dimanche 25 décembre 2016

Pas de place pour Lui

Luc 2:6-7 : "Pendant qu’ils étaient là, le temps où Marie devait accoucher arriva, et elle enfanta son fils premier-né. Elle l’emmaillota, et le coucha dans une crèche, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie."

Il n'y avait pas de place pour le Roi des rois, pour le Seigneur des seigneurs. La venue du Messie avait été prophétisée des milliers d'années à l'avance, mais lorsqu'Il est venu, les gens étaient tous trop occupés pour le reconnaître. Il n'y avait pas de place pour Lui. Pourtant, ce soir-là, il est probable que dans les synagogues du pays, beaucoup d'Israélites, à qui la promesse avait été faite, étaient réunis. Peut-être aussi que le passage des Écritures qui était lu ce soir-là à la synagogue de Bethléhem était celui-ci: "Et toi, Bethléhem Ephrata, petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël, et dont l’origine remonte aux temps anciens, aux jours de l’éternité." (Michée 5:2) 

La situation de l'époque était difficile en Israël. Les armées romaines dominaient sur la Judée, et un lourd impôt était exigé aux Juifs. Depuis des générations, depuis la sortie d'Égypte, le peuple Juif espérait la venue du Messie. Moïse avait d'ailleurs prophétisé de la part de Dieu: "Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai (Deutéronome 18:18-19). Il était coutume de dire que ce Messie ferait son apparition d'une manière triomphale, un Dieu venant directement des cieux pour sauver son peuple du courroux Romain. Mais après des années et des années d'attente, cette espérance venait à laisser place à une certaine indifférence. À l'évidence, il semblait que le Messie ne viendrait pas au cours de cette génération-ci non plus. Les gens assistaient donc aux réunions à la synagogue, plus par tradition que par une foi vivante en un Dieu en plein contrôle de toutes choses. La noirceur spirituelle régnait à cette époque, et les maîtres de la loi ne comprenaient à peu près pas les Écritures. (Luc 10:25) Comment pouvaient-ils inculquer une quelconque connaissance spirituelle à ceux qui les écoutaient? Aussi ce soir-là, les gens écoutèrent-ils d'une oreille distraite les tentatives d'explication du docteur de la loi, qui essaya d'expliquer ce passage de Michée 5:2 au mieux de ses capacités, mais lorsque la réunion fût terminée, on ne pouvait pas dire que les gens qui y étaient réunis comprenaient beaucoup mieux ce passage que quelques heures auparavant.

L'un venait de s'acheter cinq paires de bœufs, et devait les essayer. Un autre venait de se marier. Un autre encore venait d'acheter un champ, et il avait très hâte d'aller le voir. Tous avaient fort à faire, et peu prenaient du temps pour leur vie spirituelle. Aussi, lorsque la rumeur se répandit dans la région que des voyageurs étrangers appelés "mages" cherchaient de lieu en lieu le "roi des Juifs" afin de l'adorer, à peu près personne ne s'émeut à ce propos. Ce ne fut probablement qu'un léger sujet de discussion, les gens se demandant qui étaient ces voyageurs et d'où ils venaient. En ce qui concernait le "roi des Juifs" nouveau-né, cela devait venir de leur lubie d'étudier les étoiles, car ne prétendaient-ils pas "avoir vu son étoile en Orient"? Les seuls dans tout le pays qui s'émurent à propos de Jésus furent le roi païens Hérode et ses proches collaborateurs, car s'il s'avérait exact que ce nouveau-né était destiné à être roi, son règne pouvait être menacé. Du moins le croyait-il! 

Ici, n'est-il pas intéressant de constater que celui qui crut le plus à la prophétie de Michée fût un païen? Hérode, ayant été joué par les mages qui ne retournèrent pas lui dirent où ils avaient trouvé le Messie, fit périr tous les garçons âgés de deux ans et au-dessous de Bethléhem et dans tout son territoire, tellement il avait peur pour son règne! Mais où étaient les sacrificateurs, les scribes, les docteurs de la loi? Ils avaient les rouleaux des Écritures devant eux tous les jours. Ils citèrent eux-mêmes le passage du livre du prophète Michée au roi Hérode. Mais aucun d'entre eux n'eut à cœur de trouver Jésus. Trois étrangers venus d'Orient, et un roi païen cherchèrent Jésus, le Christ. (Il y a bien eu aussi quelques bergers, divinement avertis en vision de la naissance de Jésus, Luc 2:8-18) Les uns pour l'adorer, l'autre pour l'éliminer. Mais personne en Israël, à qui la promesse d'un sauveur avait été faite, ne crût à la prophétie de Michée. La vie continuait, alors que le sort de l'humanité était en train de s'écrire. Il n'y avait pas de temps ni de place pour Christ. "Il s’est élevé devant lui comme une faible plante, comme un rejeton qui sort d’une terre desséchée; il n'avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, et son aspect n’avait rien pour nous plaire. Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable à celui dont on détourne le visage, nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas" (Esaïe 53:2-3). 

