dimanche 17 novembre 2013

Le gazon; ou l'auto-approbation et le désir de bien paraître

Vous venez d'arriver dans une ville où il a décrété que toutes les propriétés doivent obligatoirement posséder un gazon. Aussi vous êtes vous mis à la tâche lorsque vous vous êtes installé là. Vous avez labouré, semé, arrosé. Et lorsque vous le pouviez, vous arrachiez toutes les mauvaises plantes qui, inévitablement, venaient pousser parmi le bon grain. Vous lui mettiez de l'engrais, et à force d'entretien, vous avez rendu votre gazon d'un vert si éclatant que tous vos voisins et tous les passants qui le voient maintenant sont étonnés et éblouis de ce que vous avez réussi là. Vous possédez certainement le plus beau gazon de toute la ville! Vous n'êtes donc pas surpris lorsque certains d'entre eux vous félicitent pour votre beau travail, et que certains autres viennent même vous demander conseil.

Mais voilà qu'un jour, un passant vous fait remarquer quelque chose: à certains endroits, votre gazon, jadis d'un vert si magnifique, commence désormais à prendre des couleurs jaunâtres. Votre réaction en est une de surprise et de déni: cela est impossible, car vous avez toujours entretenu votre gazon de la même façon; vous n'avez rien changé. Vous rentrez chez vous, et comme vous n'êtes pas une personne de mauvaise foi, vous vous posez de sérieuses questions. Comment cela est-il possible? Si ce n'est pas un élément extérieur qui a fait jaunir votre gazon, cela se pourrait-il que...?

Et vous voilà avec une bêche entre les mains, retournant la parcelle jaunie de votre terrain, afin de découvrir ce qui se cache sous votre parterre. Vous découvrez vite les coupables: ce sont d'énormes larves qui ont englouti les racines de votre pelouse. Et ils sont là en grand nombre. Après avoir consulté un spécialiste, vous découvrez qu'ils ont été pondus là plusieurs mois plus tôt. Depuis tout ce temps, vous ne vous étiez rendu compte de rien. Tout vous semblait pourtant aller pour le mieux. 


Sachons bien ceci: nous pouvons bien commencer avec le Seigneur. Tout peut nous sembler aller pour le mieux dans notre marche avec Christ. Mais un danger nous guette tous; sournois, il se tapit au plus profond de nous: l'auto-approbation et le désir de bien paraître, spirituellement parlant. En Matthieu 23: 25, Jésus, s'adressant aux scribes et aux pharisiens, leur reprochera de nettoyer l'extérieur de la coupe et du plat, mais de négliger de qui se trouve au-dedans. L'image est claire et nette: notre relation avec Christ peut sembler excellente, et nous pouvons l'entretenir telle quelle est des années durant, mais si nous prenons un instant pour approfondir notre étude de la Parole de Dieu, et que nous retournons à la base; si nous sondons notre cœur, nous constaterons assez vite tout le mal qui s'y cache encore, malgré toute notre bonne volonté.

Il n'est pas question ici des péchés que nous prenons plaisir à accomplir. Ça peut être beaucoup plus subtil. Déjà, c'est un péché de prendre plus soin de l'apparence spirituelle que de réellement s'appliquer à demander à Dieu de placer en nous un cœur pur et de transformer totalement notre vie. C'est un péché de faire avec négligence l’œuvre de l'Éternel. (Jérémie 48:10) C'est un péché de simplement même vouloir faire l’œuvre de l'Éternel afin d'en tirer une certaine gloire ou un profit quelconque. (1 Timothée 6:5) Et ces quelques larves du péché sont pondus là, au fond du cœur de l'homme, sans même qu'il ne s'en rende compte. Petit à petit, sa communion réelle avec Dieu se détériore pour laisser place à une relation virtuelle. Une relation qui repose sur l'apparence. Pour reprendre la métaphore du gazon, à la surface, elle peut sembler d'un vert éclatant, mais en dessous, les vers ont déjà commencé à ronger les racines de la Parole. L’œuvre de Dieu ne peut plus s'accomplir dans sa vie. Nous pouvons passer pour d'excellents chrétiens lorsque les formes de la foi sont gardées, mais qu'en est-il de l'intérieur, du cœur? L'apôtre Paul dénoncera en 2 Timothée 3: 5 ceux qui auront l’apparence de la piété, mais qui renieront ce qui en fait la force.

Ici, nous ne comprenons pas. Mais comment ce fait-il? Je n'ai pourtant pas voulu mal agir, je n'ai consciemment pas voulu désobéir à Dieu. Pourquoi mon cœur est-il si prompt à s'égarer loin de Lui?

Voici; il existe deux règles en l'humain: celle du vouloir, et celle du pouvoir. L'apôtre Paul dira en Romains 7: 15 : "Je ne fais point ce que je veux, et je fais ce que je hais." Il ajoutera aux versets 18 et 19: "J'ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas."

