Nous connaissons tous l'histoire de Joseph, comment il se retrouva en
Égypte à cause de la jalousie de ses frères qui le vendirent à des
Ismaélites. Avant toutes ces choses, Joseph avait eu des songes, des
révélations de la part de Dieu. Il n'en comprenait peut-être pas le sens
exact, mais il savait que Dieu l'appelait à de grandes choses. Joseph
était un jeune homme fidèle dans l'obéissance à Dieu. Il tenait ferme
dans ce qu'il savait être juste, et ses principes de vie n'étaient pas
dictés par sa nature charnelle. Sans le savoir, Joseph se dirigeait tout
droit vers des épreuves pires encore que celle d'avoir été vendu par
ses propres frères. Sa foi serait éprouvée durement, ses convictions
également, et au milieu de tout cela, il apprendrait à ne faire
confiance qu'en Dieu seul. Car Dieu ne peut pas utiliser les chrétiens
qui le sont en paroles seulement; même le diable se voit juste et bon
chrétien! Notre Père céleste regarde à la foi, Il la teste, Il la
purifie, Il nous corrige, Il nous redresse, Il nous transforme et en son
temps, Il peut nous utiliser pleinement, dans les œuvres qu'Il a
préparé d'avance afin que nous les fassions.
Transportons-nous
en Égypte. Joseph vient d'être revendu par les Ismaélites à Potiphar, le
chef des gardes et officier de Pharaon. Il est dit en Genèse 39: 1-5
qu'après tout cela, "on fit descendre Joseph en Égypte; et Potiphar,
officier de Pharaon, chef des gardes, égyptien, l’acheta des Ismaélites
qui l’y avaient fait descendre. L’Éternel fut avec lui, et la prospérité
l’accompagna; il habitait dans la maison de son maître, l’égyptien. Son
maître vit que l’Éternel était avec lui, et que l’Éternel faisait
prospérer entre ses mains tout ce qu’il entreprenait. Joseph trouva
grâce aux yeux de son maître, qui l’employa à son service, l’établit sur
sa maison, et lui confia tout ce qu’il possédait. Dès que Potiphar
l’eut établi sur sa maison et sur tout ce qu’il possédait, l’Éternel
bénit la maison de l’égyptien, à cause de Joseph; et la bénédiction de
l’Éternel fut sur tout ce qui lui appartenait, soit à la maison, soit
aux champs".
La première épreuve de la foi de Joseph se
trouve là, dans cette prospérité soudaine. Joseph ne venait pas
nécessairement d'une famille pauvre, mais ses frères étaient des
bergers. Il n'était donc pas habitué au luxe et à l'étalage de richesse
qu'il voyait en Égypte. Il est très probable qu'il habitait près du
palais royal, étant donné la situation de son maître auprès de Pharaon.
Donc tous les jours il devait être témoin des péchés qui s'y
commettaient; des excès du manger et du boire à la luxure et à
l'adoration de toute sortes d'idoles faites de mains d'homme. Mais il
est clair qu'en tout cela, il résolut en son cœur de ne pas se souiller.
Bien des années plus tard, le prophète Daniel fût déporté à Babylone et
prit la même résolution, de ne pas se souiller avec les mets du roi,
c'est-à-dire avec les péchés de ce monde, mais chaque jour, il priait
son Dieu, seul dans sa chambre, et c'est de là qu'il tirait sa force de
résister au péché.
Le maître de Joseph était content de lui,
tellement qu'il ne lui interdisait rien dans sa maison, hormis sa femme!
Il eut été facile à ce moment-là pour Joseph de se détourner de la voie
divine pour suivre celle des richesses de ce monde. Mais ce qu'il
faisait, il le faisait pour obéir à Dieu. Il n'avait pas de Bible sous
la main, et pour cette raison, nous pouvons penser que c'était plus
difficile d'obéir à Dieu en ces temps-là que pour nous aujourd'hui, qui
avons accès à tout moment à Sa parole. Pourtant, quel exemple de
fidélité il nous a laissés! Car c'est comme s'il l'avait lu que Joseph
obéissait à ce que Jésus dira un jour : "Ne vous amassez pas des trésors
sur la terre, mais amassez-vous des trésors dans le ciel, car là où est
ton trésor, là aussi sera ton cœur." Et à ce que l'apôtre Paul dira en
Colossiens 3:22-25 : "Serviteurs, obéissez en toutes choses à vos
maîtres selon la chair, non pas seulement sous leurs yeux, comme pour
plaire aux hommes, mais avec simplicité de cœur, dans la crainte du
Seigneur. Tout ce que vous faites, faites-le de bon cœur, comme pour le
Seigneur et non pour des hommes, sachant que vous recevrez du Seigneur
l’héritage pour récompense. Servez Christ, le Seigneur. Car celui qui
agit injustement recevra selon son injustice, et il n’y a point
d’acception de personnes."