Nous imaginons aisément Marie et Joseph allant d'hôtel en hôtel, et, désespérés, sortant de la ville et peut-être même frappèrent-ils par hasard à la porte de l'homme cité plus haut qui venait de s'acheter cinq paires de bœufs, espérant trouver un abri et un peu de chaleur pour l'enfant à naître. Mais tout le monde leur répondait, non sans un peu de gêne: "Désolé, nous n'avons pas de place pour vous, allez voir ailleurs". Alors que les douleurs de l'enfantement étaient à leur paroxysme, n'ayant plus d'espoir de trouver un abri parmi les hommes, ils virent soudain une modeste étable, ouverte aux quatre vents. Lorsqu'ils y entrèrent, les animaux qui essayaient d'y trouver un peu de chaleur firent respectueusement de la place pour les nouveaux venus, et c'est ainsi que le Christ naquit à Bethléhem. Non pas dans une demeure royale, comme il l'eut mérité, Lui, Dieu-homme, car les hommes ne voulaient pas de Lui; mais parmi les bêtes. Les premiers pleurs de Jésus, les larmes de Marie, l'anxiété de Joseph. Personne n'en fût témoin; sinon quelques animaux chétifs qui, entendant l'appel du Berger, se rapprochèrent plus près du nouveau-né et de sa famille, comme pour partager un peu de chaleur et de compassion. Le Messie était né, dans la plus complète indifférence. 

Aujourd'hui, c'est aussi dans l'indifférence la plus complète que les hommes vivent la vie qui leur est prêtée. Il n'y a pas vraiment de place pour Christ. Même parmi les chrétiens, une demi-journée par semaine consacrée aux choses du Royaume de Dieu suffit trop souvent à leurs yeux. Nous voulons bien le salut qu'Il a à nous offrir, mais... La génération dans laquelle nous vivons ne jure que par le confort et la recherche de la satisfaction de notre bien-être par-dessus toutes choses. Ce cancer ronge la vie spirituelle des chrétiens comme il empêche bon nombres de païens de venir au salut, privilégiant ainsi les plaisirs pendant soixante, soixante-dix ans, ou peut-être quatre-vingt ans, à l'éternité. Mais que sont ces plaisirs passagers, ici-bas, qui sont souvent suivis d'amères conséquences et qui ne remplissent pas le vide de nos cœurs? Jamais rien ni personne ne pourra prendre la place que Dieu seul devrait avoir en nous. Nous le savons bien, mais puisque la marche avec Jésus implique de nous soumettre à la volonté de Dieu... Cette génération ne veut plus se soumettre à rien. Chacun veut vivre selon ses propres désirs, à sa manière propre, sans se soucier des autres ni de ce que Dieu en pense. Bien ou mal? Peu leur importe, car ils aiment à croire que cela est personnel. Ce que toi tu appelles mal, disent-ils, moi j'appelle cela bien, et je fais ce que je veux, et personne n'a rien à dire. Dans leur orgueil, aussi insignifiants soient-ils, ils lancent contre Dieu leurs petits poings et croient ainsi, avec leur rébellion, avoir le dernier mot. Peut-être seront-ils libres sur Terre, car Dieu n'est pas un tyran pour forcer qui que ce soit à le suivre, mais les règles sont les mêmes pour tout le monde; et les règles d'entrées dans la présence de Dieu pour l'éternité ont été fixées par Dieu Lui-même, en Jésus-Christ, et rien ni personne ne pourra y changer quoi que ce soit. Soit que nous marchions comme Jésus a marché, soit que nous continuions à marcher comme le monde. Il n'y a pas de zone grise, pas d'entre-deux. 

