samedi 5 mai 2018

Contradiction... Vraiment? L'Éternel fait-il acception de personne ou non?

Genèse 4:4-5 : "L'Éternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande, mais il ne porta pas un regard favorable sur Caïn et sur son offrande".
Romains 2:11 : "Car devant Dieu il n'y a point d'acception de personne".

Certains prétendent qu'il y a entre ces deux versets une contradiction flagrante. Comprenons d'abord que Jésus est venu pour sauver tous les pécheurs, sans exception. Mais tous seront jugés selon leur obéissance ou leur désobéissance, et il n'y aura point d'acception de personne. C'est pourquoi, selon Hébreux 3:15, ne nous rebellons pas lorsque la parole de Dieu nous est adressée, n'endurcissons pas nos cœurs contre ses reproches, afin de ne pas subir le sort de Caïn, qui persévéra sur la voie de la perdition plutôt que se repentir et revenir vers les bras de Dieu qui lui étaient grands ouverts.  

Reprenons au début, en Genèse 4. L'homme vient d'être chassé du jardin d'Eden. Il était fini le temps où, peu importe où il se trouvait, il n'avait qu'à tendre la main, prendre ce qui lui plaisait et la ramener à sa bouche afin d'être rassasié. L'Éternel avait en effet dit à Adam en Genèse 3:19 : "C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain". Donc Caïn fût laboureur, et Abel fût berger (Genèse 4:2). Jusque là il n'y a point acception de personne; les deux hommes travaillent et c'est à la sueur de leur front qu'ils mangent leur pain. Chaque homme avait son appel, sa destiné. Il en est de même pour nous aujourd'hui. Et la question n'est pas de savoir qui a un poste plus élevé dans la société que son frère ou sa sœur. Cela n'a aucune importance devant Dieu. Ce n'est pas ça qu'Il regarde, ce n'est pas ça qui l'intéresse. Jérémie 17:10 nous dit en effet: "Moi, l'Éternel, j'éprouve le cœur, je sonde les reins, pour rendre à chacun selon ses voies, selon le fruit de ses œuvres".

Mais poursuivons notre lecture en Genèse 4:3: "Au bout de quelque temps(...)". Ces quelques mots sont importants à ce stade de notre étude. Au bout de quelques temps, dans leur marche respective avec Dieu, dans leur appel respectif, ils se mirent à offrir chacun de leur côté des offrandes à l'Éternel. Au bout de quelques temps. 
Après un certain nombres de semaines ou d'années de marche avec Dieu, à quoi ressemblent nos offrandes lorsque nous nous présentons devant notre Créateur? Ne nous attardons pas à la forme de l'offrande, qui peut être une louange, ou encore un don aux pauvres, ou notre vie que nous prétendons offrir à Dieu comme un sacrifice vivant. Attardons-nous plutôt à nos cœurs, parce que c'est là que Dieu regarde, nous l'avons vu précédemment, afin de savoir s'il agréé ou non nos offrandes. Caïn ne pouvait pas présenter en offrande la graisse des premiers-nés de son troupeau puisqu'il était laboureur et qu'il ne possédait probablement pas d'animaux. Il offrait à Dieu ce qu'il pouvait lui offrir. Il en était de même pour son frère Abel. Alors, si chacun marchait selon son appel, pourquoi l'offrande de l'un fût-elle approuvée, et celle de l'autre, rejetée?

Nous avons un début de réponse en Genèse 4:7, lorsque l'Éternel, voyant Caïn irrité et abattu, lui dit: "Certainement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage, et si tu agis mal, le péché se couche à la porte, et ses désirs se portent vers toi; mais toi, domine sur lui". Dieu reprend Caïn en lui enjoignant de dominer sur le péché. Caïn savait parfaitement ce que Dieu voulait dire, mais était-il prêt à changer? 

Allons lire en Hébreux 11:4. Il y est écrit: "C'est par la foi qu'Abel offrit à Dieu un sacrifice plus excellent que celui de Caïn, c'est par elle qu'il fût déclaré juste, Dieu approuvant ses offrandes, et c'est par elles qu'il parle encore, quoique mort". Abel avec donc la foi, et Caïn ne la possédait pas. Loin d'avoir une contradiction dans les agissements de Dieu, nous trouvons ici qu'Il est conséquent, puisque nous savons que c'est par la foi seulement que nous sommes justifiés et que nous pouvons être en paix avec Dieu (Romains 3:28; 5:1). En Matthieu 23:35, Abel est appelé "le juste". C'est dire à quel point Dieu approuvait sa conduite.

