dimanche 28 janvier 2024

Absalom: Sa fierté, sa perte

Il n'y avait pas un homme dans tout Israël aussi renommé qu'Absalom pour sa beauté (2 Samuel 14:25).

La tête d'Absalom fût prise au térébinthe; il demeura suspendu entre le ciel et la terre (2 Samuel 18:9).

Les cheveux d'Absalom étaient sa fierté, et ils causèrent fort probablement sa perte. Il est dit au chapitre 14 "qu'il n'y avait point en lui de défaut". Il est ensuite dit que, lorsqu'il se rasait la tête (parce que sa chevelure lui pesait), "le poids de ses cheveux était de deux cent sicles, poids du roi", ce qui représenterait prés de 3 kilos de nos jours, ou un peu plus de 6 livres. Mais au chapitre 18, alors qu'il a déclaré la guerre à son propre père David, Absalom se retrouve en présence des hommes de son père, et, monté sur un mulet (qui appartenait probablement au roi), il prend la fuite. Et il est dit que "sa tête fût prise au térébinthe", et il demeure suspendu entre ciel et terre, probablement pris par les mêmes cheveux qui faisaient sa fierté il y a quelques minutes encore. 

Qu'est-ce que cela nous enseigne aujourd'hui? Notre fierté ne repose peut-être pas dans nos cheveux, mais nous avons dans le cœur une propension à nous enorgueillir de toutes sortes de choses qui, si elles ne sont pas amenées à la soumission à Dieu, causeront notre perte. La fierté de l'homme moderne est sans limite; il parade cette fierté aux yeux du plus grand nombre; luttant de toute ses forces contre Dieu qui l'a créé et qui, pourtant, règne sur lui en Roi et Maître.

Nos pays sont tellement fiers de leurs péchés qu'ils légifèrent contre Dieu; ils appellent le mal bien, et le bien, mal. Croyons-nous que notre sort sera meilleur que celui qui attendait Absalom? Nous sommes plus coupables, parce que son exemple a été mit par écrit afin que nous ne le répétions pas. Mais non! L'orgueil nous étouffe, et nous ne manquons pas de résister à Dieu à notre tour!

Il faut comprendre que, pour d'Absalom, le fait d'avoir de beaux et longs cheveux était un signe de virilité, de pouvoir. Son apparence et son charisme étaient quelque chose qu'il utilisait pour se faire accepter des masses et pour diriger le peuple de Dieu dans une rébellion contre David, son père, et roi désigné par Dieu. La tragédie dans toute cette affaire ne repose dans la longueur de ses cheveux, mais dans sa rébellion contre Dieu et contre son oint, à cause de l'orgueil de son cœur. Il est possible que Salomon, lorsqu'il écrivit le Proverbe 16, pensa à Absalom lorsqu'il écrivit: "L'arrogance précède la ruine, et l'orgueil précède la chute".  

Nous pourrions parler de l'exemple que la vie d'Absalom donne aux enfants et aux jeunes encore aujourd'hui; comment la rébellion envers les parents ne paie pas et est sévèrement punie par Dieu, mais cet aspect a été abordé par d'autres commentateurs probablement mieux que nous le ferions. Nous allons plutôt nous attarder à sa fierté et à ce que ça nous enseigne aujourd'hui.

Revenons à 2 Samuel 18:9, lorsqu'il est dit qu'Absalom "demeura suspendu entre le ciel et la terre". Cela devrait beaucoup nous parler, parce que ce n'est pas que physiquement qu'Absalom était ainsi suspendu; il l'était moralement et spirituellement. Il prétendait être dans son droit le plus absolu de se rebeller contre le oint de Dieu, son propre père David, mais sa rébellion ne faisait que prouver l'état de son cœur rétrograde et mondain; plein d'adultère et d'envie de meurtre. De le voir ainsi suspendu "entre le ciel et la terre", encore "plein de vie" sera-t-il écrit au verset 14, est l'image d'un homme indigne, totalement indigne de servir sur la terre, et encore moins digne du Très-Haut que servait son père. Et nous avons plein de gens, même dans nos églises, parfois même en chaire, qui sont comme lui; oh ils prétendent faire le bien, mais ils sont inutilisables par Dieu sur la terre, parce que trop imbus d'eux-mêmes et de leur nature charnelle, et indigne d'être amenés auprès de Lui dans la gloire parce qu'ils n'ont pas été régénérés par le sang de Christ. Ils sont comme Absalom suspendu à son arbre; encore pleins de vie, mais dont la mort est déjà annoncée, parce qu'ils n'ont aucune envie de repentance, leur cœur endurci ne leur permettant pas de s'humilier devant Dieu et de Lui confesser leurs péchés pour en recevoir le pardon et la délivrance. 