Et la fête de Noël n'y échappe pas. Elle ne représente plus pour les uns qu'une fête commerciale où les gens s'endettent pour s'offrir des cadeaux qu'ils ne peuvent même pas se payer. Pour d'autres, cette fête représente une occasion parmi d'autres de se saouler et/ou de tromper leur épouse ou leur mari. Pour d'autres encore, elle est synonyme de tristesse, de séparation, de division ou d'abandon. En un peu plus de 2000 ans, rien n'a changé. Qui prend le temps pour Jésus? L'un vient de s'acheter le jeu vidéo dernière génération, et il doit l'essayer. Un autre vient de se trouver une nouvelle concubine, et il doit l'essayer également. Un autre encore vient de s'acheter le terrain de ses rêves sur lequel il construira - en s'endettant lourdement - un palace dans lequel il s'ennuiera une fois installé. Jésus? Parlez-leur de Jésus. Parfois gêné, parfois non, ils vous répondront: "Désolé, nous n'avons pas de temps pour cela, allez voir ailleurs". 

"Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé; et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie; et l’Éternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous. Il a été maltraité et opprimé, et il n’a point ouvert la bouche, semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent; il n’a point ouvert la bouche. Il a été enlevé par l’angoisse et le châtiment; et parmi ceux de sa génération, qui a cru qu’il était retranché de la terre des vivants et frappé pour les péchés de mon peuple?" (Esaïe 53:4-8)

Prions.

Seigneur, nous sommes devant Toi en ce jour où nous nous souvenons de Ton sacrifice ultime. Tu n'as pas voulu qu'Abraham sacrifie son fils Isaac, car cela n'aurait servi à rien, mais c'était une ombre des choses à venir où Ta Parole sortirait de Toi et viendrait jusqu'à nous, prendrait un corps de chair, comme nous, et souffrirait, comme nous, et cette Parole est appelée ton Fils, Jésus, le Christ. Oui, cette parole a été faite chair, elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité, et en elle, en Toi Jésus, nous contemplons la gloire de notre Père céleste. Humblement Tu es venu, humblement Tu as vécu, Tu as offert toi-même de quitter temporairement la gloire du Père lorsque Tu as dit: "je publierai ton nom parmi mes frères, je te célébrerai au milieu de l’assemblée." Aide-nous s'il te plaît à marcher humblement, comme Tu as marché, à aimer comme Tu nous as aimés, sans compromis. Tu es venus dans l'indifférence la plus totale; personne ne se souciait de Ta venue; ils ne pouvaient pas savoir que tes petites mains et tes petits pieds seraient plus tard percées par les clous rageurs, ni que ta douce peau serait arrachée par le fouet romain, ou que tes petits cheveux seraient maculés de ton propre sang à cause de la couronne d'épine qui a été posée sur ta tête. Ton amour était si grand; toute ta vie Tu n'as fait que le bien. Pourtant déjà lorsque Tu étais à Jérusalem, tu te demandais si tu trouverais la foi sur la Terre, lors de Ton retour. 
L'indifférence spirituelle est aujourd'hui partout; c'est pourquoi nous te supplions de renouveler en nous ce vif désir de vivre pour Toi, car c'est la moindre des choses que nous puissions faire après tout ce que Tu as fait pour nous. Apprends-nous à nous oublier pour notre prochain. Tu as porté nos péchés, Tu as intercédé pour les coupables, dont nous sommes tous et tu t'es chargé du juste châtiment qui nous était réservé. S'il te plaît, augmente notre foi et notre connaissance de Ta parole, afin que nous ne vivions pas en vain. Accorde-nous Ta joie et Ta paix du cœur, afin qu'en toutes situations, nous persévérions sur le sentier du salut. Prends en nous la place qui te revient; la première place. Nul n'est comme Toi, et nous te sommes infiniment reconnaissants pour le pardon de nos péchés et pour le salut que Tu nous accordes. Ta grâce est infinie, et à cause d'elle, Tu aimes et Tu désires délivrer et pardonner le pire des pécheurs. Touches les intelligences les plus endurcies, transforme les cœurs de pierre en cœur de chair. Oui, que Ton Esprit vienne faire son oeuvre transformatrice parmi les hommes de cette génération perdue, et délivre-nous de l'indifférence. Nous ne voulons pas être cette génération qui, comme Bethléhem il y a un peu plus de 2000 ans, était endormie et indifférente lors de la venue de son Sauveur. Ta venue est proche, elle est certaine comme celle de l'aurore; aides-nous à demeurer éveillés et vigilants, car nous savons que l'ennemi veut nous faire périr comme il a cherché à Te faire périr lors de Ta naissance. Mais Père Éternel, soit que nous vivions, soit que nous mourrions, nous savons que rien ne nous séparera jamais de Ton amour manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur et Sauveur personnel, pourvu que nous tenions ferme dans l'obéissance à Ta parole et à Ta sainte volonté. Avec ton aide, nous te louerons, nous t'adorerons tous les jours de notre vie. À Dieu soit la gloire, pour aujourd'hui et pour toujours, Amen. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire