samedi 19 mai 2012

Et le Seigneur le regarda


Luc 22 : 54-62 : « Après avoir saisi Jésus, ils l’emmenèrent, et le conduisirent dans la maison du souverain sacrificateur. Pierre suivait de loin. Ils allumèrent du feu au milieu de la cour, et ils s’assirent. Pierre s’assit parmi eux. Une servante, qui le vit assis devant le feu, fixa sur lui les regards, et dit: Cet homme était aussi avec lui. Mais il le nia disant: Femme, je ne le connais pas. Peu après, un autre, l’ayant vu, dit: Tu es aussi de ces gens-là. Et Pierre dit: Homme, je n’en suis pas. Environ une heure plus tard, un autre insistait, disant: Certainement cet homme était aussi avec lui, car il est Galiléen. Pierre répondit : Homme, je ne sais ce que tu dis. Au même instant, comme il parlait encore, le coq chanta. Le Seigneur, s’étant retourné, regarda Pierre. Et Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite : Avant que le coq chante aujourd’hui, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement. »

Jésus avait déjà mis en garde Pierre, lui disant que satan l’avait réclamé, lui et les autres disciples, afin de les cribler comme le froment. Mais, lui dit Jésus, j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point. Seigneur, lui avait répondu Pierre, je suis prêt à aller avec toi et en prison et à la mort! C’est à ce moment-là que Jésus lui annonça qu’il le renierait trois fois.


Donc, Jésus posa son regard sur Pierre, après son reniement. Et Pierre se souvint. Il se souvint des paroles de Jésus, mais il constata surtout à cet instant sa propre faiblesse. Il avait prononcé de bien belles paroles à son Seigneur, mais, lorsque fût venu le temps de se tenir debout pour lui, tout ce qu’il trouva à faire fût de le renier. Pierre n’était tout simplement pas converti. Notons toutefois une chose importante : son péché n’était pas prémédité. Il n’avait pas, en son cœur, médité de faire le mal. Au contraire! Lorsqu’il dit à Jésus, en Luc 22 : 33, qu’il est prêt à mourir avec Lui, Pierre le pense vraiment. Il voulait bien faire, mais il ne savait pas encore que la volonté de l’homme seule ne peut rien contre les tentations et le péché.

Pierre avait parlé avec présomption, et tirons-en la leçon que l’orgueil de l’homme ne le place nullement à l’abri des jours mauvais. Qu’il nous suffise de nous souvenir de la tour de Babel! Nous lisons également en Jérémie 49 : 16 : « Ta présomption, l’orgueil de ton cœur t’a égaré, toi qui habites le creux des rochers, et qui occupes le sommet des collines. Quand tu placerais ton nid aussi haut que celui de l’aigle, je t’en précipiterai, dit l’Eternel. »


Nous savons que c’est Pierre, qui, quelques heures avant l’arrestation de Jésus, n’ayant peur de rien, sortit son épée devant la foule venue pour arrêter Jésus, et coupa l’oreille d’un des serviteurs du souverain sacrificateur.

Quel changement s’était-il produit en lui pour que, quelques heures seulement après ces faits, devant de simples servantes, il renie son Maître, celui-là même qu’il était prêt à défendre par l’épée?

Lorsque nous lisons le texte, nous sommes interpellés par une chose : Pierre se tenait près d’un feu, à une certaine distance de Jésus, et tentait d’y être confortable, au milieu de ses ennemis! Le fait que Pierre ait renié Christ n’est donc pas surprenant. Tant qu’il était avec Jésus, sa foi tenait bon. Il croyait en Jésus, il avait confiance en lui, de sorte que sa tendance naturelle à voir et à juger les événements par lui-même était diminuée. Mais dès qu’il se mit à suivre Jésus à distance, sa foi défaillit. Jésus l’avait bien dit en Jean 7 : 24, de ne point juger selon les apparences. Aussi, au moment où tout lui semblait désespéré pour Jésus, Pierre perdit la foi, et lui qui se croyait fort et supérieur aux autres disciples, il est tombé bien bas en mentant et en reniant son Maître, car il avait peur.

Mais qui peut le blâmer; car ceci nous amène à nous poser une question sur nous-mêmes : Comment aurions-nous réagi, si nous avions été à sa place? N’oublions jamais cette mise en garde de l’apôtre Paul en 1 Corinthiens 10 : 12 : « Que celui qui croit être debout prenne garde de tomber! » Cet épisode dans la vie de Pierre lui a appris la modestie et l’humilité, et il est possible de croire qu’il a vraiment compris à ce moment-là ce que Jésus avait enseigné en Jean 15 : 5 : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire. » Sachons que, dès que nous nous éloignons de Lui, que nous suivons notre Sauveur à distance, notre foi se refroidit immédiatement. Et nous savons qu’il y a un très grand danger à être trouvé tiède devant le Seigneur. (Apocalypse 3 : 16)



