ne prenons pas garde à notre âme? Personne ne connaît le jour où son esprit lui sera redemandé; pourquoi nous est-il si difficile de porter autant d'attention aux choses de Dieu que nous le faisons pour les choses du monde? Est-ce parce que nous ne voyons pas Dieu comme nous pouvons voir les choses du monde? Serait-ce parce que nous portons une attention particulière à ce que nos yeux voient? En cela, nous ne serions guère différents de ceux qui vivaient à l'époque de l'apôtre Paul et qui ne pensaient qu'à manger et à dormir (Tite 1:12).
Toujours est-il que cet avertissement de Jésus demeure d'actualité: "Je viendrai comme un voleur". Je viendrai d'une manière soudaine et inattendue. Mais notre propre fin peut aussi venir de bien des manières, qui sont aussi soudaines et inattendues. Le voleur qui vient pour dérober le fait sans avertissement. Bien sûr, nous pouvons explique ce passage (ainsi que 1 Thessaloniciens 5:2, qui lui est parallèle) comme étant une référence au moment du retour de Christ, qui nous est inconnu, et de la futilité de trouver la date et le moment exact. Mais nous devons aussi comprendre que notre propre fin peut survenir bien avant le retour de Christ. C'est pourquoi nous devrions vivre avec ce sentiment d'urgence, comme si le retour de notre Sauveur devait être aujourd'hui même. N'est-ce pas ce que nous dit la parole de Dieu? que c'est aujourd'hui le jour du salut (Hébreux 4:7; 2 Corinthiens 6:2)?
Que nous dit-il donc ici, dans notre verset d'ouverture? Par quoi commence-t-il? "Rappelle-toi donc comment tu as reçu et entendu, et garde, et repens-toi". Il est bon de nous remémorer comment nous avons reçu l'Évangile, et aussi, de ne jamais cesser de plonger nos regards dans cette sainte parole de Dieu qui nous instruit, qui nous nourrit et nous corrige. Dans cette génération, nous acceptons mal qu'elle nous corrige, mais si Dieu ne nous corrige jamais, c'est que nous sommes des enfants illégitimes (Hébreux 12:8). Nous avons pourtant accepté qu'elle nous corrige et nous reprenne, lorsque nous nous sommes tournés vers le Christ dans la repentance. Pourquoi serait-ce différent après un certain nombre d'années de vie chrétienne?
"Heureux celui qui veille", lisons-nous encore en Apocalypse 16:15. Heureux celui qui garde; heureux celui qui tient fermement la vérité et la saine doctrine de notre Seigneur Jésus-Christ; heureux celui qui se repent et qui aime la vérité et qui marche dans la droiture. Ce n'est pas sans raison que la repentance est nommée ici; le texte parle à des chrétiens, mais à des chrétiens qui ne sont plus aussi zélés qu'au commencement; ils se sont laissés entraîner par les choses et les soucis de ce monde, et, d'une manière ou d'une autre, ils ont laissé refroidir leur amour premier pour Dieu. Nous devons évidemment nous repentir et nous abstenir de toutes ces choses "qui font la guerre à l'âme" (1 Pierre 2:11).
C'est important de rester humble, et de ne jamais oublier de quel bourbier Dieu nous a tiré, par Sa grâce seule. Cela fait partie de "veiller", car c'est facile pour nous de nous laisser endormir par notre nature humaine, qui cherche naturellement à se faire l'égale de Dieu. Avec quel sérieux et avec quel empressement devons-nous toujours revenir à la parole de Dieu! Que nous dit-elle à ce propos? Que "la grâce de Dieu nous enseigne à renoncer à l'impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété, en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre sauveur Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes œuvres".(Tite 2:12-14).
Alors veillons, parce que si nous ne le faisons pas, ce jour viendra sur nous comme un voleur. Ce jour que nous avions oublié, ou tenté d'oublier; ce jour, non seulement du retour de Christ en gloire, mais peut-être même avant cela, où notre âme nous sera reprise. C'est ici un avertissement solennel: veillons. Les exemples à ce sujet sont tellement nombreux dans les Écritures, mais qu'il nous suffise de nous rappeler les paroles de Jésus en Matthieu 26:41 : "Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation; l'esprit est bien disposé, mais la chair est faible".
Dans Sa grande bonté, Dieu nous avertit comme un père le ferait avec son enfant, afin de lui éviter un malencontreux incident. Nous sommes avertis des conséquences du péché et de la désobéissance, ou simplement du refroidissement spirituel, et l'appel à la repentance est lancé: c'est aujourd'hui le jour du salut; ne remet pas à demain de te détourner de tes péchés. D.L. Moody racontait l'histoire d'un homme qui remettait toujours à plus tard de donner sa vie à Christ, et vint le jour où la maladie se jeta sur lui, et, au moment où il aurait dû reconnaître le plus son besoin d'un Sauveur, il demanda à M. Moody de ne même pas prier pour lui. Remettre à demain la repentance qui doit être faite aujourd'hui produit un cœur endurci. C'est pourquoi nous lisons en Hébreux 4:7 que "Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs".
Si l'appel de Dieu s'est fait entendre à votre cœur aujourd'hui, en entendant un sermon, en lisant la Bible, ou simplement en lisant ces quelques lignes, ne tardez pas à venir à Lui et à répondre à Son appel. Il n'a pas besoin de nous pour nous sauver, mais Il ne s'impose pas non plus; Il offre, simplement, et par Sa grâce, qui est abondante, Il vous amènera, ou vous ramènera à la maison. Vous ne craindrez pas le voleur qui vient pour dérober, parce qu'il a été soumit une fois pour toute à la croix par notre Seigneur et Sauver Jésus-Christ. Gloire à Dieu! Notre sécurité est en Christ, et pour rien au monde, nous voudrions Le délaisser pour nous attacher à quoi que ce soit d'autre; Il est tout pour nous, et nous savons bien que, sans Lui, nous ne pouvons rien faire.
Nous nous rappelons des Écritures, et, pour ne pas les oublier, nous les lisons tous les jours, nous les gardons, nous les serrons dans notre cœur, comme le dit le psalmiste. Je médite tes ordonnances, j'ai tes sentiers sous les yeux. Je fais mes délices de tes statuts, Je n'oublie point ta parole (Psaume 119:15-16). Persévérons un jour à la fois, ne nous lassons pas de prier et de chercher la volonté de notre grand et puissant Dieu, et nous serons de ceux qui veillent. Et même si nous ne savons toujours pas quand sera le jour où notre âme nous sera redemandée, ce jour là n'en sera pas un de détresse et de mort, mais de joie et de vie éternelle en présence de Dieu et de tous Ses saints.
Que toute la gloire soit rendue à Dieu seul, dans le précieux nom de notre Seigneur Jésus-Christ, Amen.