dimanche 7 avril 2024

Au milieu du feu, mais pas seul

Si tu traverses les eaux, je serai avec toi... Si tu marches dans le feu, tu ne te brûleras pas (Esaïe 43:2).


Telle est la promesse faite à qui marche avec le Seigneur. Les épreuves ne sont pas éliminées de la route du Royaume. Les flammes ne sont pas éteintes à l'avance. Mais l'assurance est donnée; tu ne seras pas seul. Je suis là. Avec toi. 

Alors Seigneur, tout est bien. Ceux qui me regarderont avancer au milieu du feu reconnaîtront peut-être ton visage, comme le roi Nebucadnetsar discerna une quatrième silhouette au sein de la fournaise, chauffée par lui sept fois plus qu'à l'ordinaire et dans la quelle il avait fait jeter les trois amis du prophète Daniel.

Les compagnons de Daniel sont sortis indemnes du feu, et leur foi a été fortifiée. Seuls leurs liens ont été consumés, et même l'odeur du feu ne les a pas atteints. La maladie peut devenir une redoutable fournaise. "Souffre avec moi pour l'Évangile" (2 Timothée 1:8). Paul a souffert, surtout à la fin de sa vie. Jean aussi. Le mot "avec", ici, est frappant. Dans la souffrance pour Christ, on n'est pas seul. On est en bonne compagnie: celle des frères. Onésiphore m'a souvent consolé, et il n'as pas eu honte de mes chaînes (2 Timothée 1:16). La maladie est comme une chaîne. Paul, lui, le chrétien plus que vainqueur, a besoin d'être consolé. Les apôtres ont tous souffert, surtout à la fin de leur vie. Il n'y a pas eu d'apothéose. La souffrance fait partie de l'apostolat. Paul, Jean, Pierre ont été employés jusqu'au bout par le Seigneur.

Jésus-Christ, pour lequel je souffre... je supporte tout à cause des élus (2 Timothée 2:9;10). Paul souffre pour le Maître, pour les élus. Supporter, c'est la victoire que les élus peuvent voir au travers de la souffrance. De même que le Seigneur, appelé "l'homme de douleur, habitué à la souffrance", s'est incarné et nous a rejoints dans notre souffrance, ainsi, nous aussi, nous partageons la souffrance de nos frères. Tel Maître, tel serviteur. Cela est un fruit de la maturité.

Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent (2 Timothée 2:19). Nous le connaissons mal, mais lui connaît parfaitement nos craintes, nos doutes, nos joies; quel réconfort! Verset 22: "Fuis les passions de la jeunesse". Ce n'est pas une fuite dans la solitude. On fuit, puis on cherche la communion "avec ceux qui invoquent le Seigneur d'un cœur pur". "Afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre" (2 Timothée 3:17). Cette dernière lettre de Paul est centrée sur la conduite du chrétien, sa piété, la souffrance. Notre service n'est pas limité à cette terre.

Supporte les souffrances (2 Timothée 4:5). Il faut d'abord les accepter, puis les supporter. Cette pensée est comme un fil rouge à travers toute l'épître. Parce que Jésus fait route avec nous, nous ne pouvons faire fausse route, et il est possible de supporter les souffrances. Le Seigneur nous aide à vivre sans que nous fassions de plans à l'avance; c'est notre chemin, par la grâce de Dieu, nous y marchons paisiblement. Il s'agit de le suivre, lui. C'est un Guide infaillible. Il nous faut mettre nos pieds dans l'empreinte de ses traces, jusqu'au dernier pas, par-dessus la mort, avec lui dans l'éternité. En Actes 20:22, Paul se dit "lié par l'Esprit". Après le ministère des voyages, au cours desquels l'apôtre a fondé de nombreuses églises, c'est le ministère de la prison, avec toutes ses limitations et ses souffrances, que l'apôtre résume ici par ces mots: "Lié par l'Esprit". Quel bonheur de savoir que le Saint-Esprit ne nous lie pas à des circonstances ou à nos pauvres personnes, mais à la personne bénie de Jésus-Christ.

Lorsque nous sommes conduits par des voies que notre raison ne peut expliquer, lorsque nous cheminons come Abraham, "sans savoir où nous allons", qu'en est-il de notre foi? Nous sommes tentés de dissocier la foi d'une totale dépendance de Dieu. Sans elle, il n'y a pas de foi véritable. Inconsciemment, nous voudrions être suffisamment forts pour pénétrer les mystères de Dieu et être les maîtres de notre destinée. Notre orgueil d'hommes pieux nous fait oublier que sans Jésus nous ne pouvons rien. Lui seul peut nous rendre vraiment dépendants de Dieu et nous aider à lui faire confiance dans ce que notre raison ne peut saisir.

La souffrance est bien souvent accompagnée de crainte. Mais "la crainte n'est pas dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte" (1 Jean 4:18). Jean nous rappelle la perfection de l'amour de Dieu à l'égard de tous ceux qui le suivent sur le chemin de l'épreuve et de la grâce. Sur ce chemin, notre sécurité ne réside pas avant tout dans la puissance de Dieu, mais dans son amour. Cet amour est parfait, il n'y a rien à y ajouter, rien d'autre à attendre. Il bannit la crainte. François d'Assise disait: "L'amour n'est pas aimé". C'est vrai. Mais avec Jean, nous disons: "Pour nous, nous l'aimons, parce qu'il nous a aimés le premier". Ne sommes-nous pas sur la terre pour nous aimer les uns les autres et pour dire aux hommes qu'ils sont aimés de Dieu? 

 Auteur inconnu   

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