La justice et la droiture d'un homme
ne doivent pas dépendre de ses circonstances. Mais quelles sont ses
convictions, et sur quoi sont-elles basées? Au milieu de toute cette
abondance, survint une autre épreuve pour Joseph. La femme de son maître
voulut coucher avec lui. La sensualité. Combien d'hommes et de femmes
sont sous le joug de ce péché de nos jours! Mais Joseph n'était pas
homme à se vautrer dans cette boue-là. Plusieurs jours durant, la femme
de son maître le harcela et le tenta, disant : Couche avec moi! Mais
Joseph refusait de pécher. Il résistait au mal, mais le mal ne fuyait
pas pour longtemps. Comprenons qu'il avait affaire à un animal en rut!
Et même pire! Aux yeux de Dieu, tous ces hommes et ces femmes qui se
laissent aller à leurs envies de luxure ne valent pas mieux que des
animaux, car au moins, les animaux, eux, le font par obéissance. Au
temps fixé par Dieu, ils se reproduisent afin de perpétuer leur race.
Mais les pécheurs telle la femme de Potiphar n'ont aucune obéissance à
Dieu. Ils n'ont aucune morale, aucune crainte de Dieu, et ils se
laissent aller à leurs envies les plus illégitimes; ils auront la fin
qu'ils méritent s'ils ne se repentent pas. Joseph craignait Dieu, et non
les hommes. Aussi lui résistait-il, disant : "Comment ferais-je un
aussi grand mal et pécherais-je contre Dieu?"
L'ennemi séduit
pour mieux accuser. Et là, avec la séduction, il venait de frapper un
mur. Mais il n'abandonne pas si facilement. Il veut détruire ceux et
celles qui sont destinés à l’œuvre de Dieu. Car ultimement, il veut
détruire l’œuvre de Dieu. C'est un combat de tous les instants. Nous
sommes des soldats, et nous sommes en guerre. Restons éveillés, et
prions. Soyons ainsi constamment en contact avec le Très-Haut, car nous
ne luttons pas avec des armes de ce monde, ni avec notre propre force.
Mais c'est le sang de Jésus qui nous fortifie et qui nous donne la vie.
Réfugions-nous dans ses blessures, et soyons sur nos gardes. Résistons
au mal, par la foi en Christ. Car comme pour Joseph, le diable veut nous
détruire, il veut nous ravir notre
témoignage, il veut nous empêcher d'être des lumières dans le monde en
éteignant l'Esprit de Dieu, qui doit briller en nous par Jésus
ressuscité. Il sait que le Père ne retournera pas
Jésus-Christ une deuxième fois pour mourir sur la croix, c'est la raison
pour
laquelle il s'efforce de détruire ceux qui sont ses disciples; ceux qui
perpétuent son message de vérité en proclamant sa parole, mais
surtout, en la mettant en pratique.
L'ennemi n'en avait pas
terminé avec Joseph. Ce jour-là, la diablesse s'était parée de ses plus
beaux atours et elle avait mis son meilleur parfum. Cette fois-ci, il ne
pourra pas me résister, qu'elle se disait. Elle attendait toujours
l'occasion favorable. Aussi lorsque Joseph entra dans la maison pour
faire son ouvrage, et qu'ils étaient seuls, elle le harcela de nouveau,
plus violemment que jamais, lui arrachant même son vêtement : "Couche
avec moi!" NON! Et Joseph s'enfuit en courant de la maison, loin de
cette maudite!
Mais son sort en était jeté. Que vaut la parole
d'un esclave? Et que vaut la parole d'un esclave vis-à-vis celle de la
femme de son maître? Évidemment, Potiphar crut la parole de sa femme,
qui s'était transformée d'agresseur en victime... Joseph fut donc jeté
en prison pour le seul crime de n'avoir pas voulu pécher contre Dieu en
couchant avec la femme de son maître! Quelle épreuve! Nous voyons ici
plusieurs chrétiens modernes demander à Dieu : C'est comme cela que tu
récompenses ma fidélité? Si c'est cela être chrétien, moi j'abandonne!
Combien de supposés chrétiens ont agi de cette manière, dès qu'est
survenue la première épreuve, eux qui sont souvent trompés par de faux
enseignements sur la prospérité! Mais jamais le Seigneur ne nous a dit
que notre pèlerinage sur terre serait facile. Au contraire, c'est un
chemin difficile que celui de la foi, et peu s'y engagent réellement.
