dimanche 4 février 2024

J'attirerai tous à moi, par Richard Andrzejewski

 

Le chapitre 12 selon Jean renferme le dernier discours public de Christ, après lequel il se retira définitivement de la vie publique. Le texte nous dit que, malgré tant de miracles qu’Il avait fait en leur présence, ils ne croyaient pas en Lui.

Dans ce discours, Jésus prononcera une prophétie à la portée immense : "Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerais tous les hommes à moi". Ses paroles résonnent à travers 19 siècles d’histoire chrétienne, mais au moment où Jésus les prononça qui aurait supposé qu’elle se réaliserait pleinement, et de quelle manière? C’est ce que nous allons voir dans le courant de cette étude.

Les juifs avaient été fascinés par la personnalité de Jésus de Nazareth. Ils n’en restaient pas moins incrédules quant à ses déclarations et à ses affirmations. Après tout, ils se trouvaient en présence d’un homme sans instruction ou presque, issu d’un vague village de Galilée, Il ne possédait rien, Il n’avait aucun pouvoir politique, Il était entouré d’hommes plutôt insignifiants, quoique droits et sincères.

Parmi ceux qui le critiquaient habituellement et qui avaient entendu cette nouvelle déclaration solennelle que nous venons de citer, combien ne l’on pas jugé prétentieux, présomptueux et insensé? Peu de temps auparavant ne leur avait-il pas dit : « Détruisez ce temple et en trois jours je le relèverais »? Indignés et suffoqués par tant d’insolence ils lui dirent : « Comment peux-tu dire qu’il serait relevé en trois jours, alors qu’il a fallu quarante-six ans pour le construire? », car ils n’avaient pas compris qu’Il parlait du temple de son corps. Ne l’avait-on pas aussi entendu déclarer : « Je suis la résurrection et la vie, celui qui croit en Moi vivra, quand même il serait mort » et « quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais »? Et voici, qu’à présent Il a une autre sortie, non moins étonnante mais ils devaient bien l’avouer, assez impressionnante. « Quand j’aurais été élevé de la terre, j’attirerais tous les hommes à moi. » 

Avec Lui, Ils allaient de surprise en surprise.

Un peu plus tôt dans ce même évangile Jésus avait déjà parlé de Son élévation dans le troisième chapitre : « Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé afin que quiconque croit en Lui ait la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle ».

Jésus fait ici allusion à l’incident qui nous est rapporté dans le livre des Nombres au chapitre 21 : « Dieu envoie contre les Israélites des serpents à la morsure venimeuse, à cause de l’ingratitude du péché de ce peuple. C’est alors qu’au milieu des clameurs de désespoir, des cris d’agonie et de terreur, Moïse forge un serpent de bronze et l’élève sur un poteau ». « Tous ceux qui porteront les regards vers lui seront sauvés ».

« Afin que quiconque croit en Lui ne périsse point mais qu’il ait la vie éternelle », avait dit Jésus. Par cette déclaration Il révèle que les hommes sont dans un état de perdition. Sans Christ le monde périt, il s’enlise dans le péché et l’indifférence.

Nous avons tous été témoins du spectacle navrant d’une jeunesse qui se détruit et se dégrade par des excès de toutes sortes, dans la débauche et la corruption. Nous en éprouvons à la fois répulsion et pitié. Mais il y a aussi ceux qui périssent très respectablement, très confortablement. Ils sont plus nombreux encore que les débauchés.

L’homme peut très bien avoir réussi dans la vie, avoir atteint une position sociale honorable et s’entourer de confort, mais si cet homme n’a pas jeté un regard sur la croix, il a raté sa vie, il est vide de toutes valeurs, en un mot, il périt avec son argent, son confort et sa respectabilité. 

Il périt parce qu’il n’y a aucun sauveur dans sa vie, parce qu’il n’y a aucune communion, aucune respiration entre lui et son créateur. Il se suffit à lui-même, il n’a besoin de personne, aux yeux de Dieu il est déjà mort.

Tout comme le serpent que Moïse éleva était un moyen de salut pour tous ceux qui tournaient le regard vers lui, de même Jésus annonce qu’Il est la source de salut, la seule pour tous les hommes, par Sa mort sur la croix.

Moins d’une semaine après avoir annoncé cette prophétie, Jésus fut effectivement élevé au-dessus de la terre, sur une croix.

Les Évangiles nous rapportent cette scène très brièvement, mais néanmoins d’une manière très poignante. Luc nous fait assister au dernier moment : « Il était déjà environ la sixième heure et il y eu des ténèbres sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure. Le soleil s’obscurcit et le voile du temple se déchira par le milieu. Jésus s’écria d’une voix forte : « Père, je remets mon esprit entre Tes mains », et en disant ces paroles Il expira. Le centenier voyant ce qui était arrivé glorifia Dieu et dit : « Certainement, cet homme était juste », et tous ceux qui assistaient en foule à ce spectacle, après avoir vu ce qui était arrivé s’en retournèrent se frappant la poitrine. Tous ceux de la connaissance de Jésus et les femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée se tenaient dans l’éloignement et regardaient ce qui se passait.

Cependant, il ne faut pas croire que Jésus n’a fait allusion qu’à son élévation sur la croix. Il a aussi été élevé de la tombe. La résurrection du Christ, fondement même du christianisme est attesté par plusieurs témoins.

