"S'il est roi d'Israël, qu'il descende de la croix, et nous croirons en lui. Il s'est confié en Dieu; que Dieu le délivre maintenant, s'il l'aime." (Matthieu 27:42-43).
Nous nous souvenons des tentations du Christ en Matthieu 4:1-10. Il est dit au verset 11 que "le diable le laissa". Mais ici en Matthieu 27, il revient à la charge avec une tentation qui suit un peu celle qu'il avait déjà essayé en Matthieu 4, lorsqu'il lui dit: "Si tu es le Fils de Dieu, jette toi en bas du temple". En d'autres mots, il disait à Jésus: "Si le Père t'aime tant, Il va te protéger". Et ici au verset 43, il essaie encore de le faire douter de l'amour du Père lorsque Jésus, du milieu de ses souffrances, entend les badauds crier : "Il s'est confié en Dieu; que Dieu le délivre maintenant, s'il l'aime."
C'est un peu la tentation que l'ennemi envoie à chacun de nous, un jour ou l'autre. "Tu vois bien que tu as trop fait de mal; Dieu ne te pardonnera jamais". Ou encore: "Pourquoi souffre-tu ainsi? Si Dieu t'aimais, Il ne permettrait jamais cela". Et ainsi de suite. Parce qu'il sait que, dès qu'il réussi à nous faire douter de l'amour de Dieu, ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'il nous attire loin de la face de Dieu. Lorsque non traitée par la foi et une ferme assurance dans les promesses de Jésus, la graine du doute devient inévitablement un arbre d'incrédulité et d'indifférence.
La prophétie de David se réalisait, alors qu'il avait écrit longtemps avant: "L'opprobre me brise le cœur, et je suis malade; j'attends de la pitié, mais en vain, des consolateurs, et je n'en trouve aucun. Ils mettent du fiel dans ma nourriture, et, pour apaiser ma soif, ils m'abreuvent de vinaigre." (Psaume 69:20-21). David encore au Psaume 22 prophétise au sujet de Jésus en ces termes; verset 1 : "Mon Dieu! mon Dieu! pourquoi m'as-tu abandonné, et t'éloignes-tu sans me secourir, sans écouter mes plaintes?" Et encore aux versets 6 à 8 : "Et moi, je suis un ver et non un homme, l'opprobre des hommes et le méprisé du peuple. Tous ceux qui me voient se moquent de moi, ils ouvrent la bouche, secouent la tête: Recommande-toi à l'Éternel! L'Éternel le sauvera, Il le délivrera, puisqu'il l'aime!"
Les principaux sacrificateurs, avec les scribes et les anciens, auraient dû mieux savoir. Ils étaient supposément versés dans les Écritures, et ils ne se sont même pas rendus comptes qu'en se moquant ainsi du Christ, de leur Messie (qu'ils rejetaient), ils accomplissaient les Écritures qu'ils prétendaient connaître et étudier?! Cela démontre à quel point ils étaient ignorants, quoiqu'instruits; complètement aveugles aux choses de Dieu, quoique prétendant être de grands savants. Du haut de leur piédestal de méchanceté et de leur dépravation, ils insultaient Celui qui était venu accomplir les Écritures!
Revenons un instant au verset 42, lorsqu'ils disent: "Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même!" Ils reconnaissaient même ici que Jésus avait fait des miracles, des prodiges et des merveilles, mais loin de toucher leur cœur endurci et rebelle, ils utilisent tout le bien que Jésus a fait pour l'injurier! "Hey, toi, Jésus, Tu as sauvé les autres, Tu as guéri les aveugles et les lépreux, mais qu'est-ce que tout cela maintenant? Si Tu étais si puissant, Tu te sauverais toi-même". Certains commentateurs prétendent qu'ils ne croyaient pas que Jésus avait fait tous ces miracles, mais c'est peu probable. Ils le croyaient, car ils l'avaient vu de leurs yeux, mais ils étaient tellement endurcis dans leurs péchés et tellement imbus d'eux-mêmes qu'ils ont refusé de croire en Lui malgré la montagne de preuves qu'ils avaient Le concernant. Ce n'est pas sans raison que Jésus avait dit "qu'ils n'auraient pas d'autres signes que celui de Jonas" (Matthieu 12:39).
Et ils sont là, demandant pourtant un autre miracle: "S'il est roi d'Israël, qu'il descende de la croix, et nous croirons en lui". Non, ils n'auraient pas cru en Lui.
Certains ont demandé: "Mais pourquoi Jésus n'a t'il pas saisi cette occasion pour faire un dernier miracle? N'aurait-il pas pu descendre de la croix à cette heure même et démontrer à tous les témoins de Sa crucifixion qu'Il était Dieu?" Oui, bien sûr, mais "il convenait que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut" (Hébreux 2:10). Et au verset 18: "Car, ayant été tenté lui-même dans ce qu'il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés". Tout ce qu'Il avait accompli jusqu'alors était suffisant pour prouver qui Il était. De plus, ne l'aurait-on pas trouvé menteur? N'avait-il pas dit à ses disciples en Matthieu 16:21 qu'il devait "beaucoup souffrir de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu'il fût mis à mort, et qu'il ressuscitât le troisième jour" ?