L'autojustification peut fonctionner pendant un temps ici-bas, devant les hommes, mais cela ne trompera jamais Dieu. Il n'y a que le sang de Christ qu'Il reconnaisse comme capable d'effacer nos péchés et de les rendre blancs comme la neige (Esaïe 1:18; 1 Jean 1:7). À son pire moment, que pouvait faire Absalom? Crier pour recevoir de l'aide? Mais le texte nous dit qu'il était au contact des troupes de David! Impossible donc de crier "Au secours"! Que lui restait-il à faire, suspendu là à son arbre? Se repentir? Trop tard! Il avait franchit le point de non retour, et son propre cœur ne lui permettait plus de reconnaître ses péchés. Bien sûr, il dût se démener et essayer de se déprendre, mais sa tête prise dans cet arbre était une image de son cœur pris dans l'enchevêtrement de la multitude de ses péchés; le nœud était impossible à défaire. Qu'il était loin maintenant le jour où il couchait avec les concubines de son père sur le toit de sa maison afin de l'humilier! À quoi lui servait sa beauté et ses long cheveux maintenant, suspendu à cet arbre? Même tout son charisme ne lui était d'aucun secours! Il ne lui restait que sa conscience, qui ne lui reprochait peut-être pas grand chose puisque le texte ne nous dit pas qu'il suppliât ses bourreaux de voir le roi une dernière fois afin de lui demander pardon. Certains affirment qu'il dût être inconscients, mais quoi qu'il en soit, il est probable qu'il ne le fût pas, et qu'il fût simplement trop orgueilleux pour reconnaître ses fautes et en rechercher la rédemption. 

Nous voyons encore cela de nos jours. Nous sommes tous pécheurs; nous sommes tous privés de la gloire de Dieu lorsque notre cœur est éloigné de Lui. Et cela peut arriver même lorsque nous nous prétendons chrétiens, mais que nous cachons un péché dans notre cœur. Mais il est de plus en plus difficile pour un pasteur fidèle aujourd'hui de reprocher ses péchés à un chrétien qui pèche volontairement. Celui-ci, insulté dans son amour-propre, se lève et quitte "cette église intolérante" en essayant d'en entraîner d'autres avec lui. Cela n'est guère surprenant; ce chrétien n'est même pas prêt à recevoir les reproches de Dieu Lui-même! S'il ouvre sa Bible, les reproches qu'il y trouve ne le concernent pas, ils ne concernent que les autres. Cet orgueil conduit à la ruine spirituelle à une vitesse fulgurante! Regardons Saül; Absalom; Sodome et Gomorrhe; tous débordaient de fierté. Ézéchiel 16:49 nous dit en effet: "Voici quel a été le péché de Sodome, ta sœur. Elle avait de l'orgueil(...)". Tous ces exemples sont là dans la Bible afin que nous ne suivions pas ces traces; humilions-nous constamment devant la main puissante de notre Dieu. "Quiconque s'abaisse sera élevé", dira Jésus en Luc 14:11. Cette mentalité n'est pas à la mode dans notre monde où tous le monde se croit le roi au dessus du Roi, mais les chrétiens ne devraient pas se laisser influencer et guider par cet orgueil débordant; l'humilité est la marque de tout véritable chrétien né de nouveau, nous le savons bien.     

Nous constatons une autre chose dans ce récit: où sont les hommes qui se réclamaient d'Absalom? Partis. Ceux qui avaient rallié sa cause se sont enfuis sans se soucier de leur "roi", suspendu à un arbre comme le malfrat qu'il était. Ils ont pourtant dû être nombreux à le voir là, mais nous l'avons dit, il était indigne, indigne même au point de recevoir l'aide de ceux qui prétendaient être ses alliés. Que cela nous serve le leçon; le diable nous offre les plaisirs du péché; mais il en cache toujours le coût. Les plaisirs du péché ne durent qu'un temps, après quoi viendra la récolte de ce que nous avons semé. Oh les choses peuvent aller rondement pendant un certain temps, mais cela ne durera pas; si ce n'est pas en ce monde, ce sera en l'autre, mais la réalité des choses de Dieu nous rattrape toujours. Non pas qu'Il soit un Dieu de colère, mais Sa justice l'empêche de Se renier Lui-même, et Il doit punir le péché de la manière la plus sévère. Le péché n'a-t-il pas cloué le Fils sur la croix, l'exposant aux insultes et à l'ignominie? Dieu serait le plus injuste s'Il ne punissait pas le péché non avoué, non reconnu, dans toute Sa rigueur!