N’ayons donc pas une trop haute estime de nous-mêmes, ne nous tenons jamais éloigné de la solide fondation de notre foi qu’est Jésus-Christ, dans notre obéissance à ses enseignements, sans quoi, même si nous ne le renions pas en paroles, nos actions elles-mêmes prouveront que nous l’avons déjà renié. Dans le monde de ténèbres dans lequel nous vivons, il est facile pour le chrétien de faire sa place au milieu de l’ennemi, et d’essayer d’y être confortable. En 1 Corinthiens 15 : 33, l’apôtre Paul nous rappelle que « les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs. » Nous lisons aussi au Psaume 1 : 1-2 qu’heureux est l’homme qui ne s’assied pas en compagnie des moqueurs, en suivant leurs voies, mais qui, plutôt, trouve son plaisir en la loi de Dieu, et qui la médite jour et nuit.


Et toi, qui lis ces quelques lignes, est-ce que le Seigneur te regarde? À travers ta conscience, ressens-tu au fond de toi-même le regard du Christ qui pèse sur toi? Si oui, sache que ce n’est pas la fin, mais le commencement. Car ce regard que le Christ porte sur toi n’est pas que réprobateur. Regarde bien ses yeux; ils sont remplis de compassion et de miséricorde! Il a déjà prié pour toi! Si tu sens le regard de Jésus sur toi, c’est qu’Il veut te montrer ce qui ne va pas dans ta vie. Il veut que, comme Pierre, tu pleures amèrement sur ta condition d’homme pécheur, que ces pleurs te conduisent au véritable repentir, et que tu reviennes ainsi vers Lui. Souviens-toi de sa promesse; Il a prié pour toi, afin que ton incrédulité ne t’entraîne pas vers la mort. Il n’est pas trop tard! Il n’est pas trop tard! Ouvre la Bible, laisse la Parole faire son œuvre en toi. Oui, pleure amèrement sur tes péchés, accuse-les devant ton Créateur, et viens à Lui! Ne laisse pas l’ennemi te cribler de doutes, ne le laisse pas te faire croire que tu as trop mal agi, et que le pardon du Seigneur t’est inaccessible. Ne le laisse pas te vaincre! Reviens vers Jésus, car c’est toi qui seras vainqueur, si tu laisses le Christ agir pleinement en toi. Il veut encore te pardonner! Reviens à lui, aujourd’hui.

Souvenons-nous de la chute de Pierre, mais souvenons-nous surtout de la vitesse avec laquelle il a été relevé par le Seigneur. Il n’a pas caché de péché en lui, il a amèrement pleuré sur ses désobéissances, et, à partir de là, il n’a plus jamais péché contre le Christ. Au contraire! Souvenons-nous de la façon convaincante avec laquelle il a parlé, avec l’aide de l’Esprit, devant le peuple le jour de la Pentecôte. Le livre des Actes nous dit que, ce jour-là, le nombre des disciples augmenta de près de trois mille âmes, car Pierre incitait les gens à se repentir, leur rappelant que la promesse du pardon et du don de l’Esprit de Dieu est pour tous ceux qui acceptent de changer de vie par la foi en Jésus-Christ. Plus tard, nous trouverons même Pierre tout joyeux d’avoir été jugé digne d’avoir été battu pour le nom de Jésus!


Quelle transformation! Quelle œuvre magnifique de Dieu en Pierre! Nous lisons en Jean 21 : 15-17, que Jésus, après sa résurrection, demanda à Pierre : « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ne m’aiment ceux-ci? Il lui répondit: Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit: Pais mes agneaux. Il lui dit une seconde fois: Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu? Pierre lui répondit: Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit: Pais mes brebis. Il lui dit pour la troisième fois: Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu? Pierre fut attristé de ce qu’il lui avait dit pour la troisième fois: M’aimes-tu? Et il lui répondit: Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit: Pais mes brebis. »

Trois fois, Pierre avait renié son Maître, et trois fois, il affirma aimer Jésus. Mais c’était plus que de simples paroles vaines, car nous voyons ici qu’il avait finalement trouvé l’humilité; aussi ne se voyait-il plus supérieur aux autres disciples. Sa foi avait été testée, et elle avait été trouvée faible. Mais après son épreuve, s’étant repenti de son péché, Pierre savait maintenant que les paroles que l’homme prononce n’ont aucune valeur, lorsqu’elles ne trouvent pas solidement racine en Christ. C’est pourquoi il confessa que Jésus sait toute chose, lui qui sonde les cœurs, et connaît les pensées de tous.

En Actes 3 : 16, il est possible qu’il ait pensé à lui-même, lorsqu’il dit : « C’est par la foi en son nom que son nom a raffermi celui que vous voyez et connaissez… » C’est aussi par la foi dans le précieux Nom de Jésus-Christ ressuscité que nous sommes tous raffermi et justifiés, afin de paraître irréprochable au jour du jugement.



Que la gloire soit rendue à Dieu seul, Amen.

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