La médisance

 Venez, tuons-le avec la langue (Jérémie 18:18).

Le fléau de la médisance a envahi le monde comme un tsunami. Sur les réseaux sociaux, les gens disent tout ce qu'ils pensent sans preuve, s'imaginant qu'il n'y aura jamais de conséquence à leur péché. Ce péché est littéralement devenu un mode de vie dans nos sociétés dégénérées, de sorte que même de grands journaux papiers ou télévisés aux États-Unis et ailleurs dans le monde, toujours en quête de scandales, emploient à temps plein au moins un(e) "journaliste" dans le seul but de fouiller les antécédents de personnes ordinaires (qui ne pensent pas selon la mode du moment) et d'utiliser certains de leurs propos ou de leurs gestes contre eux, afin de les harceler et si possible, leur faire perdre leurs emplois. D'autres publient sans preuves des articles ou des reportages spectaculaires contre une personne, qui s'avèrent après étude, totalement faux. Des victimes de ces persécutions en sont venues à penser que le suicide était la seule manière de se sortir du guêpier dans lequel ils ont été plongés par ce qui avait été raconté sur eux. 

 

Ce même péché s'est infiltré dans l'église, et il semble que la situation dégénère rapidement. Les gens ne prennent plus conscience de la gravité du péché sous toutes ses formes, et celui de la médisance semble si banal qu'il est rarement pointé du doigt. Il est pourtant écrit en Proverbes 10:18 que "celui qui répand la calomnie est un insensé". Jésus dira également en Marc 7:21-23 que toute méchanceté vient du dedans, du cœur des hommes, et que ce sont ces choses qui le souillent. 

De nombreux sites internet se spécialisent dans la recherche des scandales parmi les pasteurs et enseignants. Et plusieurs de ces sites se disent eux-mêmes chrétiens! Ont-ils toujours tort dans ce qu'ils racontent? Peut-être pas. Mais trop souvent, ces gens qui cherchaient tant le péché dans les autres étaient eux-mêmes des pécheurs invétérés, faisant dans le secret des choses plus abominables que celles qu'ils colportaient sur les autres. 

On devient ce que l'on côtoie. Ceux qui ne recherchent que le mal dans les autres feraient mieux de d'examiner leur propre conduite, parce qu'ils sont souvent les premiers à oublier le mal qu'ils commettent eux-mêmes! L'apôtre Paul dit en 1 Corinthiens 10:12 : Ainsi donc, que celui qui croit être debout prenne garde de tomber. La médisance étant considérée comme un péché par Dieu, c'est excessivement dangereux d'en faire un métier! 

Quelqu'un demandera peut-être: et que dois-je faire si quelqu'un vient vers moi afin de médire sur un frère ou une sœur en Christ? La Bible dit à quelques reprises que toute accusation, pour être reçue, doit venir sur le témoignage de deux ou trois témoins (2 Corinthiens 13:1; 1 Timothée 5:19). Nous voyons trop souvent les gens participer aux commérages sans aucun discernement; qu'il n'en soit pas ainsi! Nous devons savoir qui raconte quoi, et dans quel motif ils tiennent tant à nous parler sur ce frère ou sur cette sœur, sans quoi nous pourrions être rapidement entrainés malgré nous dans ce péché. Nous devons avoir le discernement qui vient de Dieu. Avec l'aide du Saint-Esprit, Il nous aide à ne pas tendre l'oreille aux bavardages inutiles et à ne pas y participer, car ce sont les méchants qui se prêtent à ce jeu (Proverbes 17:4). En Tite 3:2, il nous est rappelé de ne médire de personne. Et en Romains 16:17, l'apôtre Paul nous dit de prendre garde à ceux qui causent des divisions et des scandales, au préjudice de l'enseignement reçu. Et il ajoute, et ceci est important: Éloignez-vous d'eux! 

Il ne fait aucun doute que nous devons voir le mal dans nos vies et dans celles des autres. Mais cela ne justifie en rien de participer à la médisance contre un frère ou une sœur en Christ. Comme c'est malheureux de voir des chrétiens colporter des commérages sans avoir tous les faits en main! Les paroles ont autant de conséquences que les gestes. Ce n'est pas inutilement que les ennemis du prophète Jérémie disaient: "Venez, tuons-le avec la langue". "La langue aussi est un feu; c’est le monde de l’iniquité" (Jacques 3:6). Nous devons maitriser notre langue, et obéir à la parole de Dieu qui nous dit par l'apôtre Paul: "Qu’il ne sorte de votre bouche aucune parole mauvaise, mais, s’il y a lieu, quelque bonne parole, qui serve à l’édification et communique une grâce à ceux qui l’entendent (Éphésiens 4:29).

Ayons en nous la pensée du Christ. Jésus savait que Pierre allait pécher contre Lui en le reniant. Que fit-il? Loin de le détruire avec des mots, Il lui dit: "J'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères" (Luc 22:32). C'est l'exemple parfait de la parole qui édifie. C'est d'ailleurs de notre Seigneur Jésus dont il était question lorsqu'il est écrit: "Il ne brisera point le roseau cassé, et il n’éteindra point la mèche qui brûle encore; Il annoncera la justice selon la vérité" (Esaïe 42:3).

C'est cet exemple que nous devons suivre. Si notre cœur est vraiment selon le cœur de Dieu, en entendant un témoignage concernant le péché supposé ou réel d'un frère, nous aurons d'abord comme réaction d'étudier notre propre conduite, à savoir si nous ne sommes pas nous-mêmes en train de pécher (Sophonie 2:1; 2 Corinthiens 13:5). Ensuite, nous ressentirons la tristesse selon Dieu, qui nous poussera à prier et à intercéder pour le salut et la délivrance de ce frère (1 Jean 5:16; Jacques 5:16). En parlant de pécheurs, l'apôtre Paul ne ressentait pas de joie à les disqualifier de la course céleste, mais il dira: "Car il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix de Christ, je vous en ai souvent parlé, et j’en parle maintenant encore en pleurant" (Philippiens 3:18). Nous savons qu'il se trouve une énorme quantité de prière et de supplications pour ces ennemis de la croix dans ces larmes versées par l'apôtre. 

Suivons l'exemple de Jésus et de Ses fidèles disciples et apôtres. Que le Seigneur nous vienne en aide, afin que nous marchions d'une manière qui Lui soit agréable, en faisant du bien à notre prochain. 

Que toute la gloire soit rendue à Dieu seul, Amen.