Le moment était venu de donner Sa vie pour les pécheurs (que nous sommes), et alors que, depuis la foule s'élevait des moqueries, Jésus a choisi d'accomplir les paroles sorties de Sa bouche. En effet, il dit en Jean 10:17-18 : "Le Père m'aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même; j'ai le pouvoir de la donner, et j'ai le pouvoir de la reprendre: tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père". Il était "l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde" (Jean 1:29).
S'il l'avait voulu, Jésus aurait pu descendre de la croix. Cette tentation, survenue au point culminant de Ses souffrances physiques, s'il lui avait cédé, aurait pu changer le cours de l'histoire de l'humanité. En effet, que serait-il advenu de la promesse du Sauveur en Esaïe 53:6 ? "Et l'Éternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous". Si Jésus était descendu de la croix, quelle espérance aurions-nous? Nous serions restés comme le dit le début du verset 6; "errants comme des brebis, chacun suivant sa propre voie". Bien sûr, plusieurs suivent leurs propres voies encore aujourd'hui, car ceux-ci préfèrent placer leur confiance dans ce qui est destructible et qui sera détruit par le feu plutôt qu'en Christ. Mais pour nous qui croyons, le fait que Jésus ait résisté à cette dernière tentation a une valeur inestimable; la vie éternelle!
Et pourquoi Jésus, à cette heure, a-t-il pu résister à cette dernière tentation? Parce que toute sa vie durant, Il avait confié ses pas dans la volonté du Père. Cela n'est probablement pas mieux représenté que par sa prière au jardin de Gethsémané, où Il dit: "Mon Père, s'il est possible, que cette coupe s'éloigne de moi! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux" (Matthieu 26:39). Il a été fait péché pour nous.
Quelqu'un a écrit: "Aussi affreuses qu'aient dû être les souffrances physiques et mentales du Fils de Dieu, il y avait une souffrance encore plus grande devant Lui, une souffrance devant laquelle toutes les autres souffrances pâlissent. Jusque là, il avait souffert d'hommes méchants, dynamisés par le diable. Mais maintenant il approche du moment où celui qui n'a pas connu le péché sera fait péché, où, au lieu de souffrir des hommes, il souffrira de Dieu lui-même. La coupe à laquelle son saint être s'est rétréci, il la prend maintenant pour la boire jusqu'à la dernière goutte". Et ainsi, nous arrivons au cri de Jésus, accomplissant la prophétie de David: "Eli, Eli, lama sabachthani? c'est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?"
A.C. Gaebelein dira de ce moment: "Nous devons en parler à voix basse. C'est le Saint des Saints de la grande œuvre de la croix, le mystère impénétrable de l'œuvre expiatoire du Fils de Dieu. Des ténèbres qui enveloppaient la croix et le bienheureux souffrant sur le bois maudit, s'éleva un cri lugubre : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?" Ce cri révélait l'horrible souffrance endurée par l'Agneau de Dieu, substitut des pécheurs, de la main d'un Dieu saint. Il fut frappé et affligé par Dieu. La main de Dieu lui-même reposait sur lui. "L'Éternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous" (Ésaïe 53:6). "Il a plu à l'Éternel de le briser par la souffrance" (Esaïe 53:10). Qui peut décrire sa douleur et sa profonde affliction ? Jamais nous ne découvrirons pleinement la grandeur du prix payé. La mort sur la croix, comme on l'a dit avec justesse, est parfaitement unique. Elle ne peut jamais se répéter et, en raison de son efficacité éternelle, n'aura jamais besoin de se répéter."
"Il est mort pour tous. Il s'est donné en rançon pour tous. Il a goûté la mort pour chaque homme. Il est la propitiation pour le monde entier (et non pour les péchés du monde entier, sinon le monde entier serait sauvé). Cela signifie que son œuvre est accessible à tous les pécheurs. Du fait de sa mort pour tous, l'Évangile est prêché aux pécheurs perdus et coupables. Christ est mort pour les impies. "Quiconque veut, quiconque croit", telles sont les précieuses conditions de l'Évangile de la grâce qui résonne de l'œuvre accomplie du Christ sur la croix. Et tous ceux qui croient en lui et acceptent le Seigneur Jésus-Christ comme leur Sauveur, il a porté leurs péchés sur la croix pour eux. Chaque pécheur croyant peut se retourner vers la croix et dire : "Il m'a aimé, il s'est donné pour moi. Il a payé ma dette. Il a porté mes péchés en son corps sur le bois. Il s'est tenu à ma place. Il était mon substitut. Il a goûté la mort pour moi."
Et nous pourrions ajouter: "Il a résisté à la dernière tentation, parce qu'Il était venu, non pour être délivré de la mort; Il a bu la coupe du jugement, non parce qu'Il était coupable, mais pour me délivrer, moi qui est coupable, du pouvoir du péché et de la mort". Romains 5:6-8 : "Car, lorsque nous étions encore sans force, Christ, au temps marqué, est mort pour des impies. À peine mourrait-on pour un juste; quelqu'un peut-être mourrait-il pour un homme de bien. Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous." Et encore: "Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu" (2 Corinthiens 5:21).
"Mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d'honneur à cause de la mort qu'il a soufferte, afin que, par la grâce de Dieu, il souffrît la mort pour tous" (Hébreux 2:9). "C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père" (Philippiens 2:9-11).
Merci Seigneur Jésus, pour ce sacrifice si grand; merci pour l'espérance que Tu place en nous. Que Ton nom soit béni et glorifié!
Que toute la gloire soit rendue à Dieu seul, Amen.
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