Vous venez d'arriver dans une ville où il a décrété que toutes les
propriétés doivent obligatoirement posséder un gazon. Aussi vous êtes
vous mis à la tâche lorsque vous vous êtes installé là. Vous avez
labouré, semé, arrosé. Et lorsque vous le pouviez, vous arrachiez toutes
les mauvaises plantes qui, inévitablement, venaient pousser parmi le
bon grain. Vous lui mettiez de l'engrais, et à force d'entretien, vous
avez rendu votre gazon d'un vert si éclatant que tous vos voisins et
tous les passants qui le voient maintenant sont étonnés et éblouis de ce
que vous avez réussi là. Vous possédez certainement le plus beau gazon
de toute la ville! Vous n'êtes donc pas surpris lorsque certains d'entre
eux vous félicitent pour votre beau travail, et que certains autres
viennent même vous demander conseil.
Mais voilà qu'un jour, un
passant vous fait remarquer quelque chose: à certains endroits, votre
gazon, jadis d'un vert si magnifique, commence désormais à prendre des
couleurs jaunâtres. Votre réaction en est une de surprise et de déni:
cela est impossible, car vous avez toujours entretenu votre gazon de la
même façon; vous n'avez rien changé. Vous rentrez chez vous, et comme
vous n'êtes pas une personne de mauvaise foi, vous vous posez de
sérieuses questions. Comment cela est-il possible? Si ce n'est pas un
élément extérieur qui a fait jaunir votre gazon, cela se pourrait-il
que...?
Et vous voilà avec une bêche entre les mains, retournant
la parcelle jaunie de votre terrain, afin de découvrir ce qui se cache
sous votre parterre. Vous découvrez vite les coupables: ce sont
d'énormes larves qui ont englouti les racines de votre pelouse. Et ils
sont là en grand nombre. Après avoir consulté un spécialiste, vous
découvrez qu'ils ont été pondus là plusieurs mois plus tôt. Depuis tout
ce temps, vous ne vous étiez rendu compte de rien. Tout vous semblait
pourtant aller pour le mieux.
Sachons bien ceci: nous
pouvons bien commencer avec le Seigneur. Tout peut nous sembler aller
pour le mieux dans notre marche avec Christ. Mais un danger nous guette
tous; sournois, il se tapit au plus profond de nous: l'auto-approbation
et le désir de bien paraître, spirituellement parlant. En Matthieu 23:
25, Jésus, s'adressant aux scribes et aux pharisiens, leur reprochera de
nettoyer l'extérieur de la coupe et du plat, mais de négliger de qui se
trouve au-dedans. L'image est claire et nette: notre relation avec
Christ peut sembler excellente, et nous pouvons l'entretenir telle
quelle est des années durant, mais si nous prenons un instant pour
approfondir notre étude de la Parole de Dieu, et que nous retournons à
la base; si nous sondons notre cœur, nous constaterons assez vite tout
le mal qui s'y cache encore, malgré toute notre bonne volonté.
Il
n'est pas question ici des péchés que nous prenons plaisir à accomplir.
Ça peut être beaucoup plus subtil. Déjà, c'est un péché de prendre plus
soin de l'apparence spirituelle que de réellement s'appliquer à
demander à Dieu de placer en nous un cœur pur et de transformer
totalement notre vie. C'est un péché de faire avec négligence l’œuvre de
l'Éternel. (Jérémie 48:10) C'est un péché de simplement même vouloir
faire l’œuvre de l'Éternel afin d'en tirer une certaine gloire ou un
profit quelconque. (1 Timothée 6:5) Et ces quelques larves du péché sont
pondus là, au fond du cœur de l'homme, sans même qu'il ne s'en rende
compte. Petit à petit, sa communion réelle avec Dieu se détériore pour
laisser place à une relation virtuelle. Une relation qui repose sur
l'apparence. Pour reprendre la métaphore du gazon, à la surface, elle
peut sembler
d'un vert éclatant, mais en dessous, les vers ont déjà commencé à ronger
les racines de la Parole. L’œuvre de Dieu ne peut plus s'accomplir dans
sa vie. Nous pouvons passer pour d'excellents chrétiens lorsque les
formes de la foi sont gardées, mais qu'en est-il de l'intérieur, du
cœur? L'apôtre Paul dénoncera en 2 Timothée 3: 5 ceux qui auront
l’apparence de la piété, mais qui renieront ce qui en fait la force.
Ici,
nous ne comprenons pas. Mais comment ce fait-il? Je n'ai pourtant pas
voulu mal agir, je n'ai consciemment pas voulu désobéir à Dieu. Pourquoi
mon cœur est-il si prompt à s'égarer loin de Lui?
Voici; il
existe deux règles en l'humain: celle du vouloir, et celle du pouvoir.
L'apôtre Paul dira en Romains 7: 15 : "Je ne fais point ce que je veux,
et je fais ce que je hais." Il ajoutera aux versets 18 et 19: "J'ai la
volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. Car je ne fais pas le
bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas."
