La pitié pure vient d'un cœur sincère qui vit que pour les autres, dans
un abandon total de soi-même. Délaisser sa propre vie, ses propres
ambitions pour vivre pour les autres seulement. Cela nécessite de
n'avoir aucun égoïsme; mépriser son propre corps. L'apôtre Paul dira
dans une de ses lettres qu'il traite durement son corps, le tenant
assujetti afin de n'être pas rejeté après avoir prêché aux autres.
Quelle importance que cette maitrise de soi! Les autres doivent passer
en premier partout et en tout temps. L'amour propre n'existe plus, il
s'est évanoui dans le temps. Les autres doivent devenir notre seule
raison de vivre. C'est bien l'exemple que nous a laissé le Seigneur
Jésus-Christ; les apôtres et tous les autres qui ont vécu comme Christ a
vécu. Du haut de sa croix, méprisant ses souffrances, Jésus avait
encore pitié de la race humaine. Il demandait au Père de nous pardonner.
L'apôtre Paul, malgré ses souffrances, et même pendant qu'il était
enchaîné dans une prison, n'avait qu'une idée en tête: avoir pitié de
son prochain et travailler à les amener à croire en Christ.
Pour
parvenir à cette pitié, il faut avoir une solide discipline et une
solide maitrise de soi. La nature humaine doit être complètement morte,
de sorte qu'elle n'aura plus d'emprise sur nous. Si nous n'avons pas
pitié des autres, Dieu non plus n'aura pas pitié de nous. Mais dans
notre grande abondance - spirituelle ou matérielle - comment
pouvons-nous imaginer ce qu'est une pitié pure? Comment vais-je pouvoir
vivre cette pitié? Cela semble impossible d'en connaître toute la
profondeur, toutes ses limites. Ses limites ne nous appartiennent pas,
bien sûr, seul le Seigneur Jésus-Christ peut nous les faire vivre.
Il
faut que je m'arrête, que je réfléchisse au don de soi que le Seigneur
Jésus-Christ m'a laissé comme exemple. Un exemple pur et sans tache dans
un don de soi absolu. L'apôtre Paul nous exhorte à être uni de cœur et
d'esprit lorsque nous faisons appel à Jésus pour le bien d'un de nos
semblables. Il ne doit pas y avoir d'indifférence ni d'orgueil. C'est
dans la soumission et avec un cœur pur que je dois implorer l'aide de
Dieu. Je ne connais peut-être pas la souffrance, pourtant, certains qui
en sont affligés s'enlèvent même la vie! Le désespoir les pousse à
commettre l'irréparable. Et si j'avais eu pitié d'eux, est-ce qu'ils en
seraient arrivés là? Le Seigneur Jésus-Christ serait peut-être
intervenu? Il ne m'importe pas de savoir à travers la prière de qui le
Seigneur Jésus-Christ va faire la guérison. Je ne dois pas non plus
chercher à voir cette guérison; le Seigneur Jésus agi quand il le veut
et comme il le veut. Il n'a pas besoin de moi pour agir, ce qui
m'importe donc, c'est d'avoir pitié de mon prochain. Une pitié profonde
et sincère appuyée par l'amour. Je ne dois pas rester insensible devant
la souffrance, ni chercher à ne pas la voir. Je ne dois pas vivre pour
moi-même comme si j'étais seul. Refuser de voir la souffrance des autres
reviens à refuser les souffrances du Christ, lui qui a souffert pour
moi sans avoir jamais commis le mal. Il ne voulait que le bien de
l'humanité entière!
Toi Seigneur Jésus-Christ, qui était dans la
présence de Dieu, tu t'es soumis à ton Père et ceci, dans une pitié et
avec un amour parfaits, tu as accepté de souffrir pour nous racheter de
la mort qui nous détenait en son pouvoir. Tu peux donc intervenir auprès
de ceux qui souffrent puisque tu as le pouvoir de les libérer de tout
ce qui les afflige. Tu connais leur désespoir et leur affliction.
Deutéronome
15: 9 (...)Gardes-toi d’avoir un œil sans pitié pour ton frère indigent
et de lui faire un refus. Il crierait à l’Éternel contre toi, et tu te
chargerais d’un péché.
Pensons à ceux qui s'enlèvent la vie parce
que leurs parents n'ont pas eu pitié d'eux en se divorçant. Les
personnes âgées qui font de même parce que leurs enfants les
abandonnent. La souffrance est grande sur la terre; l'amour de soi-même a
pris le dessus sur l'amour pour notre prochain. Mais si je vivais avec
la pensée du Christ, mon cœur ne s'endurcirait pas devant toute cette
souffrance. Je devrais intervenir de toutes les façons possibles,
surtout spirituellement, pour le bien de mon prochain. Je devrais
inciter les miens à avoir pitié des autres. Si je n'ai pas pitié des
autres, le Seigneur Jésus n'aura pas pitié de moi non plus lors de mon
dernier jour. Toutes sortes de raisons se présentent à moi pour ne pas
vivre pour les autres. Pourtant, des millions de personnes souffrent
cruellement sur terre. Est-ce que cela ne me ferait rien? Serais-je
endurci devant cette cruauté? Peut-être que je pense que, tant que moi,
je suis sauvé, les autres ont peu d'importance... Mais c'est de se
tromper soi-même que de penser de cette façon. Si je suis habitué de
faire tout ce qui me plaît, que dois-je faire pour me mettre à vivre
pour les autres, comme Jésus l'a fait avant moi? Bien sûr, prions, et
ayons une solide maitrise de soi en s'imposant une sévère discipline. Ça
prend un changement complet de vie! Je ne peux pas avoir l'amour du
Christ en moi si je suis sans pitié des autres.
Que notre
Seigneur Jésus, par le Saint-Esprit, nous convainc de l'importance de
nous ouvrir sur la misère autour de nous et de sortir de notre égoïsme
qui nous empêche de réellement marcher comme Christ a marché avant nous,
Amen.
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