La mort d'Absalom nous parle aussi aujourd'hui. De son vivant, il s'était fait ériger "un monument dans la vallée du roi" (2 Samuel 18:18); cela représente l'orgueil démesuré de l'homme sans Dieu qui se prend pour son propre dieu. "Je n'ai pas besoin d'ordre d'un maître imaginaire", dit-il, tandis qu'il s'élève lui-même dans ses pensées comme s'il était son propre créateur. Mais après avoir été percé par les trois javelots de Joab, le général de l'armée de David, les dix jeunes gens qui accompagnaient Joab "entourèrent Absalom, le frappèrent et le firent mourir" (v.15). Quelle mort abjecte pour celui qui se faisait passer pour le roi d'Israël! Non satisfaits de cela, ils prirent son corps, le jetèrent dans une fosse et "mirent sur lui un très grand monceau de pierres" (v.17). C'était le sort réservé aux malfaiteurs; jamais prince n'avait été enterré de la sorte! Jamais de son vivant n'aurait-il prévoir une fin aussi abjecte; son orgueil lui faisait miroiter des rêves de grandeur qui n'étaient qu'illusions et poursuite du vent. Le pire de ses ennemis n'aurait pu imaginer une fin si dramatique et satisfaisante; le rebelle puni par sa propre vanité; pendu là à cet arbre, attendant le sort que lui réservaient ceux dont il avait fait ses ennemis. 

À l'opposé d'Absalom, nous avons David, un roi âgé, qui commençait probablement à perdre de la mobilité et qui était épuisé (au point que le peuple qui était avec lui refusa qu'il montât avec eux à la bataille (v.3)) mais qui, comme à ses jeunes années lorsqu'il affronta Goliath, plaçait sa confiance en Dieu. Il savait avant le début de la bataille que ses hommes allaient vaincre ceux d'Absalom, aussi leur dira-t-il ces paroles pathétiques, empreintes d'amour et de compassion pour ce fils rebelle: "Pour l'amour de moi, doucement avec le jeune Absalom!" (2 Samuel 18:5). La question pour David n'était pas de savoir si Dieu allait lui donner la victoire; il est impossible qu'il crût que Dieu allait donner la victoire à une armée impie et rebelle, car Bible nous dit que David était un homme "selon le cœur de Dieu" (1 Samuel 13:14).

Et notre Seigneur regarde l'humanité qu'Il a créé se rebeller contre Lui. Il voudrait la sauver, Il a tout fait pour cela en envoyant Jésus mourir sur la croix à notre place pour subir la colère divine pour nos péchés, mais il ne s'impose pas. Ceux qui persévèrent dans leurs péchés et leurs désobéissance sont comme Absalom; suspendus à un arbre, mais leurs actions et leurs "sacrifices" demeurent vains et sont même une abomination devant Dieu. Ils essaient de se justifier eux-mêmes, mais un seul a été suspendu entre ciel et terre pour obtenir le pardon de nos péchés; l'Homme Dieu Jésus-Christ, tout le reste n'est qu'orgueil et poursuite du vent!  

Que l'histoire d'Absalom nous serve de leçon: nous récoltons ce que nous semons. Galates 6:7-8 nous dit en effet: "Ne vous y trompez pas: on ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair moissonnera de la chair la corruption; mais celui qui sème pour l'Esprit moissonnera de l'Esprit la vie éternelle". Le péché doit être coupé à la racine; ne le laissons pas prendre place en nous. Absalom n'est pas devenu le rebelle qu'il était du jour au lendemain, mais sa désobéissance envers son père et son orgueil en virent à prendre une telle place en lui que le jour vint où il ne pût se retenir plus longtemps: il voulait être roi à la place du roi! N'est-ce pas ce que nous faisons lorsque nous ne laissons pas à Dieu la première place dans nos vies? N'essayons-nous pas trop souvent d'adoucir le message biblique pour conforter notre mode de vie plutôt que d'accepter le fait que Dieu, par la bouche de Jésus Lui-même, nous appelle à changer de vie, sinon nous mourrons (Luc 13:3)?   

Ne prétendons pas seulement croire en Dieu, car ceux qui croient réellement mettent en pratique. Si nous avons un véritable amour pour Dieu, nous aimerons aussi Ses paroles (Jean 14:21). N'oublions pas; "le mulet qui était sous lui passa outre", il s'en alla (2 Samuel 18:9). De même, tous nos faux espoirs, tout ce sur quoi nous bâtissons et plaçons notre confiance autre que sur Jésus-Christ, toute notre propre autojustification ne nous sera d'aucun secours au jours du jugement (Matthieu 7:24-27). La justification ne se trouve en aucun autre que Jésus-Christ. Ne faisons pas des Absalom de nous-mêmes; alors que nous entendons la voix de Dieu aujourd'hui, nous appelant ou nous rappelant à Lui, n'endurcissons pas nos cœurs; ne nous autojustifions pas dans un vain orgueil. Pierre nous exhorte à "nous humilier sous la main puissante de Dieu, afin qu'il nous élève au temps convenable" (1 Pierre 5:6). Demeurons petits à nos propres yeux, et, malgré notre indignité, nous serons transformés dans notre cœur et intelligence, utilisables pour l'œuvre du Seigneur ici bas, et Il nous amènera auprès de Lui dans la gloire à l'heure qu'Il aura décidé. après que nous ayons été que de simples serviteurs obéissants. 

Que le Seigneur nous donne la sagesse de comprendre et de mettre en pratique Sa parole, Amen.

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