C'est une chose d'y mettre un pied, mais c'en est une autre d'y marcher
sérieusement! Souvenons-nous des paroles de Job, après ses tribulations :
"Mon oreille avait entendu parler de toi, mais maintenant mon œil t'a
vu". Pourtant, avant tout cela, Job était un homme de foi, un homme
juste et intègre; il craignait Dieu. Son témoignage nous démontre
comment Dieu s'est servi des épreuves pour le justifier en le
dépouillant de lui-même et en lui faisant rechercher sa face et son
soutien, en toutes choses. Les chrétiens doivent être de cette espèce de
caméléon qui prend la couleur de la branche sur laquelle il se tient.
Plus nous nous tiendrons près de Jésus, plus il nous transformera et
nous rendra à l'image et à la ressemblance de notre Créateur. C'est le
plan de Dieu.
Nous pouvons supposer que Joseph se
questionnait sur sa situation, se demandant où Dieu voulait en venir
avec tout ce qui lui arrivait. Comme ils étaient loin ces songes qui
semblaient lui promettre un avenir glorieux! Que pouvait-il faire, dans
cette prison? Quelle utilité cela avait-il? Lorsque nous lisons en
Genèse 40 : 14 sa demande au chef des échansons : "Souviens-toi de moi,
quand tu seras heureux, et montre, je te prie, de la bonté à mon égard;
parle en ma faveur à Pharaon, et fais-moi sortir de cette maison", nous
comprenons qu'il désespérait de ne jamais sortir de là! Car quoique
l'Éternel était encore avec lui et qu'il lui avait pratiquement été
donné le commandement de la prison, il demeurait un prisonnier!
Sans
comparer leur situation avec celle de Joseph; combien d'hommes et de
femme sont aujourd'hui prisonniers de ceci ou de cela. Aux yeux des
autres, ils ont tout ce que pourrait désirer un homme, mais en réalité,
ils ne sont pas libres. Nous dirions qu'ils sont comme dans une prison
de luxe. Malgré ce qu'ils possèdent, ils ne voient jamais l'étoile du
matin, la lumière du monde, la liberté que donne Jésus. Ils aspirent à
mieux, même s'ils ne savent pas quoi et où chercher! Cette recherche est
légitime et voulue de Dieu. Quelqu'un disait un jour qu'il existe dans
notre cœur un vide qui a exactement la forme de Dieu, et rien ni
personne ne pourra combler cet espace, sinon Dieu lui-même!
Malgré
tout, Joseph accomplissait son nouveau travail avec droiture. Et comme
nous l'avons vu plus haut, lorsque l'occasion s'est présenté, - après
lui avoir expliqué son songe - il demanda au chef des échansons de
parler en sa faveur au Pharaon, afin de le faire sortir de cette prison.
Mais nous lisons en Genèse 40 : 23 un verset tout court qui dit ce qui
suit : "Le chef des échansons ne pensa plus à Joseph. Il l’oublia". Les
jours et les mois passèrent. Nous pouvons imaginer Joseph sortant chaque
jour dans la cour, cherchant un espace où il pourrait être seul avec
son Dieu dans la prière. Les mois se transformèrent en année, mais la
foi de Joseph devenait de plus en plus ferme, car plus il passait du
temps avec Dieu, plus il comprenait qu'il ne devait rien attendre des
hommes. Dieu donne la vision, et Il donne la provision. Joseph comprit
que nous ne sommes que des instruments dans les mains du Créateur, et la
toute la gloire lui revient.
Un jour, Pharaon eut un songe, et
comme personne ne pouvait le lui expliquer, le chef des échansons se
souvint de Joseph, et il le recommanda au Pharaon. Au temps fixé par
Dieu, quand Il eut transformé Joseph, lorsqu'il fut prêt pour la
glorieuse mission divine qui lui avait été confiée, il fût convoqué
auprès de Pharaon, et Dieu lui donna l'explication du songe, qu'il
transmit à Pharaon.
Ne plaçons pas notre confiance dans les
hommes. Nous serons amèrement déçus. Gardons nos yeux fixés sur notre
Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Il ne nous oublie pas. Il ne casse pas
le roseau courbé, mais Il le relève et lui redonne du courage. Nous
lisons en Ésaïe 49: 15 : "Une femme oublie-t-elle l’enfant qu’elle
allaite? N’a-t-elle pas pitié du fruit de ses entrailles? Quand elle
l’oublierait, Moi je ne t’oublierai point". Quelle merveilleuse promesse
de notre Créateur! Nous n'avons rien fait pour mériter tout cet amour
qu'Il nous porte, et nous ne pourrons jamais rien faire non plus.
Saisissons-nous en par la foi en Jésus, plaçons notre confiance en Lui
seul, et en son temps, Il fera toutes choses bonnes et utiles pour nous.
Car comme le dit ce verset bien connu de Romains 8 : 28, toutes choses
concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés
selon son dessein.