Jésus est en effet apparu à Marie de Magdala, puis à d’autres femme qui étaient venues ce dimanche-là pour visiter le tombeau. Il apparut ensuite aux dix apôtres assemblés à Jérusalem le soir de ce même dimanche. Une semaine plus tard, c’est-à-dire le dimanche suivant, il apparait de nouveau aux apôtres parmi lesquels se trouvaient cette fois Thomas. Il est apparu à plus cinq cents frères à la fois, bref à tous ceux qui avaient été ces intimes durant son ministère, qui avaient été témoins de sa mort et qui maintenant le voyaient de nouveau vivant.

Plus tard, devant les tribunaux, on les entendra dire avec véhémence : « Nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu », et ils iront presque tous à la mort au nom de celui qui est sorti victorieux de la mort.

Enfin, et c’est surtout cela que Jésus entrevoyait, il a été enlevé au ciel et élevé à la droite de Dieu, au-dessus de toutes dominations, de toutes autorités, de toutes puissances.

Paul dit que Dieu l’a donné comme chef suprême à l’église.

Cette prophétie dont nous étudions la portée est donc surtout l’annonce du règne d’un Messie glorifié, dont l’œuvre se poursuivra du haut de son élévation.

Les Juifs se représentaient que le Messie viendrait ici-bas pour prendre la place de David, Il serait le Roi, l’envahisseur romain serait chassé et Israël retrouverait sa gloire d’antan, sur une terre transformée en nouvel Eden.

Mais Jésus n’entend pas régner de cette manière. Son élévation sur la croix est le prélude à son élévation sur le trône céleste, dont la croix est le chemin. Avec sa mort sur la croix, sa résurrection et son ascension, Jésus étendra désormais son influence, sa domination et son activité au monde entier, de sorte qu’Il a pu dire : « Et moi, lorsque j’aurais été élevé de la terre, j’attirerais tous les hommes à moi ».

Dépassé, le nationalisme étroit des juifs, dépassé la prétention d’Israël à la faveur exclusive de Dieu.

Paul pourra écrire triomphalement : « Il n’y a plus ni Juifs, ni Grecs, il n’y a plus ni esclaves, ni libres, il n’y a plus ni hommes, ni femmes, car vous êtes tous un en Jésus-Christ. Quiconque croit en Lui ne sera point confus. Il n’y a aucune différence en effet entre le Juif et le Grec puisqu’ils ont tous un même Seigneur qui est riche pour tout ceux qui l’invoquent, car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé ».

Avant de monter au ciel pour prendre place sur le trône de Son règne, Jésus va donner l’assaut au monde au moyen d’une puissance indestructible, Sa Parole. « Allez par tout le monde dit-il à ses disciples et prêchez la Bonne Nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé mais celui qui ne croira pas sera condamné.

On ne peut pas venir à lui sans obéir à Sa Parole. « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements ». C’est le critère par excellence de la vie chrétienne et c’est ainsi que dès le commencement à travers l’histoire de l’église nous assistons à la conversion d’innombrables personnes qui viennent au Christ par le moyen de Sa Parole vivante et éternelle.

Lors de la première prédication de l’Évangile à Jérusalem, quelques semaines après l’ascension du Christ, nous assistons au baptême de trois milles personnes. Puis ce sera la conversion d’un centurion romain nommé Corneille, celle du ministre des finances de la reine d’Éthiopie, celle d’un gardien de prison en Macédoine, celle aussi d’un nommé Saul de Tarse, qui deviendra l’apôtre Paul. Tout ceux-là et des milliers d’autre à travers les siècles ont senti l’influence du Seigneur. Ils ont entendu Sa voix dans l’Évangile et ont répondu à Son invitation.

Par la foi, la repentance et le baptême en Son Nom ils sont devenus Ses disciples, c’est-à-dire de simples chrétiens. Ainsi s’accomplit cette merveilleuse promesse : « J’attirerais tous les hommes à moi ».

Lorsqu’on y réfléchit, comme tout cela parait paradoxal en comparaison avec nos notions de grandeur, de puissance et de gloire. Car voici un homme qui est né dans un village obscur, d’un pays insignifiant, Il mène une vie cachée pendant trente ans, trente années où Il ne sera que le fils du charpentier. Puis Il décide de prêcher en public et Il le fera pendant environ trois ans. Jamais Il n’a écrit de livres, Il n’a jamais tenu d’emploi officiel, Il n’a jamais possédé de maison, Il n’a jamais eu de foyer, jamais Il n’est allé à l’université, ni jamais fait de longs voyages à travers le monde. Lorsque la vague de l’opinion populaire se tourne contre Lui, Ses amis l’abandonnent, l’un d’eux le trahit. On le crucifie entre deux voleurs, ses bourreaux tirent au sort Sa tunique qui fut son seul bien., Après Sa mort, on l’enterre dans un sépulcre emprunté à un de ses amis.

Dix-neuf siècles sont révolus et aujourd’hui Jésus-Christ est le centre vital de la race humaine et à la tête du progrès humain. Il n’est certainement pas exagéré de dire que toutes les armées que le monde ait jamais connues, tous les parlements qui ont jamais siégés et tous les rois qui ont jamais régnés, tout cela ensemble n’ont pas influencé l’homme sur la terre et la marche de la civilisation en général, comme l’a fait cet humble charpentier de Nazareth.

Voulez-vous connaitre le secret de cette vie? C’est lui-même qui nous le livre, écoutez et ne l’oubliez jamais : « Je suis venu comme une lumière dans le monde afin que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres. Celui qui croit en moi croit non pas en moi mais en Celui qui m’a envoyé. Car Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle ».

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