En Jérémie 5:24, nous lisons des paroles qui représentent bien l'attitude et le cœur de Caïn lorsqu'il présentait ses offrandes à l'Éternel : "Ils ne disent pas dans leur cœur: Craignons l'Éternel, notre Dieu, qui donne la pluie en son temps, la pluie de la première et de l'arrière saison, et qui nous réserve les semaines destinées à la moisson". Nous pouvons prétendre faire l'oeuvre de l'Éternel et marcher dans notre appel sans pour autant avoir un cœur droit devant Lui. Et c'est là un danger qui guette tout chrétien tout au long de son pèlerinage terrestre. Esaïe 29:13 dira: "Quand mon peuple s'approche de moi, il m'honore de la bouche et des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi, et la crainte qu'il a de moi n'est qu'un précepte de tradition humaine". Prenons garde de ne pas être de ce peuple d'adorateur qui pense pouvoir offrir une offrande ou un sacrifice à Dieu mais à sa manière propre, en conservant un vain orgueil au cœur et en ne se purifiant pas de toutes ses souillures. Il n'y a rien de pire que de conserver un péché ou deux caché au plus profond de nous. Caïn l'a fait, avec les péchés d'orgueil, de jalousie et de colère. En cela, il ressemble au Pharisien décrit par Jésus en Luc 18:9-14. En comparant les attitudes de cœur du Pharisien et du publicain, Jésus dira du premier qu'il ne fût pas justifié comme le fût le publicain, qui s'était approché de Dieu avec humilité. 

Dans leur offrande respective, un point primordial séparait les deux frères: l'un (Caïn) prétendait plaire à Dieu sans la foi, en ne Lui présentant pas le meilleur de ce qu'il possédait, car il est simplement dit qu'il offrit à l'Éternel une offrande "des fruits de la terre", et non pas de ses meilleurs fruits, comme si Dieu pouvait se contenter des restes que nous avons à lui offrir, tandis que l'autre (Abel) offrit à Dieu le meilleur de ce qu'il possédait, tel que Dieu le prescrira plus tard aux Hébreux par Moïse. Caïn offrait à Dieu pour bien paraître, par apparence de piété, mais avoir la prétention de servir Dieu en apparence alors que le cœur n'y est pas est un péché, car cela est aussi de "prendre le nom de Dieu en vain" (Exode 20:7). Il ne nous est pas dit combien d'offrandes Caïn et Abel présentèrent à l'Éternel, mais nous pouvons deviner qu'à chaque fois, Caïn espérait être agréé plus que ne l'était son frère, comme si accomplir l'oeuvre de Dieu se faisait dans la rivalité plutôt que dans la collaboration les uns avec les autres. Comme si l'un devait chercher à être plus grand que l'autre dans le ministère que le Seigneur lui a confié. Nous ne pouvons pas servir Dieu sans humilité, et Caïn représente cette partie de nous qui aimerait bien parfois, ou trop souvent, prendre une partie de la gloire qui ne revient qu'à Dieu seul. Pourtant, les orgueilleux n'obtiennent pas le royaume des Cieux, et leur chute est, et sera terrible (Proverbes 29:23; Actes 12:21-23).   

Que cela nous enseigne que nous ne pouvons pas tromper Dieu. Nous ne pouvons pas le servir en apparence seulement. Un jour ou l'autre, notre supercherie sera révélée, et des comptes devront être rendus. Lorsque Dieu nous reprend, comme il le fît avec Caïn, ne faisons pas comme si nous n'avions rien entendu. Réfléchissons à ceci: Pourquoi Caïn en voulait-il à son frère plutôt qu'à lui-même? Si Dieu n'agréait pas son offrande, Abel en était-il responsable? Non! Caïn aurait dû entrer en lui-même et reconnaître son état d'homme pécheur et irrésolu, et se repentir de cette condition, avant qu'il ne soit trop tard. Mais il ne le fit pas, et nous connaissons la suite de sa vie. Il reçut le salaire de son égarement, car il s'était placé lui-même sous le jugement en refusant la main du pardon tendue vers lui 

Hébreux 4:16 : "Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d'obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins". Trop souvent, ce verset est pris au sens temporel du terme. Nous pensons à nous approcher de Dieu pour être secourus dans nos besoins financiers ou encore pour être guéris de certains problèmes de santé, mais nous devrions toujours penser spirituellement en premier: approchons-nous donc du trône de la grâce afin d'être secourus de nous-mêmes et de nos pensées qui font la guerre à l'âme. Ce n'est pas inutilement qu'il est fait mention dans ce verset de miséricorde et de grâce. Dans Sa miséricorde, Dieu veut nous pardonner, et dans Sa grâce, Il veut nous purifier. Examinons notre conduite à la lumière de la Parole de Dieu; si nous constatons que nous sommes comme Caïn sur une voie que Dieu n'approuve pas, repentons-nous immédiatement! Ne soyons pas grands à nos propres yeux au point de n'être plus capables de prendre les reproches que Dieu nous adresse lorsque nous ouvrons Sa parole. Il est vrai qu'il est plus aisé de reconnaître les péchés de notre prochain que les nôtres, mais Dieu n'approuve pas une telle attitude! Ne nourrissons pas nos convoitises coupables, mais amenons toute pensée captive à l'obéissance de Christ. Même si ce n'est pas dans l'ère du temps, agissons comme le publicain de la parabole de Jésus en Luc 18:10-14; humilions-nous dans le Seigneur afin d'être élevés par Lui au temps convenable. 

Que toute la gloire soit rendue à Dieu seul, Amen.

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