samedi 31 décembre 2016

Prenez courage! par Martin Luther

Nous aimerions que tout marche toujours pour le mieux dans notre vie. À la limite, nous voudrions prendre la place de Dieu et dominer les choses afin qu'elles se placent selon notre volonté. Qu'il n'en soit pas ainsi! Martin Luther nous explique ici, dans des extraits de lettres échangés avec ses collaborateur Philippe Melanchton et Georg Spalatin, de ne pas mépriser les promesses de Dieu et de nous attendre exclusivement à Lui, avec une foi ferme. 

À Philippe: "Je vous conjure donc de ne point mépriser les promesses et les consolations de Dieu, quand Il nous dit: Décharge-toi de ton fardeau sur l'Éternel (Psaumes 55:23). Attends-toi à l'Éternel, et demeure ferme (Psaumes 27:14). Prenez courage, j'ai vaincu le monde (Jean 16:33). Nous ne doutons pas que Christ n'ait triomphé du monde. Pourquoi donc craignons-nous le monde vaincu, comme s'il était vainqueur? "Prenez courage, j'ai vaincu le monde." Quelle précieuse parole! On irait la chercher à genoux jusqu'à Rome, jusqu'à Jérusalem. Et parce que Dieu nous a multiplié ses promesses, en sorte qu'elles nous sont devenues familières, nous ne les estimons pas! Certes ceci n'est pas bien. Finalement, je prie pour vous, j'ai prié et je prierai. Aussi ne douté-je point d'être exaucé; car je sens l'amen dans mon cœur. Ce que nous désirons arrivera; sinon, nous aurons mieux encore. Car nous attendons un royaume à venir, qui nous dédommagera de toutes les misères de ce monde." 

Et il écrira à Spalatin: "Tout ce qu'il nous faut, c'est la foi, pour que la cause de la foi soit soutenue par la foi. C'est le Seigneur qui a commencé cette oeuvre sans nous demander notre avis, et il l'a protégée jusqu'à ce jour sans recourir à nos conseils. Il peut aussi, pourvu que nous croyions, faire infiniment plus que tout ce que nous demandons et que nous pensons. Mais Philippe voudrait que Dieu se réglât sur ses propres voies, afin de pouvoir s'écrier ensuite: Le voilà; c'est ainsi que les choses devaient marcher; je n'aurais pas fait mieux! Non, dis-je, pas de MOI Philippe! Le MOI qui gouverne les événements, s'appelle: Je serai celui qui je serai. Voilà son nom: Celui qui je serai. On ne voit pas qui il est; mais ce sera Lui, c'est là ce que nous verrons. Soyez forts dans le Seigneur, et exhortez en mon nom Philippe, qu'il ne se fasse pas Dieu, mais qu'il combatte le désir d'être Dieu, qui nous est inné, et qui nous a été implanté par le diable dans le paradis. Car ce désir ne nous porte pas bonheur. C'est lui qui a exilé nos premiers parents du jardin d'Éden. C'est lui qui nous en bannit à notre tour, et qui nous ôte la paix. Pour le dire en un mot, nous sommes faits pour être hommes et non point Dieu. Tous nos efforts n'y changeront rien, et ne nous voudront qu'amertume et tourments."

À Philippe: "Est-il faux que Dieu ait donné son Fils pour nous? Alors que satan, ou quelqu'un de ses créatures, se fasse homme à ma place! Mais si c'est la vérité, que signifient nos craintes, nos alarmes, nos peines, nos afflictions, comme si le Dieu qui nous a donné son Fils n'avait point la volonté de nous assister en de si petites choses, ou comme si le diable était plus fort que Lui?" 

Par Martin Luther

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