samedi 18 avril 2020

Apportez des paroles!

"'Apportez avec vous des paroles, et revenez à l’Éternel. Dites-lui: pardonne toutes les iniquités, et reçois-nous favorablement! Nous t’offrirons, au lieu de taureaux, l’hommage de nos lèvres" (Osée 14:2).

C'est ici une exhortation à la repentance, comme on en trouve beaucoup dans la Bible. Israël, peuple de Dieu, qui avait vu Sa main à l'œuvre de manière tellement miraculeuse, s'était pourtant tourné vers la chair (donne-nous un roi comme les autres!) et idolâtrait les œuvres de ses mains, et ne souciait plus de ses péchés. Cette exhortation était probablement, pour plusieurs, l'exhortation de la dernière chance. En effet, nous ne connaissons pas le jour où notre dernier souffle nous sera redemandé, et nous devons considérer cet aujourd'hui dans lequel nous vivons comme étant peut-être le dernier. Sommes-nous prêts? Il est facile de répondre oui à cette question, comme il peut être possible et aisé de retourner dans le monde, avec la mentalité du monde, après avoir connu Dieu. 

En Osée 13:9, l'Éternel explique à Israël ce qui a causé sa ruine: "c'est que tu as été contre moi, contre celui qui pouvait te secourir". Mais comment cela peut-il se faire? Il est de ces choses qui nous semblent anodines et qui, pourtant, nous éloignent de Dieu. Un peu de désobéissance ici, un peu de volonté personnelle à la place de la volonté de Dieu, et un peu de négligence spirituelle là, et bientôt, le nommé chrétien devient un "chrétien" du monde. Vous regardez sa conduite hors de l'église et vous regardez celle du païen, et vous n'y voyez, malheureusement trop souvent, aucune différence. C'est ainsi que, sans même le vouloir, ils s'élèvent contre Dieu. À cause de leur orgueil, Ils ont fait taire leur conscience qui les accusait. Pire encore, ils en viennent à utiliser la parole de Dieu pour le faire. Ils se trouvent des versets qui parlent de liberté en Dieu, et, se croyant libres, ils sont pourtant esclaves de ce qui les perds. L'apôtre Pierre dira en effet que "chacun est esclave de ce qui a triomphé de lui" (2 Pierre 2:19). Ces gens sont les plus difficiles à rejoindre pour un véritable chrétien, parce qu'ils n'ont aucune humilité. Ils se voient parfaits et sauvés tels qu'ils sont, car, disent-ils, Dieu m'aime comme je suis, et ils voient tout reproche de leur conduite comme un "jugement". Et ils ont raison en partie, parce qu'en réalité, c'est leur conscience qui les accuse une fois de plus, mais ils ne veulent pas l'entendre. C'est le malheureux état des "chrétiens" tièdes, qui seront "vomis de la bouche de Dieu" s'ils ne se repentant pas (Apocalypse 3:16).

Ce n'est pas sans raison qu'il est écrit en Ecclésiaste 10:1 que "les mouches mortes infectent et font fermenter l'huile du parfumeur (...)". Les mouches représentent évidemment le péché; péché qui fait perdre l'onction de l'Esprit, qui sera remplacé par ces chrétiens par une fausse onction qui les fera faire ou dire n'importe quoi, souvent sous couvert de "prophétie". Ces gens qui se sont éloignés de Dieu tout en continuant de se prétendre chrétiens veulent recevoir beaucoup de paroles agréables (2 Timothée 4:3); ils font de la recherche de la réussite et du succès terrestre un objectif prioritaire, car, disent-ils, "Dieu veut notre bien". Notre Créateur grand et redoutable, devient en cela leur simple valet de chambre, au service de leur volonté et de tous leurs caprices du moment. Ils lui ordonnent cette volonté; ils la "déclarent" fortement. Plus ils gesticulent, plus ils pensent avoir la foi, et il est prévu que Dieu se soumettra à leur volonté plus tôt que tard. Ils sont en réalité mondains, comme des païens, et ils s'attachent volontiers à ce que leurs yeux voient et à ce que leurs mains peuvent tenir. L'idole principale dans leur vie est leur propre volonté. L'Esprit de Dieu s'est retiré d'eux, et ils ne le savent pas. C'est la raison pour laquelle ils cherchent tant à combler ce gouffre dans leur cœur avec ce que le monde offre, malgré ce que la Bible a à dire à ce sujet (1 Jean 2:15-17). Ils veulent le "royaume maintenant", comme il se plaisent à dire, alors que nous savons pertinemment que nous ne sommes ici que des ambassadeurs de Christ (2 Corinthiens 5:20), et que notre patrie n'est pas ici-bas (Hébreux 11:14-15), puisque tout ce que nous voyons est appelé à être détruit. Ils connaissent Dieu, mais ils ne s'y soumettent pas. Alors ils acceptent les imitations de l'ennemi, qui s'est infiltré dans beaucoup de milieux chrétiens, afin de détourner de la vérité ceux qui sont faibles dans la foi (2 Corinthiens 11:13-15; Philippiens 3:2-3; 1 Timothée 4:1-2; 2 Timothée 3:1-9; ; 2 Pierre 2). Le diable est un imitateur de notre Sauveur, mais ses œuvres sont une piètre imitation, et qu'elles ne tromperont point Dieu au jour du jugement, et elles ne devraient pas tromper non plus les chrétiens authentiques, qui demeurent dans la vérité biblique.   