Comprenons
que nos bonnes intentions ne valent rien devant Dieu. Ces bonnes
intentions ne nous feront pas faire les œuvres que le Père a préparées
pour nous. Car nous pouvons être remplis de bonnes intentions et
pourtant être corrompu jusqu'à la moelle. C'est pourquoi, ne recherchons
pas l'apparence de la sainteté, ou l'apparence de la piété, mais comme
l'apôtre, reconnaissons que, par nature, nous sommes si éloignés de Dieu
qu'à tout moment, nous pouvons trébucher. Laissons de côté les
apparences. Et reconnaissons pourquoi notre cœur est si prompt à
s'éloigner de Dieu.
Nous pouvons être sérieux dans notre démarche
avec Dieu, mais ne pas accomplir sa volonté. Pour exemple, c'est ainsi
que les musulmans ou les hindous, qui ne croient pas en Jésus, ne
recevront jamais le salut éternel. Pourtant, plusieurs d'entre eux sont
sincères, ils croient servir et prier Dieu en accomplissant les rites
liés à leur religion. Mais ils sont aveugles, comme l'était le Pharisien
Saul de Tarse, avant d'avoir accepté Christ. Il persécutait et
maltraitait les premiers chrétiens, croyant ainsi servir Dieu! Mais ce
faisant, il combattait en réalité la volonté de Dieu! Il était pourtant
sincère et sérieux, appliqué à suivre la loi de Moïse à la lettre. Mais
il avait une excuse, si l'on peut dire : son intelligence n'avait pas
encore été éclairée par le Saint-Esprit de Dieu. Mais qu'en est-il
lorsque nous avons déjà appris à marcher avec Christ?
Il ne sera
donc pas question ici de péché volontaire, mais de désobéissance due à
un manque de connaissances, et au péché restant encore en nous, après
que nous ayons accepté Christ. Soyons conscient de cela: il y aura
toujours un combat entre notre chair et l'Esprit. La chair a des désirs
contraires à ceux de l'Esprit, et l'inverse est aussi vrai. Mais Dieu a
placé en nous une conscience, qui nous avertit lorsque nous dévions un
tant soit peu de la voie que nous devons suivre. Laissons l'Esprit de
Dieu éclairer cette conscience, ne rejetons pas ses avertissements, ne
sombrons pas dans le péché volontaire, comme certains l'ont fait, car
sinon, nous courrons aussi volontairement à notre perte! Car certains
ont fait du verset 23 de Romains 7 un prétexte pour pécher, et encore
pécher! Lorsque l'apôtre dit qu'il voit dans ses membres une autre loi,
qui lutte contre la loi de son entendement, et qui le rend captif de la
loi du péché qui est dans ses membres, il ne veut pas dire qu'il est
acceptable de vivre selon les désirs de la chair. Au contraire, nous
nous rendons compte ici dans quel état misérable nous sommes lorsque
Christ n'a pas complété son œuvre en nous. Cela nous pousse donc à
chercher la délivrance, à louer Dieu de ce qu'Il nous a accordé Jésus
comme Seigneur et Sauveur, Lui qui est notre saint libérateur. Å cause
de cette faiblesse qui est en nous, nous sommes littéralement forcés de
nous tourner en tout temps vers Lui afin d'obtenir le secours dont nous
avons besoin.
L'Éternel est le soutien de ceux qui tombent,
et il redresse ceux qui sont courbés. (Psaumes 145:14) Il ne nous
laissera pas sombrer dans le péché volontaire, pourvu que nous nous
accrochions à Lui. Faisons nos délices de la Parole de Dieu, soyons
zélés pour le servir. Recherchons la sainteté que Christ donne. Celle de
l'homme nouveau en nous, qui a été délivré de la règle du vouloir
lorsque notre Maître Jésus lui a apporté son secours. Car lorsque Jésus
est là, nous pouvons! Laissons notre intelligence et notre esprit être
transformés par la grâce
de Dieu. Il y aura également transformation de vie. Accrochons-nous
toujours à Christ, car c'est en Lui que se trouve le Saint-Esprit de
Dieu, qui nous transforme afin que nous devenions toujours plus à
l'image de Dieu.
Et n'oublions pas l'état misérable duquel nous
avons été tirés, par la grâce de Dieu. N'oublions jamais. Soyons
reconnaissants envers Jésus pour la délivrance qu'Il nous accorde, prions en tout temps,et
alors, nous ne laisserons pas les vers du péché ronger les racines de la
Parole de Dieu qui a été plantée en nous, et il nous sera de donné de
porter du fruit agréable à Dieu.
Que le Seigneur Dieu nous donne
la sagesse de ne jamais placer notre confiance et le salut de nos âmes
en aucun autre qu'en Jésus-Christ seul. Ne nous contentons pas de la
religion d'apparence, et comme le roi David, demandons à l'Éternel de
créer en nous un cœur pur et un esprit bien disposé, éclairé et régénéré
par l’œuvre du Saint-Esprit, Amen.
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