Après toutes ces choses, Pharaon lui-même
reconnut que personne en Égypte n'était aussi intelligent et sage que
Joseph. Comprenons que cette sagesse n'était pas sienne, mais elle
venait de l'Esprit de Dieu qui habitait en lui. Aussi Pharaon l'établit
sur sa maison, et tout le peuple devait lui obéir. Nous lisons la suite
en Genèse 41 : 42 : "Pharaon ôta son anneau de la main, et le mit à la
main de Joseph; il le revêtit d’habits de fin lin, et lui mit un collier
d’or au cou. Il le fit monter sur le char qui suivait le sien; et l’on
criait devant lui: A genoux! C’est ainsi que Pharaon lui donna le
commandement de tout le pays d’Égypte".
Cela ne nous
rappelle-t-il pas quelque chose? Le père fit exactement la même chose
dans la parabole du fils prodigue, lorsqu'il vit son fils perdu. Nous
lisons en Luc 15 : 22 : " Apportez vite la plus belle robe, et l’en
revêtez; mettez-lui un anneau au doigt, et des souliers aux pieds".
Joseph n'était pas un rétrograde comme l'était le fils prodigue, mais
tout comme lui, il venait de traverser la vallée de l'ombre de la mort.
Les tribulations étaient derrière lui; par la grâce de Dieu, il avait
triomphé d'elles, et maintenant l'heure était venue où Joseph revêtait
les habits de la récompense divine. Alors même que Pharaon lui ôtait ses
haillons et le revêtait de ses plus beaux habits, c'est comme si
l'Éternel en faisait tout autant, spirituellement parlant. Il était
reconnu que la justice de Dieu était en lui, alors qu'il revêtait les
vêtements blancs. Et lorsque Pharaon lui mit un collier d'or, il fut
reconnu que l'autorité de l'Éternel était en lui. Rien ni personne ne
pouvait l'arracher de sa main, et ce ne fût pourtant pas faute
d'essayer! Et en le faisant monter sur un char, on ne lui redonnait pas
seulement sa liberté personnelle, mais Dieu ouvrait en même temps devant
lui toutes grandes les portes de sa Splendeur. Il fit pleuvoir sur
Joseph une pluie de bénédiction. Il a été humilié, mais il a appris la
soumission, et il a été sanctifié, non pas à cause de ses propres
actions, mais par la grâce seule de Dieu le Père, qui l'accompagna tout
au long de ses épreuves.
Il est bon que nous prenions
exemple sur de tels hommes de foi dans notre propre cheminement
spirituel. Ils sont la preuve que Dieu n'abandonne jamais ceux qui lui
font confiance, en toutes choses. Ne l'insultons pas en doutant pas de
sa force et de sa puissance! Quoi! notre Père céleste serait-Il plus
petit que nos tribulations? Soumettons-nous à Lui, car c'est là qu'Il
nous fait grâce en abondance! Soumettons-nous, en Lui laissant les
guides de notre vie, et Il nous fera du bien, car Il nous conduira à bon
port!
Seigneur Jésus, nous te prions de bien vouloir nous
regarder et de répondre favorablement à notre prière. Au milieu de ce
monde perdu, nous voulons devenir des Joseph. Aide-nous à combattre, à
résister, non seulement au mal qui nous entoure, mais à nous-mêmes, car
personne n'est bon, et le bien ne vient pas de nous. Nous reconnaissons,
Père Éternel, que toi seul est bon et digne de confiance. C'est
pourquoi nous laissons aux hommes ce qui est aux hommes, et nous allons
d'un pas ferme vers toi, par la foi en Jésus-Christ notre sauveur et
rédempteur. Nous nous saisissons de ses promesses et de ses paroles, et
nous te remercions pour toutes les fois où tu nous reprends et nous
corrige, car c'est ainsi que tu purifies notre foi, afin qu'elle ne
consiste plus en paroles seulement, mais qu'elle repose réellement sur
le Roc solide et inébranlable, Jésus-Christ. Il est écrit dans ta parole
que le juste vivra par la foi, et la foi vient de Toi, nous n'avons
donc rien à nous glorifier! Que ton Nom soit loué et béni! Nous te
remercions de l'amour que tu nous portes, et quoique nous ne méritions
rien, tu nous donnes tout en Jésus-Christ. Nous croyons que tu fais
toutes choses bonnes en ton temps, aussi, nous te prions de nous donner
la patience d'attendre l'accomplissement de tes promesses, en
persévérant, étant remplis de zèle pour te servir, car la persévérance
produit la victoire, et la victoire produit l'espérance, et cette
espérance ne nous trompe pas, car elle se trouve en ton amour, Ô Dieu,
que tu as répandu en nous par ton Saint-Esprit. Ô Dieu, que la gloire te
soit rendue, aujourd'hui et éternellement, Amen.
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