Il est donc primordial, lorsque nous lisons cette exhortation venant de l'Éternel lui-même, d'y porter une attention particulière et d'examiner notre conduite, à savoir si elle est aussi pure que nous le prétendons. Le chrétien est particulièrement appelé à mener une vie juste et sainte, afin que ceux qui nous persécutent et qui se moquent de Dieu et de Ses enfants n'aient aucune bonne raison valable de le faire (1 Pierre 2:12-16). Il est de notre devoir de nous souvenir que nous n'appartenons pas à ce monde, mais que nous y sommes que de passage, car nous avons en vue la patrie céleste. Par la grâce de Dieu, nous devons résister au mal, et ne pas tomber sous la tentation. Dans notre passage initial, nous avons vu le peuple de Dieu se détourner de Lui afin de considérer comme dieux l'ouvrage de ses mains. 
Il est facile encore aujourd'hui de considérer ce que nous faisons comme ayant une grande importance, et oublier ainsi que toute la gloire doit être rendue à Dieu seul. Ne perdons jamais de vue que nous ne sommes que de simples serviteurs d'un grand Dieu. Il nous faut demeurer constamment petits à nos propres yeux, recherchant en cela l'humilité qu'il convient à tout serviteur. Il n'est pas de pire serviteur que celui qui est rebelle à la voix de son maître. Les chrétiens doivent constamment être à l'écoute de Dieu, qui nous instruit et surtout, nous corrige à travers Sa parole. 

Si nous constatons que, d'une manière ou d'une autre, nous avons chuté, désobéi, ou que nous nous somme rebellés à l'appel du Roi, il est de la plus haute importance que, tant que cet aujourd'hui existe, nous nous repentions et revenions vers Dieu, qui veut nous pardonner. Nous lisons en effet en Osée 14:4 : "Je réparerai leur infidélité, j'aurai pour eux un amour sincère, car ma colère s'est détournée d'eux". La repentance n'est peut-être pas un thème agréable dans un monde où les gens refusent de se reconnaître pécheurs, mais elle est le premier chemin du retour vers Dieu. 

Jésus a enseigné la repentance durant tout son ministère. Lorsque nous lisons la parabole du fils prodigue, nous voyons le jeune homme "rentrer en lui-même", avant de retourner vers son père. Il a examiné sa conduite, et il a reconnu qu'elle n'était pas droite devant Dieu. C'était les premiers pas vers sa repentance. Alors, il fit exactement ce qu'il est écrit en Osée 14:2; il a "apporté des paroles" en revenant ver son père. Je me lèverai, j'irai vers mon père, et je lui dirai: Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils, traite-moi comme l'un de tes mercenaires (Luc 15:18-19). Le fils rebelle n'a pas apporté un sacrifice, ni une bonne œuvre pour revenir dans les bonnes grâces de son père. Il n'a pas gesticulé en "déclarant" des promesses de Dieu pour sa vie. Non, mais il s'est agenouillé devant Dieu, reconnaissant ses fautes et transgressions, et il Lui a apporté une prière de repentance, se reconnaissant tel qu'il était, tel que Dieu le voyait; un pécheur ayant besoin de pardon. La douleur de son cœur, Dieu l'a vu, et les paroles qui exprimaient la douleur de son cœur repentant, Il les a reçues favorablement. 

Cette repentance apporte un changement de conduite, dans une transformation complète de nos pensées et actions. Par la grâce de Dieu, par Jésus-Christ notre Seigneur et Sauveur personnel, nous avons la possibilité de marcher en nouveauté de vie, après avoir reçu le pardon de nos péchés, et de Lui apporter l'hommage de nos lèvres", non seulement en parole, mais en marchant comme Christ a marché (1 Jean 2:6). En Hébreux 13:12-16, l'auteur explique que, comme Jésus, qui a souffert pour nous sanctifier, nous devons aussi porter Son opprobre en sortant des sentiers du monde, "car nous n'avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir". 

L'Assyrien ne nous sauvera pas, nous ne monterons pas sur des chevaux, et nous ne dirons plus à l'ouvrage de nos mains: notre dieu! Car c'est auprès de toi que l'orphelin trouve compassion" (Osée 14:3). 

Ceci est l'attitude du repentit. Quelqu'un a déjà dit que "c'est la gloire de Dieu que d'être le Père de ceux qui se reconnaissent orphelins", et cela est vrai. Une fois passé par la repentance et pardonné pour ses égarements, revenu sur le chemin droit, le chrétien ne se confiera plus en ses œuvres, et détournera son regard du monde, car la grâce de Dieu lui suffit. L'ouvrage de nos mains, les bonnes œuvres que nous faisons ne viennent pas de nous, mais de Dieu. À Lui seul soit la gloire! Il nous faut constamment demeurer dans cette attitude de la brebis dépendante de son Berger toute notre vie (Jean 10:11). Nous sommes orphelins sans Dieu; sans Lui, nous ne pouvons rien faire, et avec Lui, nous ne pouvons rien faire non plus par nous-mêmes, car nous devons pouvoir dire avec l'apôtre Paul: "J’ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi (Galates 2:20). 

À Dieu seul soit la gloire, par Jésus-Christ notre Sauveur. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire