samedi 11 mars 2017

Ô Dieu, mon Dieu par Martin Luther

Nous savons comment Martin Luther a, de son temps, résisté aux attaques de l'Église de Rome et est demeuré ferme dans la vérité biblique, au risque de perdre sa vie. Prenons exemple sur sa hardiesse; l'ennemi de nos âmes n'a pas changé d'un iota. Il est tout aussi rusé, et il ne manque pas de méthode pour essayer de nous faire revenir en arrière et rejeter le salut, par crainte de ce que les hommes peuvent penser de nous. Jésus l'a dit de son temps; ils seront nombreux ceux qui vont arpenter le chemin large et facile. Mais ce chemin conduit à l'enfer éternel! Résistons avec une foi ferme et gardons les yeux fixés sur Jésus-Christ, restons sur le chemin étroit, où notre nature humaine n'est pas dorlotée et où nous devons sans cesse courber le dos, nous humiliant devant Dieu et devant les hommes. Nous sommes petits, mais le Dieu que nous servons est grand et majestueux. Amen!

Lorsque l'empereur Charles convoqua Martin Luther à la diète de Worms, où il pût y plaider sa cause, il écrivit à Spalatin: "Vous désirez savoir ce que, sans préjudice de l'Évangile et du bien public, je compte faire si l'empereur Charles me cite devant lui, puisque vous voyez que mes ennemis poussent cette affaire. Je réponds que si l'on me cite, je me ferai traîner malade à Worms, si je ne puis m'y rendre bien portant. Car il est certain que ce sera Dieu qui m'appelle, si l’empereur m'ordonne de comparaître. Que si l'on veut user de violence envers moi (ce à quoi je m'Attends, car je présume que ce n'est pas pour me convaincre par des preuves qu'on exige ma comparution), c'Est à Dieu qu'il faudra que je me recommande. Celui qui a préservé les trois jeunes Hébreux dans la fournaise ardente, vit et règne encore aujourd'hui. S'Il ne lui plaît pas de conserver mes jours, qui suis-je pour me plaindre, alors que Christ est mort chargé d'ignominie, en scandale à tous, et à la ruine de plusieurs? Attendez tout de moi, mais non pas que je fuie, ni que je me rétracte. Je ne veux point fuir, rétracter moins encore, j'en prends à témoin mon Sauveur, sur le secours puissant duquel je compte. Car je ne pourrais faire ni l'un ni l'autre, sans mettre en danger mon âme et le salut de beaucoup de mes frères".

En chemin vers la diète, il prêcha dans quelques villes, sans s'inquiéter des menaces pour sa vie. En effet, plusieurs craignaient que des cardinaux et des évêques, qui se trouvaient en grand nombre à la diète de Worms, ne lui fissent subir le même sort qu'à Jean Huss: le feu du bûcher. Mais Luther répondit à ces craintes: "Quand ils allumeraient un feu, dont les flammes s'élevassent au ciel, depuis Worms jusqu'à Wittemberg, néanmoins je ne reculerai pas, mais j'entrerai hardiment dans la gueule et entre les grandes dents du redoutable Béhémoth, confessant Christ et mettant en Lui toute ma confiance". Il tomba même tellement malade que l'on craignit pour ses jours. Mais Christ est vivant, et Il le délivra de toutes les menaces. Alors qu'enfin arrivé à Worms, on lui demanda de rétracter ses écrits; il répondit en toute humilité: "Pour ce qui est de savoir si je maintiens tout ce que j'ai dit, ou si je le rétracte: c'est là une question qui concerne la foi et le salut de l'âme, et il serait d'autant plus téméraire d'y répondre inconsidérément, qu'il s'agit ici de la Parole de Dieu, objet digne de notre plus profonde vénération, et le plus grand trésor qu'il y ait au ciel et sur la terre. Car je pourrais, en m'avançant légèrement, rester en deçà des bornes de la vérité, ou en dépasser les limites, et encourir ainsi le jugement que Jésus-Christ a prononcé, disant: Que celui qui le reniera devant les hommes, il le reniera aussi devant son Père céleste. En conséquence, je supplie humblement votre Majesté impériale, de m'accorde quelque délai, afin que je puisse répondre, en sûreté de conscience et à la gloire de la Parole de Dieu, aux questions qui m'ont été proposées."

Retiré chez lui, il s'adressa à Dieu en ces termes, que nous devrions tous reprendre dans notre combat spirituel aujourd'hui: "Dieu tout-puissant et éternel, quelle chose étrange que le monde! Comme ils ouvrent la bouche aux gens! Qu'il u a peu de confiance en Dieu dans l'âme de l'homme! Combien la chair est frêle et délicate; combien le diable est actif et puissant dans ses émissaires et dans les sages selon le siècle Quel pauvre appui que le monde; qu'il est prompt à retirer sa main pour poursuivre sa route, la route large, le chemin battu, qui conduit aux enfers, demeure des impies; n'estimant que ce qui est brillant à l’œil et magnifique, grand et puissant d'apparence extérieure! Ah, si c'est là que je dois tourner mes regards, alors c'en est fait de moi, la cloche de mes funérailles est fondue, l'arrêt est prononcé! Ah Dieu! mon Dieu, mon Dieu! Assiste-moi en dépit de toute sagesse humaine, assiste-moi, Tu le peux, Toi seul Seigneur. C'est Ta cause, ce n'est pas la mienne. Pour moi, qu'aurais-je à faire ici, et qu'ais-je à démêler avec les grands de la terre? Et moi aussi, j'aimerais à voir des jours heureux, à mener une vie paisible et tranquille. Mais c'est Ta cause Seigneur, Ta cause juste et éternelle: assiste-moi, Dieu fidèle, qui est d'éternité en éternité; car je ne compte pas sur les hommes. Je le ferais en vain, car tout ce qui est chair est vanité!
Ô Dieu, mon Dieu! Ne m'entends-tu pas, ô mon Dieu? Sommeilles-tu? Non, Tu ne sommeilles pas, seulement Tu me caches Ta face. M'as-tu choisi pour cette oeuvre (je sais que Tu m'as choisi), alors fais-moi sentir Ta force, et aide-moi de Ta lumière, car jamais je n'avais songé à résister à de si grands seigneurs, jamais je n'en avais conçu le dessein. Ô Dieu, assiste-moi donc au nom de Ton cher Fils Jésus-Christ, lequel doit être ma retraite, mon refuge, ma forteresse assurée, par la vertu et l'efficace du Saint-Esprit. Seigneur, pourquoi tardes-tu?! Ô mon Dieu, où es-Tu? Viens, viens, je suis prêt à donner même ma vie, docile comme un agneau. Car ma cause est juste et la Tienne, et je ne veux pas me séparer de Toi éternellement. Telle est ma ferme résolution; qu'elle soit scellée en Ton nom! Le monde ne peut forcer ma conscience, fût-il autant de diables. Quant à mon corps, qui cependant est Ton ouvrage et l'oeuvre de Tes mains, qu'il périsse s'il le faut, et qu'il soit réduit en poussière, pourvu que Ta parole et Ton Esprit me soient propices. Aussi ne s'agit-il que du corps, l'âme est à Toi, elle t'appartient, et elle demeurera avec Toi. Amen. Que Dieu me soit en aide! Amen."

Que le Seigneur nous vienne en aide et nous donne la force de continuer de marcher fidèlement en Christ dans ce monde qui agit comme si Dieu n'existait pas, Amen.

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