Comprenons que nos bonnes intentions ne valent rien devant Dieu. Ces bonnes intentions ne nous feront pas faire les œuvres que le Père a préparées pour nous. Car nous pouvons être remplis de bonnes intentions et pourtant être corrompu jusqu'à la moelle. C'est pourquoi, ne recherchons pas l'apparence de la sainteté, ou l'apparence de la piété, mais comme l'apôtre, reconnaissons que, par nature, nous sommes si éloignés de Dieu qu'à tout moment, nous pouvons trébucher. Laissons de côté les apparences. Et reconnaissons pourquoi notre cœur est si prompt à s'éloigner de Dieu.

Nous pouvons être sérieux dans notre démarche avec Dieu, mais ne pas accomplir sa volonté. Pour exemple, c'est ainsi que les musulmans ou les hindous, qui ne croient pas en Jésus, ne recevront jamais le salut éternel. Pourtant, plusieurs d'entre eux sont sincères, ils croient servir et prier Dieu en accomplissant les rites liés à leur religion. Mais ils sont aveugles, comme l'était le Pharisien Saul de Tarse, avant d'avoir accepté Christ. Il persécutait et maltraitait les premiers chrétiens, croyant ainsi servir Dieu! Mais ce faisant, il combattait en réalité la volonté de Dieu! Il était pourtant sincère et sérieux, appliqué à suivre la loi de Moïse à la lettre. Mais il avait une excuse, si l'on peut dire : son intelligence n'avait pas encore été éclairée par le Saint-Esprit de Dieu. Mais qu'en est-il lorsque nous avons déjà appris à marcher avec Christ?

Il ne sera donc pas question ici de péché volontaire, mais de désobéissance due à un manque de connaissances, et au péché restant encore en nous, après que nous ayons accepté Christ. Soyons conscient de cela: il y aura toujours un combat entre notre chair et l'Esprit. La chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'inverse est aussi vrai. Mais Dieu a placé en nous une conscience, qui nous avertit lorsque nous dévions un tant soit peu de la voie que nous devons suivre. Laissons l'Esprit de Dieu éclairer cette conscience, ne rejetons pas ses avertissements, ne sombrons pas dans le péché volontaire, comme certains l'ont fait, car sinon, nous courrons aussi volontairement à notre perte! Car certains ont fait du verset 23 de Romains 7 un prétexte pour pécher, et encore pécher! Lorsque l'apôtre dit qu'il voit dans ses membres une autre loi, qui lutte contre la loi de son entendement, et qui le rend captif de la loi du péché qui est dans ses membres, il ne veut pas dire qu'il est acceptable de vivre selon les désirs de la chair. Au contraire, nous nous rendons compte ici dans quel état misérable nous sommes lorsque Christ n'a pas complété son œuvre en nous. Cela nous pousse donc à chercher la délivrance, à louer Dieu de ce qu'Il nous a accordé Jésus comme Seigneur et Sauveur, Lui qui est notre saint libérateur. Å cause de cette faiblesse qui est en nous, nous sommes littéralement forcés de nous tourner en tout temps vers Lui afin d'obtenir le secours dont nous avons besoin.


L'Éternel est le soutien de ceux qui tombent, et il redresse ceux qui sont courbés. (Psaumes 145:14) Il ne nous laissera pas sombrer dans le péché volontaire, pourvu que nous nous accrochions à Lui. Faisons nos délices de la Parole de Dieu, soyons zélés pour le servir. Recherchons la sainteté que Christ donne. Celle de l'homme nouveau en nous, qui a été délivré de la règle du vouloir lorsque notre Maître Jésus lui a apporté son secours. Car lorsque Jésus est là, nous pouvons! Laissons notre intelligence et notre esprit être transformés par la grâce de Dieu. Il y aura également transformation de vie. Accrochons-nous toujours à Christ, car c'est en Lui que se trouve le Saint-Esprit de Dieu, qui nous transforme afin que nous devenions toujours plus à l'image de Dieu.

Et n'oublions pas l'état misérable duquel nous avons été tirés, par la grâce de Dieu. N'oublions jamais. Soyons reconnaissants envers Jésus pour la délivrance qu'Il nous accorde, prions en tout temps,et alors, nous ne laisserons pas les vers du péché ronger les racines de la Parole de Dieu qui a été plantée en nous, et il nous sera de donné de porter du fruit agréable à Dieu.

Que le Seigneur Dieu nous donne la sagesse de ne jamais placer notre confiance et le salut de nos âmes en aucun autre qu'en Jésus-Christ seul. Ne nous contentons pas de la religion d'apparence, et comme le roi David, demandons à l'Éternel de créer en nous un cœur pur et un esprit bien disposé, éclairé et régénéré par l’œuvre du Saint-Esprit, Amen.

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